Prolonger la durée de vie des appareils électroménagers et électroniques est source d’importantes économies. A fortiori si l’on peut résoudre soi-même les problèmes. C’est souvent le cas.

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Réparer nos appareils pour les utiliser plus longtemps, plutôt que les envoyer au rebut à la première panne… L’idée semble tomber sous le sens, pourtant elle ne s’impose pas toujours. Heureusement, les solutions existent pour nous aider à entretenir nous-mêmes et à moindre coût nos appareils.

Un indice officiel de réparabilité

Depuis début 2021, les étiquettes des lave-linge à hublot, télés, ordinateurs, smartphones et tondeuses à gazon électriques doivent afficher un « indice de réparabilité ». Un outil destiné à informer les consommateurs, à les aider à choisir des appareils plus facilement réparables et à les inciter à les (faire) réparer plutôt qu’à les remplacer en cas de panne.

L’indice de réparabilité, institué par la loi antigaspillage pour une économie circulaire est une note de 1 à 10, associée au dessin d’une clé plate et d’un engrenage ainsi qu’à un code couleur allant du vert (bon) au rouge (très insuffisant). Il doit apparaître sur la fiche produit, en rayon comme en ligne, et sur l’emballage. En principe, d’ici fin 2022, il sera aussi obligatoire pour les lave-vaisselle, tablettes, aspirateurs, lave-linge top (chargement par le haut), nettoyeurs haute pression.

Réparabilité, la méthode fait débat

Les produits sont notés par les fabricants eux-mêmes, selon une grille de critères définie par l’Ademe :

  • La durée de disponibilité de la notice technique
  • La facilité de démontage et les outils nécessaires
  • La durée de disponibilité des pièces détachées
  • Le prix de ces pièces rapporté au prix du produit neuf

Une méthode mise en cause par l’UFC-Que Choisir et HOP (Halte à l’obsolescence programmée), qui ont procédé à leurs propres évaluations sur divers produits et ont revu à la baisse les notes affichées par les constructeurs. Une enquête UFC-Que Choisir montre aussi que plus de la moitié des sites d’e-commerce contrôlés ne respecte pas les obligations d’affichage. Les services de la Répression des fraudes (DGCCRF) peuvent contrôler l’affichage et les informations fournies par les fabricants.

Un label durabilité de marques engagées

Le groupe Fnac/Darty s’appuie quant à lui sur la riche expérience de son service après-vente (2,5 millions d’interventions par an), pour distinguer les appareils au taux de panne les plus faibles, et dont le fabricant s’engage à assurer la disponibilité des pièces détachées pendant 10 ans au moins. Le label Le choix durable est ainsi attribué par le distributeur aux produits bénéficiant du meilleur score de durabilité de leur catégorie et de leur gamme de prix. Visible en rayon comme en ligne, il concerne des centaines de références : lave-linge, réfrigérateurs, fours à micro-ondes, aspirateurs, ordinateurs portables, télé et barres de son, smartphones, appareils photo, casques audio, enceintes bluetooth…

Sur la Toile, un indicateur de référence high-tech

Besoin d’acheter un smartphone, une tablette, un ordinateur portable ? Pour savoir si vous pourrez le cas échéant changer facilement une ou plusieurs pièces sur le modèle de votre choix, consultez la plateforme communautaire iFixit dédiée à l’autoréparation des appareils high-tech.

Une note de réparabilité est donnée par le site spécialisé à chaque modèle mis sur le marché. Tous sont démontés par les ingénieurs de ifixit.com afin d’évaluer l’accès aux composants, la facilité de remplacement des pièces (batterie, écran, etc.), la nécessité ou non d’avoir recours à des outils spécifiques… iFixit propose de nombreux tutoriels, pièces et kits d’outils pour passer à l’action.

Ordinateurs, smartphones : pièces détachées obligatoires…

Pour être en mesure de réparer un appareil, encore faut-il pouvoir se procurer, chaque fois que cela est nécessaire, les pièces qui doivent être changées…

Une disponibilité pendant au moins 5 ans. Depuis le 1er janvier, la loi oblige les fabricants et importateurs de smartphones et ordinateurs portables à assurer la disponibilité des pièces détachées pendant au moins cinq ans après la mise sur le marché de chaque modèle. La réglementation distingue toutefois deux catégories de pièces. Ainsi, certains éléments tels que l’écran, la batterie, le disque dur, le module photo pour les smartphones, doivent être proposés dès que l’appareil est mis en vente. Pour d’autres pièces, comme la carte mère, la mémoire vive, le clavier, le ventilateur, les connecteurs, le micro et les haut-parleurs, le fabricant dispose d’un délai de deux ans pour assurer leur fourniture. On aurait pu faire plus simple…

Bientôt d’autres appareils

Au 1er janvier 2023, l’obligation de fournir des pièces détachées sera étendue aux outils de bricolage et de jardinage motorisés, articles de sport et de loisir, vélos (y compris les modèles à assistance électrique), trottinettes électriques, gyropodes et autres « engins de déplacement personnel motorisés ».

