Selon une étude publiée dans la revue Sex Roles, les stéréotypes de genre sont ancrés très tôt dans l’esprit des enfants. Ces derniers associent, dès 4 ans, la puissance au genre masculin.
Les garçons associent « pouvoir » au genre masculin dès 4 ans
L’une de ces expériences consiste à montrer aux enfants deux dessins représentant des personnages non genrés, l’un dans une posture de domination, l’autre de subordination. A la question de savoir quelle figure était une fille ou un garçon, le CNRS indique qu’à partir de quatre ans « une large majorité d’enfants considère que le personnage dominant est un garçon« . Les chercheurs n’ont remarqué aucune différence d’appréciation en fonction du pays d’origine des enfants. Dans la seconde expérience, des enfants de 4 et 5 ans scolarisés en France devaient s’identifier à l’un des deux personnages. Lorsque l’autre figure est du même sexe qu’eux, filles et garçons s’identifient en majorité au dominant. En revanche, la donne change complètement si l’enfant est confronté au sexe opposé. « Les garçons ont plus tendance à se voir comme le personnage dominant quand ils imaginent qu’ils sont en interaction avec une fille, que les filles quand elles imaginent qu’elles sont en interaction avec un garçon » a précisé à l’AFP Jean-Baptiste Van Der Henst, de l’Institut des sciences Cognitives Marc Jeannerod.
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Lors du dernier exercice, les chercheurs ont confronté les enfants à deux marionnettes, une fille et un garçon, aux voix identiques. Les personnages commencent à jouer ensemble au vu des enfants, puis sont dissimulés derrière un cache. « Dans un cas, les marionnettes s’apprêtaient à jouer ensemble et l’enfant entendait l’une imposer ses choix à l’autre. Dans l’autre cas, une marionnette disposait de plus d’argent que l’autre pour acheter des glaces. » explique le CNRS dans un communiqué. Que ce soit en France ou en Liban, une majorité des petits garçons considéraient que la marionnette la plus directive ou celle qui avait le plus d’argent était masculine, alors que les filles ne faisaient pas de distinction claire. « On a, au niveau global, une tendance à associer masculinité et pouvoir mais avec des variations selon le genre des participants dans certaines expériences« , explique Jean-Baptiste Van Der Henst. Faut-il pour autant y voir une forme de fatalité ? Non, selon le chercheur, qui précise que si ces résultats montrent une sensibilité précoce des enfants à une hiérarchie entre les genres, cela peut notamment s’expliquer par la représentation du pouvoir, ici associée à la force physique. Surtout, si les enfants remarquent très tôt cette inégalité, cela ne signifie pas pour autant qu’ils l’intègrent comme une vérité absolue, au point de la véhiculer ensuite.
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