Qu’est-ce qui a le plus de valeur, l’œuvre d’art physique ou sa reproduction numérique ? A 57 ans, Damien Hirst interroge le milieu de l’art en présentant, dès ce vendredi à Londres, The Currency (La Monnaie), sa première exposition avec des NFT au cours de laquelle le Britannique va brûler ses propres peintures.

L’exposition abrite, sur plus de 5 mètres de haut, 10.000 peintures de l’artiste sur papier au format A4. Sur chacune d’elles, des points multicolores à perte de vue. Et au verso, le titre de l’œuvre : des phrases manuscrites tirées des chansons préférées de l’artiste. Damien Hirst a dévoilé son projet en juillet 2021. Les 10.000 œuvres ont été mises en vente à 2.000 dollars l’unité. A chacune correspond un NFT. Les prix se sont rapidement envolés sur le marché, le prix d’une d’entre elles s’est envolé à 172.239 dollars.

Près de la moitié des œuvres seront brûlées

Les acheteurs avaient un an, jusqu’au 27 juillet, pour choisir : soit ils optaient pour la peinture soit pour le NFT. Plus de la moitié (5.149) ont décidé de garder la peinture, les autres ont préféré le NFT. L’œuvre d’art physique de ces derniers sera donc brûlée. « C’est une expérience. (…) Nous forçons les gens à faire un choix », résume l’artiste dans une vidéo.

Et c’est Damien Hirst lui-même qui allumera le feu dans les cheminées de la galerie le 11 octobre, pendant la Frieze Week, une des plus grandes foires d’art contemporain au monde. Il brûlera seulement une partie des 4.851 peintures, les autres le seront au fur et à mesure jusqu’à la fin de l’exposition le 30 octobre.

« Les artistes conceptuels dans les années 1960 et 70 disaient que l’art n’existe pas dans l’objet artistique, il existe dans l’esprit de celui qui regarde, et ce projet n’est pas vraiment différent », explique Damien Hirst. « L’art n’a pas besoin d’exister dans le monde physique, il peut aussi exister dans le monde numérique et maintenant grâce à la blockchain il en est de même pour la propriété de cet art. »

Depuis qu’il a créé en 2007 le crâne en diamant (For the love of God), l’une de ses œuvres les plus connues, l’artiste explique réfléchir aux notions de richesse et valeur. « Ce projet, explique-t-il, explore les frontières entre l’art et la monnaie – quand l’art change et devient une monnaie et quand la monnaie devient de l’art. »

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