Les pièces détachées devront être fournies dans un délai de 15 jours. Pour les autres produits, notamment l’électroménager, les vendeurs auront la seule obligation d’indiquer aux consommateurs s’il est possible ou non de se procurer les pièces détachées et dans quelle durée (indice de réparabilité). Un certain nombre de marques ont heureusement anticipé l’évolution de la législation. Le Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils et d’équipement ménager) publie sur son site la durée de disponibilité des pièces des marques adhérentes (gifam.fr).

Faire durer et économiser 660 €

Dans plus d’un tiers des cas, nos appareils électroménagers plus tout neufs sont remplacés alors qu’ils sont encore en état de fonctionner ou réparables. Prolonger leur durée de vie d’un an permet, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), d’économiser 660 € et d’éviter la production de 184 kg d’équivalent CO2, chiffre comparable à un trajet de 1.000 km en voiture.

Pour limiter au maximum les frais, rien ne vaut l’autoréparation. Un grand nombre de dépannages sont à la portée des bricoleurs amateurs. Commencez par vous plonger dans le manuel d’utilisation de l’appareil, qui liste les incidents les plus faciles à résoudre – nettoyage des filtres du lave-linge et du lave-vaisselle, détartrage, etc.

Pannes : de l’aide en ligne

Si cela ne suffit pas, vous trouverez sur Internet de nombreux tutoriels qui vous aideront à résoudre vous-même certaines pannes. Recherchez les mieux notés, généralement plus fiables, et mesurez le niveau de difficulté des solutions suggérées.

Des sites spécialisés comme Atelier.sos-accessoire vous aident à progresser pas à pas : identifier le modèle concerné, décrypter les codes d’erreurs qu’affichent la plupart des appareils récents, localiser l’incident ou la pièce défectueuse, pour procéder ensuite vous-même au dépannage. Le site de vente de pièces détachées Spareka dispose d’une rubrique entraide, pratique pour diagnostiquer les pannes et comprendre comment changer les pièces défectueuses. Même chose pour iFixit et SoSAV, spécialistes des smartphones, tablettes, ordinateurs, console de jeux…

Pannes : de l’aide près de chez soi

Besoin d’un coup de main pour mener à bien certaines opérations ? Dans les Repair cafés, des bricoleurs et professionnels retraités mettent leurs compétences à disposition des consommateurs pour traquer et gérer les pannes les plus courantes. On en compte aujourd’hui plus de 300 dans toute la France (repaircafe.org).

Certaines recycleries offrent également une aide à la réparation. Si malgré tout vous devez vous résoudre à mettre votre appareil au rebut, pensez qu’en plus des déchèteries officielles, des associations solidaires et de réinsertion tels les réseaux Envie et Emmaüs, ainsi que les ressourceries (ressourceries.info) et recycleries peuvent être intéressées par sa récupération. Et vous y trouverez peut-être son remplaçant à bon prix.

Des avaries faciles à éviter

50 à 70 % des pannes et demandes d’assistance intervenant pendant les deux premières années de vie des appareils électroménagers sont dues à un manque d’entretien ou à un défaut d’utilisation, selon la dernière étude de l’Ademe, qui a élaboré un guide gratuit pour améliorer l’utilisation et l’entretien des appareils domestiques (Ademe.fr). Et le Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils et d’équipement ménager (Gifam) recommande de lire la notice d’emploi de chaque nouveau modèle acquis et de suivre les consignes d’entretien. Des guides pratiques en ce sens sont à disposition sur son site (gifam.fr).

Les adresses à connaître

Longuevieauxobjets.gouv.fr Le site lancé par l’Ademe avec le ministère de la Transition écologique délivre conseils pratiques et informations pour diagnostiquer les pannes et trouver un professionnel près de chez soi.

CommentReparer.com Allié de l’association Halte à l’obsolescence programmée, il permet de faire appel à la communauté d’entraide via des forums, et propose tutoriels et liens vers des boutiques de pièces détachées.

Et aussi : pour trouver les pièces détachées, les plans et vues éclatées de nombreux appareils, bien utiles pour localiser pompe, capteur de vitesse… Spareka.fr, Murfy.fr, Sosaccessoire.com, Tout-electromenager.fr, Semboutique.com

Article paru dans le numéro Hors Série Prima « Je fais tout maison » de juin 2022.

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