Maja est gendarme maritime dans les Landes, dans une station balnéaire où il ne se passe rien, ou si peu. Elle doit prendre sa retraite anticipée, ce qu’elle redoute, mais un événement va tout remettre en cause : la présence d’un requin tueur dans la baie qu’elle va décider de traquer.
Ce premier film français avec la présence d’un squale s’inspire évidemment des Dents de la mer, le film culte de Steven Spielberg sorti en 1976, avec des citations directes ou plus subtiles. Les jeunes réalisateurs Zoran et Ludovic Boukherma, déjà auteurs du réussi et attachant Teddy, se sont évidemment demandé comment renouveler mais aussi « franciser » le genre.
« Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas une parodie. C’est très important car, pour nous, une parodie serait ne pas croire du tout au requin et rester en dehors de l’histoire. »
à franceinfo
« On avait envie de faire une comédie dramatique dans laquelle on croit quand même au requin, dans laquelle les séquences de genre en sont des vraies et on peut vraiment avoir peur, expliquent les réalisateurs. On se pose toujours la question de qu’est-ce qu’il faut montrer du monstre car on a le sentiment qu’il faut retarder le plus possible le moment où on le montre. On se dit que si on le montre trop, et trop tôt, on risque de décevoir par la suite. On aime bien l’idée de retenir l’image, pour en montrer quelque chose qui sera assez limité mais percutant dans cette écriture. »
Jean-Pascal Zadi, désormais incontournable
Comme pour Teddy, L’Année du requin mélange burlesque et emprunts au film d’horreur, sans oublier une fibre sociale. Une touche très locale aussi, avec acteurs non professionnels du cru aux accents de rigueur et tronches de cinéma. Sur l’affiche, un trio de comédiens habitués des comédies grand public. Il y a Marina Foïs dans le rôle de Maja, avec toujours sa facilité de passer de la comédie au drame en un clin d’œil, Kad Merad qui joue son mari très amoureux et un peu naïf, très bon dans cette partition plus sobre et touchante, et Jean-Pascal Zadi qui, après Michel Hazanivicius (Coupez) et avant Quentin Dupieux (Fumer fait tousser), impose son irrésistible maladresse de grand dadais dans de plus en plus de films : « J’essaie de ramener aussi d’autres chose. C’était un rôle hyper physique, j’ai dû sauter dans l’eau pour me battre contre le requin, par exemple. Je sais évidemment que les gens viennent chercher une nature chez moi, qui est là. Ils viennent chercher ça mais il y a d’autres choses que je fais, que j’apporte en plus aussi. »
Avec son style si particulier et parfois contemplatif, L’Année du requin devrait sans doute un peu diviser les spectateurs. Mais ce mélange des genres original et frais fait la patte des frères Boukherma.
Source: Lire L’Article Complet