Depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19, qui a débuté le 27 décembre dernier, de nombreuses questions ne cessent de revenir. Quels vaccins pourraient être distribués ? Qui peut recevoir le vaccin ? Quand peut-on se faire vacciner ? Quels sont ses effets indésirables ? On fait le point.

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Sommaire :

Comment s’inscrire pour se faire vacciner contre la Covid-19 ?

Covid-19 : qui peut bénéficier du vaccin ?

Quels sont les effets indésirables possibles du vaccin contre la Covid-19 ?

Effets indésirables du vaccin : ce que nous apprennent les pays étrangers

Vaccin contre la Covid-19 et risques d’allergie : les recommandations des experts

Vaccin contre la Covid-19 : pourquoi l’Académie de médecine se prononce contre l’espacement des doses

Peut-on retarder la deuxième injection du vaccin contre la Covid-19 ?

Covid-19 : quel est le plan du gouvernement pour accélérer la vaccination ?

Quels sont les professionnels de santé qui pourront réaliser l’injection des vaccins ?

Covid-19 : la France sera-t-elle confrontée à une pénurie de vaccins ?

Le vaccin peut-il neutraliser les variants anglais et sud-africain de la Covid-19 ?

Covid-19 : quelles sont les différences entre les vaccins de Moderna et de Pfizer ?

Quels vaccins contre la Covid-19 pourraient être disponibles ?

Covid-19 : le vaccin sera-t-il obligatoire ?

Quand pourrais-je me faire vacciner contre la Covid-19 ?

Une surveillance étroite du vaccin contre la Covid-19

Comment fonctionnent les vaccins ?

Depuis le début de la pandémie, tous les espoirs reposaient sur l’arrivée d’un vaccin contre le coronavirus. L’Agence européenne des médicaments puis la Commission européenne ont donné, le 21 décembre dernier, le feu vert au vaccin contre la Covid-19 fabriqué par les laboratoires Pfizer et BioNTech. Après plusieurs semaines d’attente, les premières doses de ce vaccin anti-Covid sont arrivées en France fin décembre. La première phase de vaccination a débuté le 27 décembre 2020.

Comment s’inscrire pour se faire vacciner contre la Covid-19 ?

À partir du 18 janvier, les Français de plus de 75 ans résidants en dehors des établissements d’hébergement, comme les Ehpad, pourront recevoir le vaccin contre la Covid-19. Ces derniers se feront vacciner dans des centres de vaccination. Mais comment prendre rendez-vous ? Plusieurs options s’offrent à ces personnes âgées. Les individus concernés peuvent s’inscrire, soit par téléphone au 0800 009 110 (un numéro vert ouvert tous les jours de 6h à 22h), soit sur Internet via l’un des trois sites partenaires, à savoir Doctolib, Maiia et Keldoc ou la plateforme gouvernementale sante.fr.

Covid-19 : qui peut bénéficier du vaccin ?

Les personnes, qui peuvent d’ores et déjà recevoir le vaccin contre le coronavirus, sont les individus vulnérables à la Covid-19 et ceux les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie. Parmi ces personnes prioritaires, on retrouve les personnes âgées résidantes dans des établissements d’hébergement, comme les Ehpad et les unités de soins de longue durée (USLD), et les professionnels qui y travaillent et présentent un risque élevé d’attraper le virus. La priorité est aussi donnée aux individus âgés de plus de 75 ans et ceux de plus de 65 souffrant de pathologies. Les professionnels de santé âgés de 50 ans et plus et/ou présentant une ou des comorbidités peuvent aussi recevoir le vaccin.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé sur RTL, le 5 janvier, que la vaccination est désormais élargie aux « pompiers et aux aides à domicile de plus de 50 ans ». Il a également expliqué que les Français qui désirent se faire vacciner pourront le faire, mais ils devront s’inscrire. « Nous allons ouvrir dans les prochains jours une inscription possible pour les Français qui le souhaitent par internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application ‘TousAntiCovid’; pour que les Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire savoir, s’inscrire et puissent prendre des rendez-vous », a précise Olivier Véran.

