Si votre bébé a une jambe plus courte que l’autre, ou écarte plus une jambe que l’autre, il est possible qu’il souffre de dysplasie de la hanche. Un problème à prendre en charge le plus tôt possible.

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Une maladie quasi-invisible, qui peut causer des problèmes au long terme. La dysplasie de la hanche est « une anomalie où la tête du fémur (os de la cuisse) n’est pas bien positionnée dans l’articulation de la hanche« , apprend-on dans L’ABC de la santé des enfants, de la pédiatre canadienne Gaëlle Vekemans.

Dysplasie de la hanche : le diagnostic

Difficile à détecter à l’œil nu, elle est la plupart du temps détectée lors de l’examen néonatal. Celui-ci manipule les articulations à la naissance du bébé pour s’assurer de leur stabilité : il écarte les jambes, les plie, les déplie. C’est pendant ces mouvements qu’un son peut mettre la puce à l’oreille du médecin : une sorte de « clic ». Si cette réaction se produit, cela veut dire que « le fémur sort du cotyle [cavité dans laquelle le fémur s’emboîte dans le bassin, NDLR.]« , explique le rhumatologue Laurent Grange dans son livre Stop à l’arthrose. Des examens –une échographie pour les nourrissons et/ou une radiographie pour les bébés plus âgés– seront alors prescrits pour confirmer l’hypothèse du pédiatre. Dans le cas où la dysplasie de la hanche ne serait pas détectée à la première manipulation du pédiatre, il est possible qu’elle le soit aux examens prévus aux âges de 6 semaines et 8 mois.

Un facteur sera aussi à prendre en compte dans le diagnostic de cette malformation à composante génétique : les antécédents familiaux de l’enfant. Le risque de dysplasie de la hanche est plus élevé si un de ses parents, son frère ou sa sœur en a déjà souffert. S’il s’est présenté en siège à l’accouchement, ou s’il est le fruit d’une grossesse multiple, le risque est également plus élevé.

Quels sont les symptômes de la dysplasie de la hanche ?

Une dysplasie de la hanche, connue comme une maladie « silencieuse », ne provoque en tout cas aucune douleur chez un bébé. D’après Laurent Grange, elle est repérable grâce à certains signes subtils.

  • S’il a une jambe plus courte que l’autre.
  • Si sa peau présente plus de plis sur une cuisse ou une zone de la fesse que l’autre.
  • S’il existe une différence d’écartement entre une jambe et l’autre au moment de changer la couche.
  • Si, en âge de marcher, il boite ou marche sur les orteils.

Qu’en est-il si ce problème orthopédique n’est pas détecté à temps ? Un adulte souffrant de dysplasie de la hanche sans le savoir peut ressentir des douleurs dans le pli de l’aine ou certaines zones des fesses après de longues marches, ou d’intenses efforts physiques. Cette malformation peut aussi provoquer des boitements, des douleurs articulaires, une arthrose précoce, ou une luxation de la hanche. Dans les cas les plus critiques, elle peut être à l’origine d’une invalidité, d’après le chirurgien orthopédique Philippe Paillard.

Les traitements de la dysplasie de la hanche

Plus la dysplasie de la hanche est détectée tôt, moins le traitement est long. À un nouveau-né âgé de moins de six mois, le port d’une orthèse, aussi appelée harnais de Pavlik, pourra être prescrit. Grâce à ce dispositif, une sorte de salopette à sangles composée de bretelles, d’une ceinture thoracique et d’étriers, il sera maintenu dans une position qui permettra à l’articulation de la hanche de se développer normalement. Un coussin d’abduction en forme de H peut aussi aider à garder les jambes du nourrisson écartées. Un traitement suivi de près : « Durant cette période, le bébé est régulièrement vu par le médecin qui vérifie l’ajustement du harnais et examine la hanche afin de s’assurer qu’elle se développe normalement« , explique le rhumatologue Laurent Grange.

Si le bébé marche déjà, un plâtre peut être posé « pour maintenir la tête du fémur bien calée dans le cotyle« , d’après ce dernier. À lui d’ajouter : « Sinon, une réduction peut être nécessaire. Effectuée sur les enfants de moins de 18 mois, elle permet de placer manuellement et sous anesthésie l’os dans la prise de la hanche. Un autre traitement consiste à pratiquer une petite incision pour libérer quelques tendons dans la région de l’aine.« 

Dans les cas où il serait trop tard pour adopter ces protocoles, une intervention chirurgicale pourrait être nécessaire. « L’évolution naturelle se fait vers l’usure complète du cartilage, une gêne de plus en plus importante et une marche de plus en plus difficile. On parle alors d’arthrose évoluée de la hanche nécessitant un remplacement prothétique« , écrit le chirurgien Philippe Paillard. Si jamais vous soupçonnez que votre enfant souffre de dysplasie de la hanche, mieux vaut donc en discuter avec un médecin au plus vite, pour éviter ces complications.

Sources :

L’ABC de la santé des enfants, nouvelle édition revue et augmentée, de Gaëlle Vekemans, publié en 2016 aux éditions La Presse.

Stop à l’arthrose, de Laurent Grange, publié en 2016 aux éditions edi8.

Dysplasie de la hanche, Dr. Philippe Paillard.

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