Mercredi 23 novembre 2022, des mois après les premières accusations le concernant, le chirurgien spécialiste de l’endométriose, Émile Daraï, ancien chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Tenon à Paris, a été mis en examen pour « violences volontaires par personne chargée d’une mission de service public », a révélé Le Monde.
Au moins 32 femmes le mettent en cause.
Émile Daraï dément et peut toujours exercer
Le médecin de 66 ans, démis de ses responsabilités de chef de service à la suite d’une enquête interne de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en décembre 2021, est également placé sous contrôle judiciaire avec « interdiction de contact avec les victimes » et « interdiction de pratiquer des consultations privées en gynécologie ».
Pour Stop aux violences obstétricales et gynécologiques, ceci n’est pas suffisant. « Il est seulement interdit d’exercice dans le privé », précise le collectif dans un communiqué publié sur Twitter. Les militantes ajoutent : « Il peut toujours effectuer ses consultations et ses opérations dans le publique à l’hôpital Tenon. »
Le 3 janvier 2022, une information judiciaire avait été ouverte à son encontre pour « violences par personne chargée d’une mission de service public ».
Le quotidien national écrit aussi avoir consulté les auditions issues de sa garde à vue dans les locaux du 2e district de police judiciaire de Paris, fin 2021. Durant celles-ci, Émile Daraï se serait qualifié de « bouc émissaire » dans cette affaire, estimant que les accusations étaient « délirantes ». Le médecin, qui a également insisté sur son planning chargé, expliquant avoir parfois plusieurs consultations à gérer en même temps, s’est dit « déshonoré » par les fait dont il est soupçonné.
32 femmes ont porté plainte pour des violences en consultation
Du côté des plaignantes, le récit est tout autre. Certaines expliquent avoir développé une « phobie » du gynécologue après avoir été pris en charge par le docteur incriminé. D’après une enquêtrice ayant travaillé sur l’affaire, citée par Le Monde, les victimes « avaient eu le sentiment d’avoir été traitées comme un cobaye, du bétail, un objet, de ne pas avoir été considérées comme un être humain, de ne pas avoir été prises en compte, d’avoir été humiliées en plus d’avoir été violentées et violées dans leur intimité ».
Le 8 mars 2022, journée internationale des droits des femmes, le cortège de la manifestation organisée à Paris a terminé son parcours devant l’hôpital Tenon, en soutien aux nombreuses patientes qui ont témoigné sur les réseaux sociaux, relayées par le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques.
Dans une enquête de Franceinfo publiée dès septembre 2021, certaines femmes le qualifiaient même de « boucher ». D’autres récits partagés en ligne décrivent comment Émile Daraï aurait imposé un toucher rectal « sans prévenir » sa patiente qui « avait pourtant dit non », ou bien comment certaines d’entre elles ne pouvaient plus marcher après avoir été auscultées par le spécialiste.
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