Lors d’une conférence de presse, ce 14 janvier, le Premier ministre, Jean Castex, et Olivier Véran, ont annoncé que les patients souffrant de certaines maladies chroniques pourront se faire vacciner, dès ce lundi, au même titre que les personnes âgées de plus de 75 ans. « J’ai décidé d’ouvrir dès lundi 18 janvier la vaccination aux personnes, quel que soit leur âge, présentant une des pathologies conduisant à un très haut risque de forme grave de la maladie », a déclaré Jean Castex. Ces derniers « doivent avoir une prescription médicale de leur médecin traitant pour bénéficier de la vaccination sans critère d’âge », a spécifié l’Assurance Maladie.

Cet élargissement de la vaccination aux malades chroniques, « pour lesquels le corps médical estime qu’il y a une ‘ultra haute priorité’ », a été plaidé par le président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, ce 12 janvier à l’Assemblée nationale. « Les patients atteints de cancer en cours de chimiothérapie, les patients en insuffisance rénale chronique, les transplantés, les individus atteints de trisomie 21 » doivent bénéficier du vaccin dès ce lundi, a développé Alain Fischer.

Quels sont les effets indésirables possibles du vaccin contre la Covid-19 ?

En France, la vaccination anti-Covid a débuté le 27 décembre dernier. Depuis cette date, quelques rares cas d’effets secondaires après une première injection ont été enregistrés. Dans un point sur la campagne de vaccination, publié ce 14 janvier, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a indiqué que six effets indésirables graves « avec une évolution favorable » ont été observés sur le territoire avec le vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNTech. Il s’agit de quatre cas de réactions allergiques et deux cas de tachycardie. L’agence a précisé qu’une trentaine de cas d’effets indésirables non graves en lien avec le vaccin Comirnaty ont par ailleurs été recensés dans la base nationale de pharmacovigilance.

« L’ANSM a également été informée du décès d’une personne résidant en EHPAD et vaccinée contre la Covid-19 le 13 janvier avec le vaccin Comirnaty. Aucun effet indésirable immédiat n’a été constaté suite à la vaccination. Le décès est intervenu environ deux heures après la vaccination. Le patient ne présentait pas de signes physiques de réactions allergiques. Au regard de ces éléments, des antécédents médicaux et du traitement lourd de la personne, rien ne permet de conclure que ce décès est en lien avec la vaccination », peut-on lire dans le communiqué.

Vaccin Covid-19 : à l’étranger, quels sont les effets secondaires signalés ?

En Norvège, 13 décès ont été comptabilisés après la première injection du vaccin Pfizer/BioNtech. Si aucun lien n’a été fermement établi entre le vaccin et ces décès, le médecin en chef de l’Agence norvégienne du médicament a déclaré que « les rapports pourraient indiquer que les effets secondaires courants des vaccins à ARNm, tels que la fièvre et les nausées, ont pu entraîner la mort de certains patients fragiles ». Aux États-Unis, une enquête est en cours après la mort d’un gynécologue de 56 le 4 janvier des suites d’un purpura thrombopénique immunologique, alors qu’il venait de se faire vacciner.

Dans son premier point de situation sur la surveillance du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech, paru le 31 décembre dernier, soit après les quatre premiers jours de vaccination, l’ANSM a dressé la liste des effets secondaires observés en France. Selon les premières observations de l’agence, les effets indésirables les plus fréquents, chez les participants âgés de 16 ans et plus, sont une douleur au point d’injection, la fatigue, des maux de tête, des frissons, des douleurs musculaires et articulaires. Autre effet secondaire : la fièvre, un gonflement et une rougeur au point d’injection. « Ces effets ont été généralement d’intensité légère ou modérée et se sont résolus en quelques jours après la vaccination. Une moindre fréquence de la réactogénicité (la capacité d’un vaccin à produire des réactions indésirables ‘attendues’ communes) a été observée chez les sujets les plus âgés », peut-on lire dans le communiqué de l’ANSM.

Parmi les effets indésirables peu fréquents identifiés, on retrouve des nausées, une sensation de malaise, des insomnies, des démangeaisons au point d’injection, un gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs dans les extrémités. L’ANSM mentionne également que la paralysie faciale périphérique aiguë peut survenir mais son apparition après une vaccination est rare.

Ces mêmes effets secondaires, à savoir des douleurs au site d’injection, la fatigue, les céphalées, les frissons, la fièvre, les douleurs articulaires et musculaires, qui peuvent survenir après n’importe quel vaccin, ont été également recensés par la Food and Drug Administration (FDA) dans une première analyse du vaccin Pfizer/BioNTech, publiée en décembre dernier. La paralysie de Bell, qui correspond à une faiblesse ou une paralysie soudaine des muscles d’un côté du visage, a également été observée chez quatre patients ayant reçu le vaccin. Selon l’analyse, cet effet secondaire a uniquement disparu chez un seul des quatre volontaires.

