L’encéphalopathie correspond à une souffrance globale du cerveau. On fait le point sur ses symptômes avec un neurologue.
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Qu’est-ce qu’une encéphalopathie ?
Petit point étymologie. Le mot » encéphalopathie » vient du grec » enkefalos » (qui désigne le cerveau) et » pathê » (qui fait référence à la maladie).
Encéphalopathie : définition. L’encéphalopathie correspond donc à une maladie du cerveau : » plus spécifiquement, il s’agit d’une souffrance généralisée du cerveau qui est souvent en rapport avec une maladie générale » explique le Dr. Jean-Pierre Balagué, neurologue à Montauban. Car le cerveau est organe sensible à tout ce qui se passe dans l’organisme.
« Ainsi, un manque de sucre, d’hydratation, de sels minéraux ou encore d’oxygène en lien avec une pathologie générale peut être responsable d’une atteinte diffuse du cerveau – on parle alors d’encéphalopathie » développe le Dr. Balagué.
Attention ! On l’a dit : une encéphalopathie correspond à une atteinte globale du cerveau. Un accident vasculaire cérébral (AVC), un hématome cérébral, une tumeur cérébrale, une hémorragie cérébrale… ne provoquent donc pas une encéphalopathie puisque ce sont des atteintes locales, dont les conséquences peuvent être situées précisément dans le cerveau à l’aide d’un examen d’imagerie médicale (IRM ou scanner).
À savoir. En l’absence de prise en charge, l’encéphalopathie constitue le premier stade du coma – qui, lui, correspond à une souffrance cérébrale sévère. » En évoluant, l’encéphalopathie peut en effet être responsable de lésions cérébrales » souligne le spécialiste.
Encéphalopathie : quels sont les symptômes ?
Quelles peuvent être les causes de l’encéphalopathie ? Les causes de l’encéphalopathie sont nombreuses ! On peut notamment parler de l’encéphalopathie hépatique qui résulte d’un dysfonctionnement du foie (en cas de cirrhose alcoolique, par exemple) : » il y a alors un problème d’équilibre du métabolisme et surtout de l’ammoniaque, un déchet métabolique qui peut s’accumuler, illustre le neurologue. L’hyperammoniémie (comprendre : l’excès d’ammoniaque dans le sang) étant toxique pour le cerveau, une encéphalopathie peut alors se développer. «
Une encéphalite – il s’agit d’une inflammation de l’encéphale, donc du cerveau – peut aussi entraîner une encéphalopathie d’origine infectieuse. Cette maladie peut être provoquée par une bactérie (en cas de syphilis, de maladie de Lyme, de tuberculose…) ou par un virus (de l’herpès, de la varicelle…).
Encéphalite : quels sont les symptômes ? » Les signes cliniques de l’encéphalopathie sont assez généraux : de façon globale, on peut dire que la personne » n’est pas comme d’habitude « » explique le Dr. Balagué. On peut ainsi observer :
- Une fatigue importante et anormale (asthénie),
- Une lenteur intellectuelle : la personne réfléchit lentement, a du mal à associer deux idées – on parle de » bradipsychisme « ,
- Une confusion : la personne ne sait pas ce qu’elle fait, ne reconnaît pas ses proches…,
- Un abattement : la personne n’a pas de motivation, elle semble déprimée / faible / passive,
- Une désorientation dans le temps et/ou l’espace : la personne ne sait pas où elle se trouve, elle se perd dans des lieux familiers, elle ne sait pas quel jour on est…
- En cas d’encéphalopathie hépatique : un tremblement des mains – en langage médical, on parle de » flapping tremor » ou d’astérixis.
- En cas d’encéphalopathie infectieuse : de la fièvre.
Encéphalopathie : le diagnostic et les traitements
Encéphalopathie : comment se déroule le diagnostic ? Dans un premier temps, le diagnostic de l’encéphalopathie repose sur un examen clinique.
Ensuite, un bilan biologique (c’est-à-dire : une prise de sang) est réalisé : » il s’agit de repérer d’éventuels marqueurs de déshydratation, d’hyper- ou d’hypoglycémie (taux de sucre dans le sang trop faible ou trop élevé), d’hyper- ou d’hypocalcémie (taux de calcium dans le sang trop faible ou trop élevé) ou encore d’hyponatrémie (taux de sodium dans le sang trop faible) » explique le Dr. Balagué.
Une ponction lombaire (pour repérer une éventuelle infection virale ou bactérienne) est aussi réalisée : il s’agit de prélever du liquide céphalorachidien en introduisant une fine aiguille entre deux vertèbres du bas du dos, sous anesthésie locale.
» Les examens d’imagerie médicale (IRM ou, plus fréquemment, scanner) permettent d’éliminer une cause locale – comme un accident vasculaire cérébral (AVC), une tumeur cérébrale… » ajoute le spécialiste.
Le traitement de l’encéphalopathie repose ensuite sur le traitement de sa cause.
Merci au Dr. Jean-Pierre Balagué, neurologue à la clinique du Pont de Chaume (Montauban – groupe ELSAN).
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