S’ils sont avérés, les faits sont « graves et condamnables », estime la Société des journalistes (SDJ). Selon une source interne à la première chaîne d’information de France, le présentateur des journaux de la nuit sur BFMTV, Rachid M’Barki, est visé par une enquête interne, soupçonné d’avoir subi une influence extérieure, a appris l’AFP de sources concordantes, confirmant une information du site Politico.

« Une enquête interne a effectivement été lancée il y a plus de deux semaines à la suite d’informations reçues concernant un journaliste », qui est désormais « dispensé d’activité », a précisé à l’AFP la direction de BFMTV, sans préciser la raison de ces soupçons. L’enquête vise des « infos diffusées dans ce journal de la nuit entre minuit et 4h30 du matin, qui seraient passées à l’antenne sans être validées par la chaîne habituelle, c’est-à-dire le rédacteur en chef », a poursuivi cette source interne. L’enquête doit déterminer « si ce contenu était sous une influence quelconque » et si des images diffusées à l’antenne « venaient de l’extérieur ».

Un sujet sur le forum économique entre l’Espagne et le Maroc

Au centre des interrogations figure un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki indique que ce forum a été « rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l’Espagne du Sahara marocain ». Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l’Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger.

Interrogé par Politico, M’Barki a admis avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction ». « Elles étaient toutes réelles et vérifiées (…) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », poursuit-il. « Nous ne pouvons tolérer aucun début de soupçon sur le travail de BFM et de ses 300 journalistes. Nous prendrons donc toutes les mesures juridiques, judiciaires, individuelles et d’organisation selon les conclusions de cette enquête », a pour sa part assuré la direction de BFMTV.

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