Qu’en est-il des effets indésirables du vaccin développé par le groupe pharmaceutique Moderna ? Dans un communiqué, l’Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé sa mise sur le marché en Europe et a listé ses effets secondaires. « Les effets indésirables les plus courants du vaccin anti-Covid de Moderna étaient généralement légers ou modérés et s’amélioraient en quelques jours après la vaccination. Les effets secondaires les plus fréquents sont la douleur et le gonflement au point d’injection, la fatigue, les frissons, la fièvre, les ganglions lymphatiques gonflés ou sensibles sous le bras, les maux de tête, les douleurs musculaires et articulaires, les nausées et les vomissements », peut-on lire dans le communiqué.

Des réactions allergiques sévères ont aussi été rapportées par l’ANSM. Cependant, la fréquence de cet effet indésirable était indéterminée. Bien que ce type de réactions soit rare après l’administration du vaccin contre la Covid-19, elle peut tout de même survenir. Pour preuve : le 9 décembre dernier, deux soignants ont eu d’importantes réactions allergiques après l’injection du vaccin de Pfizer et BioNTech au Royaume-Uni. Ces personnes ont déjà eu des antécédents de crises allergiques aiguës.

Dans un communiqué, publié le 19 décembre, le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) a indiqué que certains individus ont développé des effets secondaires graves, appelés « anaphylaxie », après l’injection du vaccin. Le CDC a précisé que ces personnes ne doivent pas recevoir la deuxième dose. « Si vous avez déjà eu une réaction allergique grave à d’autres vaccins ou à des thérapies injectables, vous devez demander à votre médecin si vous pouvez recevoir le vaccin contre la Covid-19. Votre médecin vous aidera à décider si vous pouvez vous faire vacciner en toute sécurité », a préconisé l’institution américaine.

Dans un nouveau communiqué, paru ce 6 janvier, le CDC a annoncé qu’une personne sur environ 100.000 a souffert d’une réaction allergique grave après s’être fait vacciner avec la formule de Pfizer et BioNTech. « Du 14 au 23 décembre 2020, la surveillance exercée par le Système de notification des effets indésirables des vaccins a permis de détecter 21 cas d’anaphylaxie sur un total de 1.893.360 premières doses injectées du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer-BioNTech, 71 % de ces cas sont survenus dans les 15 minutes suivant la vaccination », a indiqué le CDC.

Vaccin contre la Covid-19 et risques d’allergie : les recommandations des experts

La question d’une contre-indication pour l’administration du vaccin Pfizer / BioNTech disponible depuis fin décembre en France notamment, chez les personnes qui présentent « des réactions allergiques vis-à-vis des médicaments et des aliments » était encore en suspens. La Fédération française d’allergologie (FFAL) vient d’émettre ses recommandations.

En s’appuyant sur les nombreuses vaccinations déjà réalisées en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Canada, où le même vaccin Pfizer / BioNTech est administré, la FFAL indique « qu’il est possible de vacciner avec le vaccin Pfizer / BioNTech les patients qui présentent une allergie médicamenteuse ou alimentaire grave ».

Cependant, la contre-indication concerne toujours les patients qui ont déjà présenté des allergies avérées en lien avec « des ingrédients contenus dans le vaccin » (comme le polyéthylène glycol, aussi appelé PEG), ainsi que les personnes qui ont présenté « une réaction anaphylactique lors de l’administration de la première dose du vaccin ».

En cas d’allergie connue à l’un des composants du vaccin disponible en France, ou suite à une réaction lors de la première injection, ne pas hésiter à consulter son médecin traitant, comme le précisent les experts.

Vaccin contre la Covid-19 : pourquoi l’Académie de médecine se prononce contre l’espacement des doses

On le sait tous : deux doses des vaccins contre la Covid-19 doivent être injectées aux patients. Elles doivent être reçues à 21 jours d’écart, soit 3 semaines, pour le vaccin Pfizer/BioNTech et à 28 jours d’écart, à savoir 4 semaines, pour la formule de Moderna, d’après le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC).

