Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette méthode permettrait de se passer de protections hygiéniques pendant les règles… en laissant s’écouler le sang aux toilettes.

La méthode a d’abord interpellé les jeunes femmes les plus connectées, blogueuses ou Youtubeuses ayant une sensibilité écologique forte et une curiosité affirmée pour les choses du corps humain. Parmi elles, Pauline, du blog – désormais hors ligne – « Les cheveux de Mini » mais aussi Laetitia, auteure de très consultée la chaine Youtube « Le corps, la Maison, l’Esprit ». Dans leurs vidéos, elles expliquent expérimenter le Free Flow Instinct ou Flux Instinctif Libre, une méthode qui permettrait de s’affranchir de toute protection hygiénique pendant ses règles.

En effet, avec le Free Flow Instinct, plus besoin d’utiliser ni tampons, ni serviettes, ni même coupe menstruelle pendant ses règles puisqu’on laisse s’écouler le flux sanguin lorsqu’on va aux toilettes. Magique ? Pas si sûr…

Une méthode écologique, économique…

Parmi les nombreux témoignages glanés sur la Toile, on comprend assez vite qu’adopter la méthode suppose une période d’adaptation nécessaire et quelques « loupés ». Mais rien d’insurmontable à en croire les initiées. Mieux selon ces dernières : la méthode permettrait une forme de mieux-être pour la femme grâce à une écoute plus attentive de son corps. Certaines comparent d’ailleurs cet apprentissage à celui de la propreté chez l’enfant.

Pour Marjorie Cambier, psychologue clinicienne et sexothérapeute, le flux instinctif libre consiste en effet « à développer une conscience corporelle fine, permettant de sentir lorsque le flux menstruel doit être libéré, et donc de se passer de protections pour vivre ces quelques jours du mois de la manière la plus naturelle possible, en osmose avec son corps. »

… qui nécessite une attention fine à son corps

Comment ça marche ? Concrètement, les femmes qui pratiquent le FIL sentiraient lorsque l’utérus a besoin de se vider et vont aux toilettes, tout simplement. « Il ne s’agit pas alors de « pousser » pour éliminer le flux, mais bien d’être attentive au moment où l’utérus le propose », précise Marjorie Cambier. On apprend donc à utiliser les muscles du vagin et du périnée, pour retenir et relâcher le flux.

Si, selon Marjorie Cambier (et les dires des converties), la majorité des femmes peut pratiquer cette méthode, il faut s’accorder du temps pour s’y mettre : il faut « habituer son corps, bien comprendre à quel moment il faut se rendre aux toilettes, et surtout accepter les ratés du départ (fuites…) ». Certains témoignages parlent de l’éternuement comme d’un moment particulièrement à risque. « Cela peut prendre plusieurs cycles, c’est normal ! », rassure la sexothérapeute.

Une technique adaptée à tous… les flux ? 

Techniquement, même les abonnées aux règles abondantes peuvent s’y mettre… à condition d’avoir la possibilité d’aller aux toilettes fréquemment ! Pour Marjorie Cambier, c’est davantage une question de contexte qu’une réelle contre-indication. 

« De même, les femmes ayant des cycles irréguliers peuvent mettre en place la méthode, mais dans une optique de sérénité psychologique, mieux vaut savoir à peu près lorsque les règles vont arriver afin d’être prête, du moins les premiers mois ! », poursuit-elle. 

Un bémol toutefois, pour les femmes qui présentent certaines pathologies gynécologiques : béance vaginale, prolapsus génital ou un périnée trop détendu suite à un accouchement qui « nécessitent des prises en charge médicales et paramédicales spécifiques ».

Ressentir au plus près sa féminité

Marjorie Cambier voit cependant plusieurs avantages à cette méthode : acquérir une meilleure conscience corporelle, limiter ses déchets, -la planète vous dira merci- et réduire ses dépenses.

Elle insiste également sur le fait que « la toxicité de certains modes de protection, notamment les tampons, a été largement pointée du doigts ces dernières années. » Dernier argument, et pas des moindres : elle permettrait de se sentir au plus proche de sa féminité (bien que celle-ci ne se limite évidemment pas aux menstruations, loin de là !), jusqu’à développer une motricité et une conscience au niveau vaginal, périnéal et utérin. « Si votre sensibilité est plus fine, cela a une incidence indirecte sur votre sexualité, vos sensations lors des rapports et donc votre épanouissement sexuel », confie la spécialiste. 

Le flux instinctif libre, une « libération » ? 

« Cette méthode nécessite certes un temps d’apprentissage, mais une fois qu’elle est acquise, vous n’avez absolument plus besoin de vous soucier de quoi que ce soit, puisque votre corps agit pour vous, sans même que vous ne vous en rendiez compte », explique Marjorie Cambier.
« Vos règles ne seront donc plus un obstacle à vos actions, votre bien-être, votre manière de vous habiller, ni à quoi que ce soit », poursuit-elle. Et de conclure : « La liberté se situe précisément là. »

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