Selon l’Unicef, le nombre d’enfants sans hébergement en France a augmenté depuis janvier 2022, estimant qu’ils seraient 1600 à vivre dans la rue ou dans des abris de fortune. Une situation des plus précaires, qui en a empêché certains de faire leur rentrée scolaire.
- Manque de place, 115 indisponible
- Plus 77% d'enfants à la rue
[Mise à jour du 2 septembre à 12h14] Alors que la rentrée scolaire bat son plein, cette dernière se passe dans de rudes conditions -voire même n'a pas eu lieu- pour plus d'un millier de mineurs. La raison ? Ils vivent dans la rue, ou dans des abris de fortune, faute d'hébergement, de nuitées a l'hôtel disponibles ou/et d'un numéro d'appel d'urgence efficient.
Manque de places, 115 indisponible
Dans une tribune publiée le 30 août 2022 dans Libération, la présidente de l'Unicef France, Adeline Hazan et Pascal Brice, en charge de de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), font le constat édifiant de l'augmentation des enfants vivant dans la rue. "Une réalité inacceptable et indigne en France" dénoncent-ils, qui conduit certains enfants à vivre une rentrée scolaire compliquée, ou même à la déscolarisation. Précisément, ils sont 1658 à subir ces conditions de vie difficiles. Dans la nuit du 22 août, la FAS a ainsi pu chiffrer le nombre d'enfants sans hébergement sain et sécuritaire, en fonction du nombre d'appels de familles avec enfants passés au 115 (le numéro d'urgence hébergement), et qui n'ont pu être relogées. Le manque de places, ou leur incompatibilité avec la structure de la famille sont une des principales raisons de ces demandes non résolues, mais pas que.
Si Paris, le Nord et la Seine-Saint-Denis sont les départements dans lesquels il y a le plus de cas, les quelques 1658 familles à la rue sont certainement plus nombreuses, du fait d' un dysfonctionnement du numéro d'urgence. En effet, cette comptabilité ne tient qu'à l'aboutissement de l'appel des familles au 115, or, la ligne semble bien souvent désertée par ses opérateurs. En bref, personne ne répond, malgré des appels incessants de familles désespérées, rapporte France 24.
Augmentation de 77% d'enfants à la rue entre janvier et la rentrée
En chiffres, le phénomène se traduit ainsi : depuis le mois de janvier, les chiffres du mal-logement concernant les enfants accuse une hausse de 77% selon l'Unicef et la FAS. Et parmi les 1658 enfants à la rue en cette rentrée, 368 enfants de moins de trois ans. Chez Utopia 56, qui organise de l'hébergement citoyen, il y avait 44 enfants dont 13 bébés de moins de un an parmi les familles qu'elles ont pris en charge la seule nuit du 31 août au 1er septembre. Des enfants stressés, à la rentrée, à l'idée de dire qu'ils n'avaient pas de maison.
"La France, en ratifiant la Convention internationale des droits de l'enfant, s'est engagée à assurer leurs droits fondamentaux, notamment leur droit au développement, à la protection, à la santé et à l'éducation" rappelle Unicef France, inquiète de voir la progression des chiffres répertoriant les enfants à la rue, dont quelques 200 mineurs étrangers isolés. "En dépit des moyens inédits mobilisés pour pérenniser 200 000 places d'hébergement et qui doivent être au minimum conservés, la situation reste très préoccupante" affirment Adeline Hazan et Pascal Brice, en appelant au président de la République pour débloquer la situation et proposer une solution résidentielle pérenne et adaptée, aux familles sans domicile. D'autant que le retour des touristes à Paris conduit certains hôtels à arrêter le social.
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