Cependant, certains pays, tels que le Danemark ou le Royaume-Uni, envisagent de rallonger le délai entre les deux doses pour vacciner plus de personnes. C’est le cas aussi de la France. Lors d’une conférence de presse sur l’épidémie de Covid-19 en France, le 7 janvier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré qu’« il est possible, sans risque et sans perte d’efficacité, de différer la deuxième injection du vaccin » de Pfizer-BioNTech « jusqu’à six semaines au lieu de trois ». « Cela nous permet de disposer de davantage de doses disponibles tout de suite », a-t-il poursuivi.

Mais l’Académie de médecine a averti que cet espacement des doses n’est pas sans risque. « Dans le contexte actuel de recrudescence épidémique, c’est la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection qui doit être prise en considération », a signalé l’Académie dans un avis rendu le 11 janvier.

Selon l’Académie de médecine, cette mesure a ses limites aussi bien d’un point de vue collectif qu’individuel. « Au plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituera un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination », peut-on lire dans son avis. Sur le plan individuel, le report de la deuxième injection risque de prolonger l’aggravation par « anticorps facilitants », à savoir lorsque l’infection se présente chez une personne ayant un faible taux d’anticorps neutralisants.

L’Académie de médecine estime qu’espacer le délai entre les deux doses a plus de risques que d’avantages. Elle recommande ainsi de respecter autant que possible le schéma vaccinal prescrit par le fabricant et de ne retarder l’injection de la seconde dose que « si les circonstances l’exigent et sans excéder un dépassement de 3 semaines ». Autre recommandation : cet espacement des doses doit être réservé aux personnes âgées de moins de 50 ans et qui ne sont pas susceptibles de développer des formes graves de la maladie. L’Académie de médecine insiste sur la nécessité d’appliquer les gestes barrières.

Peut-on retarder la deuxième injection du vaccin contre la Covid-19 ?

Cette possibilité envisagée par certains pays a été rendue possible par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce 5 janvier, mais dans certains cas. Selon Alejandro Cravioto, président du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination, les experts de l’OMS ont indiqué que la deuxième dose du vaccin Pfizer/BioNTech doit être administrée dans un délai de 3 à 4 semaines, mais que ce délai peut être retardé de quelques semaines « dans des circonstances exceptionnelles de contextes épidémiologiques et de contraintes d’approvisionnement ». Selon l’OMS, ce délai ne doit pas dépasser six semaines. Cette stratégie pourrait permettre « de maximiser le nombre de personnes bénéficiant d’une première dose », a signalé Alejandro Cravioto, lors d’une conférence de presse.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rendu un avis, ce 7 janvier, dans lequel, elle spécifie aussi que « cette flexibilité d’administration de la 2ème dose entre 21 et 42 jours peut être envisagée au vu des circonstances actuelles spécifiques afin d’élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires et faire face aux fluctuations d’approvisionnements ». Mais l’agence a prévenu, dans ce même avis, que « rien ne prouve qu’une seconde dose administrée au-delà de 42 jours conserve l’efficacité à moyen et long termes du vaccin ».

L’Agence européenne du médicament (EMA) a également estimé qu’il était possible d’espacer l’administration de la deuxième injection de 6 semaines. Mais elle a tenu à insister sur ce délai car au-delà de celui-ci le vaccin peut ne plus être efficace.

Mais espacer les injections est-il réellement sans risque ? Le laboratoire BioNTech a averti, ce 5 janvier, que l’efficacité maximale de son vaccin anti-Covid n’était pas démontrée si la deuxième dose est repoussée. « Même si des données démontrent qu’il existe une protection partielle dès 12 jours après la première dose, il n’y a pas de données qui démontrent que la protection reste en place au-delà de 21 jours », a souligné une porte-parole du groupe pharmaceutique.

« En l’absence de données appropriées justifiant de tels changements dans l’administration des vaccins, nous courons un risque important de mettre en danger la santé publique, en sapant les efforts de vaccination historiques visant à protéger la population contre la Covid-19 », a alerté la Food and Drug Administration (FDA) dans un communiqué.

Covid-19 : quel est le plan du gouvernement pour accélérer la vaccination ?

La stratégie vaccinale du gouvernement français est sous le feu des critiques depuis quelques semaines. Face aux nombreux avis négatifs, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 7 janvier, durant une conférence de presse sur l’épidémie de Covid-19 en France, que les personnes âgées de plus de 75 ans pourront se faire vacciner « à partir de lundi 18 janvier ».

