Le confinement a chamboulé le quotidien, et notamment celui des jeunes couples. D’après un sondage mené par l’Ifop, les duos de moins de 25 ans auraient d’ailleurs plus tendance à se chamailler. Témoignages.

«Au tout début du confinement, j’étais irritée par le climat anxiogène. La crise sanitaire me stressait énormément. J’imaginais le pire, je me disais qu’avec le réchauffement climatique, de telles situations se reproduiraient et que ça allait être terrible.» Chez Charlotte, 23 ans, le Covid-19 a chamboulé une routine du jour au lendemain. Cette Lyonnaise a vu ses études se stopper net, son stage annulé. Rien de très rassurant. Et le couple qu’elle forme avec Maxence, 26 ans, en a fait les frais les premiers jours. Le temps de retrouver des repères. «Je ne dormais pas bien, ma libido était en berne et c’est vrai que je perdais plus souvent patience, avoue la jeune femme. J’avais tendance à lui reprocher des petites choses futiles. S’il oubliait, par exemple, de nettoyer sa tasse après avoir pris un café.» Passé les angoisses du début, tout est rentré dans l’ordre.

« J’appréhendais de vivre à deux »

Selon un sondage mené par l’Ifop, les couples de moins de 25 ans seraient plus nombreux que les autres à se disputer depuis le début des mesures de confinement. «On va avoir des frictions comme tous les couples, j’imagine, mais ça ne dure jamais longtemps», précise Claire, 22 ans, qui passe le confinement avec son petit-ami Alexis. D’ordinaire, l’alternante en marketing digital vit en colocation avec une amie, à Saint-Ouen. Mais depuis plusieurs semaines, seul le jeune couple partage le 70m² avec terrasse. «La question de vivre le confinement avec ou sans Alexis ne s’est même pas posée. En revanche, il s’agissait plutôt de savoir où on le passerait», se souvient Claire. Le 16 mars, lorsqu’Emmanuel Macron annonce le confinement de la population française, le couple s’est déjà mis en quarantaine. «On avait appris, quelques jours plus tôt, que la soeur de Claire avait été exposée à une personne poxtentiellement atteinte du Covid-19 alors on s’était déjà isolés, par sécurité», raconte Alexis, 23 ans.

Mélodie (21 ans) a, elle aussi, décidé de passer le confinement en couple. L’étudiante en école de commerce a quitté la capitale pour rejoindre son «copain» dans sa maison de famille, au Cap Ferret. Lui arrivait tout droit de l’île Maurice : «Il était parti là-bas pour ses études mais a dû revenir à cause du coronavirus.» Il y a encore quelques semaines, le couple n’aurait jamais imaginé de telles retrouvailles. «Au départ, j’appréhendais un peu de vivre à deux, d’autant que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus, confie Mélodie. Finalement, on était tellement contents de se retrouver que mes craintes se sont vite envolées.» Jusqu’au 11 mai, il s’agit de mettre en place une nouvelle routine. «On n’est pas toujours d’accord sur le choix du film à regarder ou du plat à manger mais hormis cela, tout se passe bien», confirme la jeune femme. «Bien sûr, ça arrive que certaines choses m’agacent. Par exemple, quand il va grignoter quelque chose ou quand il ne se motive pas pour faire du sport ou changer les draps, mais rien de méchant.»

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Un bilan positif

Confinement oblige, le télétravail s’est généralisé. Et partager son espace de vie et de travail n’est pas toujours si simple. Chez Claire et Alexis, parfois tout se mélange. «Ça peut être difficile de couper. Surtout que je suis pas mal énervée en ce moment à cause de mon job», explique Claire, qui travaille en alternance dans une startup. «Il y a beaucoup d’aberrations qui sont commises. Forcément, quand je laisse les réunions sur haut-parleurs, Alexis entend tout et ça l’agace autant que moi.» Mais après un mois enfermés entre quatre murs, le bilan est-il plutôt rose ou plutôt noir ? «Plutôt positif», estime le couple. «On peut se disputer parce qu’on a des désaccords d’opinion mais on communique beaucoup et les problèmes sont très vite désamorcés», observe l’étudiant en business consulting.

Même son de cloche du côté de Camille, 22 ans. Encore étudiante, la jeune femme a emménagé avec son compagnon début février dans un 45m². «D’habitude, mon copain travaille dans un resto ; on vit donc en décalé. L’avantage de ce confinement ? On s’endort en même temps, ce qui était vraiment rare», observe-t-elle. Avec le confinement, le rythme du couple a été perturbé. Un mal pour un bien ? «Si je prends du recul, je pense que nos embrouilles sont moins grosses qu’avant. Certes, elles sont plus régulières, mais moins fortes», note Camille. Puis d’enchaîner : «À force de se côtoyer toute la journée, il peut y avoir des petites tensions mais elles disparaissent très vite. Au fond, cette période va plus nous rapprocher qu’autre chose.»

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