Elle n’avait donné aucun signe de vie depuis le 2 novembre 2021. La joueuse de tennis Peng Shuai, qui a accusé l’ancien vice-Premier ministre chinois, Zhang Gaoli, de viol, s’est entretenue par visioconférence avec le président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, ce dimanche 21 novembre. 

La présidente de la commission des athlètes du CIO, Emma Terho, et le membre du CIO en Chine, Li Lingwei, étaient aussi conviées à cet échange, précise FranceInfo. Dans un communiqué officiel, le CIO explique « qu’elle est en sécurité et bien, qu’elle vit chez elle à Pékin, mais qu’elle aimerait que sa vie privée soit respectée pour le moment. »

Peng Shuai « avait l’air détendue »

Dans ce court communiqué, Emma Terho a exprimé son soulagement : « J’ai été soulagée de voir que Peng Shuai allait bien, ce qui était notre principale préoccupation. Elle avait l’air détendue. Je lui ai offert notre soutien et de rester en contact à tout moment de sa convenance, ce qu’elle a évidemment apprécié ». 

Le président du CIO a quant à lui invité « Peng Shuai à un dîner à son arrivée à Pékin en janvier prochain ».

Des images pour rassurer peu convaincantes jusque-là

Avant cet échange vidéo qui s’est tenu en direct par visio, le gouvernement de Pékin avait tenté, en vain, de rassurer l’opinion mondiale en diffusant des images de la joueuse de tennis ainsi qu’un message qui lui était attribué, publié sous la forme d’une capture d’écran par la chaîne d »État chinoise CGTN, le 17 novembre. 

« Bonjour à tous, c’est Peng Shuai », aurait écrit l’ancienne 14e joueuse mondiale, qui n’avait plus donné de nouvelles depuis le 2 novembre. « Concernant le récent communiqué de la WTA, il a été publié sans mon accord et sans que je puisse vérifier ou confirmer le contenu », peut-on lire. 

« Les informations, notamment concernant l’accusation d’agression sexuelle, sont fausses », mentionne ensuite le texte, qui conclut « Je ne suis ni disparue ni en danger. J’étais juste au repos chez moi, tout va bien. Merci encore d’avoir pris de mes nouvelles. »

Sur Twitter, via le compte d u média Hu Xijin, « média affilié à l’État chinois », une vidéo de la joueuse de tennis en train de diner avec son entraineur et des amis dans un restaurant avait également été partagée dans le même laps de temps.

Vendredi 19 novembre, de nouvelles images de Peng Shuai ont été diffusées par le compte twitter de Shen Shiwei, libellé « média affilié à l’État chinois« . Un arrière plan rempli de peluches qui semble être le même que celui dans sa vidéo avec le CIO deux jours plus tard.

La WTA demande davantage de preuves de la sécurité de Peng Shuai

Un échange rassurant mais qui reste insuffisant pour la WTA (Women’s tennis association) qui a exprimé son inquiétude pour la joueuse dans un communiqué.

S’il est positif de la voir, il n’est pas certain qu’elle soit libre et capable de prendre des décisions et d’entreprendre des actions par elle-même.

« S’il est positif de la voir, il n’est pas certain qu’elle soit libre et capable de prendre des décisions et d’entreprendre des actions par elle-même, sans coercition ni interférence extérieure. Cette vidéo seule est insuffisante. Comme je l’ai déclaré depuis le début, je reste préoccupé par la santé et la sécurité de Peng Shuai et par le fait que l’allégation d’agression sexuelle soit censurée et dissimulée », a indiqué Steve Simon, président de la WTA.

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