Le chef du gouvernement a précisé que les vaccinations de ces individus résidants en dehors des Ehpad « se dérouleront dans des centres de vaccination » car « un centre par département a déjà été ouvert », soit au total, « 100 sur le territoire ». Il a spécifié que le nombre de centres de vaccination en France allait augmenter à partir de lundi. « Il y en aura 300, puis 600 progressivement jusqu’à la fin du mois de janvier », a-t-il poursuivi.

Quels sont les professionnels de santé qui pourront réaliser l’injection des vaccins ?

Les infirmières travaillant dans les établissements d’hébergement peuvent directement injecter le vaccin aux personnes âgées. Pour les prochaines étapes, les médecins généralistes devraient pouvoir réaliser les vaccinations. « Chacun va pouvoir se faire vacciner par un professionnel de santé à côté de chez lui qu’il connaît et en qui il a confiance », a ajouté Jean Castex lors de son allocution télévisée du 3 décembre.

Les pharmaciens, qui ont été mis à l’écart de cette campagne de vaccination, pourront aussi bientôt vacciner les patients. Leur entrée dans le circuit vaccinal pourrait se faire à la fin du mois de janvier, « lorsque le vaccin AstraZeneca commencera à être administré », a indiqué à L’Obs une source au ministère.

Covid-19 : la France sera-t-elle confrontée à une pénurie de vaccins ?

Alors que le gouvernement compte accélérer la vaccination en France, en l’élargissant à un plus grand nombre de Français, une question se pose : y-aura-t-il suffisamment de doses pour tout le monde ? Pour l’heure, la France possède environ un million de doses du vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech et elle devrait recevoir 500.000 doses du même vaccin chaque semaine.

Au total, la France a commandé 225 millions de doses, par la voie de l’Union européenne, auprès de six laboratoires. « Six contrats ont déjà été signés, ça fait plus de deux milliards de doses, c’est considérable. Cela permet de couvrir toute la population progressivement, donc il n’y aura pas de pénurie mais tout n’arrivera pas en un seul jour », a déclaré à Cnews, ce 6 janvier, Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

Parmi les laboratoires en question, on retrouve le groupe pharmaceutique Moderna, qui s’est vu autorisé la mise sur le marché de son vaccin en Europe, ce 6 janvier, par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Commission européenne. La Haute Autorité de Santé (HAS) vient également de donner son feu, ce 8 janvier, pour l’autorisation du vaccin de Moderna en France. L’institution estime qu’il « peut être utilisé chez les personnes de 18 ans et plus, y compris les plus âgées du fait de son efficacité et de son profil de tolérance globalement satisfaisant. »

À compter de ce 11 janvier, 50.000 doses du vaccin développé par la firme pharmaceutique Moderna sont livrées en France « pour renforcer la capacité vaccinale dans les zones les plus touchées par l’épidémie », a précisé le ministère de la Santé, dans un communiqué publié ce 10 janvier.

« Le ministre de la santé a souhaité, une fois la livraison vérifiée par les pharmaciens partenaires de Santé publique France, que ces doses supplémentaires puissent bénéficier en priorité aux régions dans lesquelles l’épidémie est la plus active : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, et Provence-Alpes-Côte d’Azur », peut-on lire dans le communiqué. Les établissements de santé et les centres de vaccination ouverts, qui seront approvisionnés en premier, sont ceux de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Reims, Nancy, Metz, Lons-le-Saunier, Besançon, Dijon, Moulins, Nice et Toulon.

Le vaccin peut-il neutraliser les variants anglais et sud-africain de la Covid-19 ?

Le laboratoire BioNTech a annoncé, ce 8 janvier, dans un communiqué que son vaccin contre la Covid-19, développé avec la firme Pfizer, est efficace contre les variants anglais et sud-africain du virus, qui inquiètent depuis plusieurs semaines l’Europe.

Selon le groupe pharmaceutique, une étude menée par Pfizer et la branche médicale de l’université du Texas (UTMB), dont les résultats ont été publiés sur le serveur de préimpression bioRxiv, a montré que « les anticorps des personnes ayant reçu le vaccin contre la Covid-19 de Pfizer-BioNTech neutralisent efficacement le SRAS-CoV-2 grâce à une mutation clé que l’on retrouve également dans deux souches hautement transmissibles ».

