Elie Semoun est humoriste, acteur, scénariste, réalisateur, chanteur et écrivain. C’est son rôle dans la série Vivement lundi sur TF1 en 1988, qui a braqué les projecteurs sur lui. Mais ce qui lui a valu l’adoption du public, c’est d’abord son duo avec Dieudonné et une carrière solo avec des one man show constitué de personnages devenus cultes comme Kevina, Cyprien et Micheline. On pense évidemment à la série Ducobu dans laquelle il joue le rôle du professeur Latouche. Le petit dernier dont il a fait la réalisation : Ducobu Président ! sort, ce mercredi 16 novembre 2022, en DVD et en Blu-Ray. Ducobu Président ! ou comment vivre une campagne électorale d’élèves. Il est, aussi, actuellement en tournée avec son spectacle : Elie Semoun et ses monstres et il vient de publier un roman : Compter jusqu’à toi aux éditions Robert Laffont. Un roman fort en émotions qui parle du couple, du lien entre deux personnes.
franceinfo : Ducobu, c’est vraiment une série de films qui vous tient beaucoup à cœur, d’autant plus que vous êtes réalisateur…
Elie Sémoun : Vous avez raison de dire et ça, ça me fait plaisir que c’est bien joué parce que pour moi, c’est super important. Un film dans lequel il y a de mauvais acteurs pour moi, ça me fait retrouver la réalité et je déteste ça. Donc quand j’ai choisi mes enfants, ceux qui ont joués pour moi dans le film, j’ai été très attentif à ce qu’ils parlent juste.
Quel élève étiez-vous ?
Je suis fils de prof de français, donc les collègues de ma mère m’avaient à la bonne. Si en plus votre mère est prof de français, alors on vous passe un peu tout. Je me rappelle de ma prof de français qui s’appelle Danielle Poésy et qui était un peu ma mère de substitution de l’Education nationale.
Vous avez grandi très vite, notament au décès de votre maman, quand vous aviez 11 ans…
Non, justement, je n’ai pas grandi vite du tout. Je suis resté bloqué à 11 ans, en fait.
Vous êtes l’auteur de recueils Poèmoir et Plaisantriste, de pièces de théâtre La pièce décousue et La pièce d’identité ou encore d’un nouveau roman Compter jusqu’à toi. Vous avez une écriture qui est d’une grande sensibilité, vous vous livrez énormément…
On ne peut pas faire semblant. Si vous écrivez un roman sur une rupture et qu’elle ressemble à ce que vous avez vécu. Vous ne pouvez pas tricher.
Que représente ce livre ?
J’ai envie que ce soit le livre de chevet de tous les amoureux. Il y a un livre qui s’appelle Toi et moi, de Paul Géraldy, qui raconte un peu ce que je raconte, c’est-à-dire un couple, un homme et une femme qui se rencontrent et puis à la fin, se séparent, sous forme de poèmes. Et j’adorerais avoir renouveler le genre avec ce livre.
J’ai l’impression que la scène vous a toujours attiré. Depuis que vous êtes tout petit aussi. Vous avez mis du temps à vous dire que vous alliez faire ça ?
Absolument pas. Et c’est lié à la séduction. Je me rappelle, j’avais écrit des sketchs quand j’étais au lycée et je voulais séduire une fille.
Ça a marché ?
Oui. Parce que j’étais sur le devant de la scène et qu’enfin on me regardait.
Je suis un moyen beau donc, je n’ai que mon art pour plaire.
à franceinfo
Bosseur, écrivain, raconteur d’histoires… Comment vous définissez-vous ?
Comme un mec qui partage ses émotions et qui fait le maximum pour que ces émotions soient comprises. C’est-à-dire que quand je suis sur scène, je veux absolument qu’on puisse comprendre ce que je dis et qu’on puisse partager ce que je dis. Je ne veux pas que ce soit juste pour mon propre plaisir.
À chaque fois que vous avez fait quelque chose dans l’humour, je pense à Muriel Robin, à Franck Dubosc, à Dieudonné aussi, vous avez eu besoin d’avoir un autre. Comme si vous aviez besoin de vous protéger.
Je n’ai pas vraiment confiance en moi. J’ai besoin d’être aimé et d’aimer, amicalement, amoureusement.
J’aime le partage. L’écriture à deux, c’est génial. La scène à deux, c’est génial. Je n’aime pas être seul, ça, c’est sûr.
à franceinfo
La scène, c’est le Graal alors ?
Ah oui, c’est là où je suis né. C’est là où… J’allais dire où je vais mourir ! : « Il avait annoncé son décès sur scène sur franceinfo et bien, c’est fait. L’humoriste nous a quittés ! »
On sent qu’il y a cette envie tout le temps de faire encore plus, d’apporter encore plus. Après quoi courrez-vous ?
C’est d’une grande banalité, mais je n’aime pas la solitude. Je sais que la vie est courte. J’ai besoin de remplir ce vide que je sens, qui m’entoure et qui m’angoisse. Quand on est artiste, ceux qui m’écoutent, savent que la période de création, c’est jouissif intellectuellement. Quand j’ai écrit ce livre, quand j’ai écrit Ducobu, quand j’ai écrit mon spectacle, j’ai l’impression de vivre à 100 %.
Pour terminer, est-ce que vous êtes heureux ?
En tant qu’artiste, oui. Après, le reste, on verra bien.
Elie Semoun joue les dernières représentations de son spectacle : le 20 novembre à Vias, le 1er décembre à Saint-Etienne, le 7 décembre à Paris.
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