Suite dans l’affaire du scandale de la Dépakine : 6,5 millions d’euros ont été proposés en dédommagement de la responsabilité de l’Etat ou en substitution du laboratoire Sanofi, par l’organisme d’indemnisation à l’amiable Oniam.

Du nouveau dans l’affaire de la Dépakine. L’Oniam – l’organisme chargé de l’indemnisation des victimes ‘accidents médicaux’ – a annoncé le 11 octobre 2019, avoir proposé un total de 6,5 millions d’euros d’indemnisations aux victimes de ce médicament. L’organisme a ainsi précisé que cette somme concerne 31 dossiers, sur les 1 972 demandes d’indemnisations déposées. 

Aux origines de l’affaire

L’affaire défraye la chronique régulièrement depuis sa sortie, en 2007. Le médicament contre l’épilepsie, Dépakine et génériques confondus, était en vente en France depuis 1967. 

À l’origine du scandale, le valproate de sodium, agent actif de l’anti-épileptique, avait été mise en cause dans des cas de mauvais développement neurologique, notamment chez les fœtus des femmes sous traitement. Des risques de retards intellectuels et d’autisme ont également été relevés.

Une étude publiée en 2016 dans Le Canard Enchaîné a révélé que le médicament avait été prescrit à plus de 10 000 femmes enceintes entre 2007 et 2014 et pointe du doigt l’inaction du ministère de la Santé de l’époque.

L’Etat mis en cause

En 2014, Sanofi et l’Etat avaient déjà été mis en cause et accusés d’avoir fermé les yeux sur les risques du valproate de sodium par l’Apesac (l’Association de soutien aux enfants Dépakine). L’association estime à 30 000 le nombres de victimes de Dépakine depuis sa commercialisation.

En 2015, suite à une lettre ouverte de l’Apesac qui lui était adressée, Marisol Touraine, à l’époque ministre de la Santé, demandait une enquête. À compter du 1er janvier 2016, le médicament devait obligatoirement faire l’objet d’une prescription d’un spécialiste.

En mai 2019, 1.3 millions d’euros avaient été proposés en dédommagement par l’Oniam, puis 2 millions en septembre. La dernière offre, bien plus conséquente, a été faite vendredi 11 octobre. Quand à Sanofi, le laboratoire refuse toujours de contribuer à l’indemnisation des victimes. Ces dernières n’ont pas communiqué leur réaction, l’affaire reste à suivre.

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