Les auteurs de l’étude ont tout de même tenu à signaler que les conclusions des travaux sont limitées car ils n’examinent pas l’ensemble des mutations trouvées dans les nouvelles variantes du virus. « Nous avons testé 16 mutations différentes, et aucune d’entre elles n’a vraiment eu d’impact significatif. C’est la bonne nouvelle. (…) Cela ne veut pas dire que la 17 ne le fera pas », a déclaré à Reuters, Phil Dormitzer, l’un des scientifiques de Pfizer spécialisé dans les vaccins viraux.

Covid-19 : quelles sont les différences entre les vaccins de Moderna et de Pfizer ?

Dans la course aux vaccins contre la Covid-19, on retrouve les laboratoires Pfizer et BioNTech et le groupe pharmaceutique Moderna. Ces deux vaccins ont des profils assez similaires. Ils emploient la nouvelle technologie de l’ARN messager, qui consiste à utiliser une séquence génétique du coronavirus (ARN M). Cette information génétique est injectée dans une cellule. Cela va permettre à l’organisme de fabriquer les protéines du virus, ce qui va déclencher une réponse immunitaire.

Lors des essais cliniques, ces deux vaccins se sont montrés efficaces. Deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech ont « conféré une protection de 95% contre la Covid-19 chez les personnes de 16 ans ou plus », avait indiqué les laboratoires Pfizer et BioNTech dans une étude publiée le 10 décembre dernier dans The New England Journal of Medicine. Le vaccin de Moderna « a montré une efficacité de 94,1 % dans la prévention des maladies à la Covid-19, y compris les formes graves de la maladie », peut-on lire dans une étude parue le 30 décembre dernier dans la même revue.

Si ces deux vaccins présentent une efficacité globale assez similaire, ce taux est différent en ce qui concerne les personnes de plus de 65 ans. Le vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech est plus efficace pour cette catégorie de la population. Pour les plus de 65 ans, son efficacité est estimée à 94,5% tandis que celui de Moderna s’est montré efficace à 86,4%.

Leur dosage est également différent. La formule du vaccin de Moderna est plus concentrée. Et pour cause, lorsque celui de Pfizer/BioNTech est injecté, le patient reçoit 30 µg d’ARNm dans 0,3 ml de solution saline, tandis qu’une personne reçoit 100 µg dans 0,5 ml de solution saline quand elle est vaccinée avec la formule de Moderna. Autre différence : l’intervalle entre les deux doses. Selon le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC), les deux doses doivent être reçues à 21 jours d’écart pour le vaccin Pfizer/BioNTech et à 28 jours d’écart pour la formule de Moderna.

Les deux vaccins doivent être conservés à des températures basses mais la formule de Modera est plus simple à conserver car elle peut l’être à moins 20 degrés. Celle de Pfizer/BioNTech doit être conservée à moins 80 degrés. Le vaccin de Moderna est aussi plus facile à stocker. Dans un communiqué, la firme pharmaceutique a spécifié que son vaccin peut être conservé « pendant 6 mois à – 20°C, y compris jusqu’à 30 jours dans des conditions normales de réfrigération (soit de 2 à 8°C) après décongélation ». La formule de Pfizer et BioNTech doit, quant à elle, être conservée dans un congélateur. « Après un stockage de 30 jours maximum dans le chargeur thermique Pfizer, les centres de vaccination peuvent transférer les flacons dans des conditions de stockage de 2 à 8 °C pendant cinq jours supplémentaires, pour un total de 35 jours maximum. Une fois décongelés et stockés dans des conditions de 2 à 8 °C, les flacons ne peuvent pas être recongelés ou stockés dans des conditions de congélation », a signalé le groupe dans un communiqué.

Quels vaccins contre la Covid-19 pourraient être disponibles ?

Alors que plusieurs candidats-vaccins sont à la dernière phase des essais cliniques sur l’homme, certains vaccins ont été autorisés par quelques pays. C’est le cas du vaccin développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford. Ce vaccin est déployé et administré pour la première fois, ce 4 janvier, au Royaume-Uni. L’Argentine et l’Inde ont également autorisé cette vaccination dans leur pays.

Son efficacité serait estimée à 70% contre plus de 90 % pour celui de Pfizer/BioNTech. Les résultats préliminaires ont montré que son efficacité était de 90% pour les personnes qui ont reçu une demi-dose de ce vaccin anti-Covid puis une dose un mois plus tard. En revanche, son efficacité est estimée à 62% pour ceux qui en ont reçu deux doses du vaccin à un mois d’écart. Le vaccin AstraZeneca/Oxford « a un profil de sécurité acceptable et s’est révélé efficace contre la Covid-19 symptomatique », a indiqué la revue scientifique The Lancet, le 8 décembre dernier.

Autre vaccin anti-Covid : celui du groupe pharmaceutique chinois Sinopharm. Le laboratoire a annoncé, le 30 décembre dernier, que l’un de ses vaccins contre le coronavirus était efficace à 79,43%, à savoir un taux d’efficacité inférieur à celui du vaccin Pfizer/BioNTech (95%). Le 31 décembre, la Chine a annoncé qu’elle approuvait sa mise sur le marché mais sous certaines conditions. L’Égypte a également autorisé le vaccin développé par le géant chinois.

Covid-19 : le vaccin sera-t-il obligatoire ?

Les Français sont encore très méfiants vis-à-vis du vaccin contre la Covid-19. Selon un sondage Ifop, réalisé pour le Journal du Dimanche fin novembre, 59% des Français ne comptent pas « se faire vacciner. lorsque cela deviendra possible ». Dans son allocution du 24 novembre, Emmanuel Macron a précisé qu’il ne rendrait pas obligatoire le vaccin contre le virus. « La vaccination doit se faire de manière claire, transparente, en partageant à chaque étape toutes les informations : ce que nous savons, comme ce que nous ne savons pas », a assuré le président de la République. La Haute Autorité de Santé a également indiqué qu’elle ne souhaite pas rendre « à ce stade » la vaccination obligatoire « que ce soit pour la population générale ou pour les professionnels de santé ».

Quand pourrais-je me faire vacciner contre la Covid-19 ?

Depuis fin décembre, les personnes âgées vivants dans des établissements d’hébergement ainsi que les professionnels qui y travaillent et présentent un risque élevé de contracter le virus (plus de 65 ans avec/ou une pathologie chronique) peuvent se faire vacciner. « Avant la fin du mois de janvier, nous autoriserons la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement, qui sont en ville, à la maison », a indiqué à RTL, ce 5 janvier, Olivier Véran. Les pompiers et les aides à domicile de plus de 50 ans peuvent aussi désormais recevoir le vaccin. Les Français qui souhaitent se faire vacciner pourront aussi s’inscrire pour prendre rendez-vous « dans les prochains jours ».

Une surveillance étroite du vaccin contre la Covid-19

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a assuré que la surveillance vaccinale serait renforcée. La plateforme signalement-sante.gouv.fr est prévue pour signaler les éventuels effets indésirables identifiés après une vaccination.

Lors de la campagne de vaccination contre la Covid-19, l’ANSM instaurera un dispositif afin de repérer les effets secondaires. Ce système s’ajoutera au plan de gestion des risques lancé par l’Agence européenne du médicament. Il reposera sur :

  • l’analyse des effets indésirables déclarés par des professionnels de santé et des patients au système national et européen de pharmacovigilance
  • la conduite d’études de pharmaco-épidémiologie
  • l’appui à des projets de recherche notamment via leur financement.

« Une enquête de pharmacovigilance sera mise en place avec l’implication de plusieurs centres régionaux sur le territoire national. Cette mobilisation exceptionnelle permettra de surveiller en temps réel le profil de sécurité des vaccins chez la population vaccinée à partir des déclarations réalisées. Si un signal de sécurité est identifié, il sera analysé collégialement dans le cadre d’un comité de suivi hebdomadaire mis en place par l’ANSM notamment avec les centres de pharmacovigilance », a également souligné l’Agence nationale du médicament.

Comment fonctionnent les vaccins ?

Le vaccin de Pfizer et BioNTech repose sur une nouvelle technique : l’ARN messager. Les scientifiques ont utilisé une séquence génétique du coronavirus (ARN M) et ils l’ont injectée dans une cellule. Cette dernière exploite alors l’ARN M pour fabriquer la protéine virale Spike qui va faire réagir le système immunitaire.

« C’est une première. Mais là aussi on ne part pas de rien. Cela fait vingt ans que l’on teste cette technologie, y compris sur l’homme dans le cadre de projets en développement. On a donc du recul. Et je tiens à rassurer tous ceux qui s’inquiéteraient : ce vaccin ne modifie en aucun cas votre ADN. Il n’affecte en rien le programme génétique dont notre corps est doté », a déclaré David Lepoittevin au Parisien.

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