Tracer les personnes à l’origine des contaminations en plus des cas contact des individus testés positifs à la Covid-19 serait efficace pour lutter contre l’épidémie. Cette stratégie, appelée « rétrotracing » ou « traçage rétrospectif », sera généralisée en France dès le mois de juillet. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ?
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Pour endiguer l’épidémie de Covid-19, c’est la stratégie du traçage prospectif qui est appliquée en France. Lorsqu’une personne est testée positive à la Covid-19, elle est contactée par l’Assurance maladie, qui lui demande de lister les personnes qu’elle a rencontrée dans les 48 heures avant l’apparition de ses symptômes. Les cas contacts identifiés sont également testés et isolés, ce qui permet de casser les chaînes de contamination.
Et si l’on s’intéressait aussi aux origines de la contamination ? Cette stratégie, appelée « rétrotracing », « traçage rétrospectif » ou « traçage à la japonaise », est un outil complémentaire au traçage prospectif. Elle a d’abord été appliquée dans les pays asiatiques comme le Japon, où elle semble avoir prouvé son efficacité. Elle a ensuite été expérimentée en France dans deux départements, la Côte-d’Or et la Loire-Atlantique, et sera généralisée à tout l’Hexagone dès le mois de juillet, comme l’a annoncé l’Assurance maladie dans un communiqué publié le 17 juin.
Traçage rétrospectif : identifier les situations et les lieux de contamination
Le rétrotracing consiste à recueillir des informations sur le lieu ou l’événement où un patient zéro aurait pu contracter la Covid-19 ainsi que sur les personnes qui auraient pu être exposées au risque de contamination. Si le patient interrogé est en mesure de livrer ces éléments, « les personnes ayant partagé le même évènement ou le même lieu de contamination simultanément sont alors définies comme des co-exposées et sont tracées, testées et isolées à leur tour », explique l’Assurance maladie.
Cette stratégie permettrait ainsi de « repérer des situations ponctuelles ou inhabituelles, au cours desquelles une personne, devenue par la suite positive, aurait pu contaminer d’autres personnes », explique l’Assurance maladie. Et pour cause : « En cartographiant les interactions du malade avant qu’il soit infecté et en les recoupant avec celles d’autres patients contaminées, les personnes en charge du traçage peuvent identifier les sources d’infection communes – les personnes et les lieux qui sont à l’origine du cluster », expliquait en juillet dernier Yasutoshi Nishimura, ministre de la Revitalisation économique en charge de la lutte contre le virus, dans le Wall Street Journal.
Une stratégie qui vise à casser les chaînes de contamination
Associée au traçage prospectif, le rétrotracing a pour objectif de briser les chaînes de contamination de la Covid-19. « Le rétrotracing apporte une nouvelle pierre à l’édifice pour lutter contre l’épidémie. Il resserre un peu plus les mailles du filet mis en place pour retracer les chaînes de contamination et les stopper », indique Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie.
Les premières expérimentations en Côte-d’Or et en Loire-Atlantique ont démontré que près de 10 % des patients zéros contactés ont été en mesure d’identifier l’événement potentiellement à l’origine de la contamination. Des données qui ont permis de contacter les personnes co-exposées. « Dans les jours qui ont suivi leur isolement, près de 10 % de ces personnes sont, elles aussi, devenues positives : ce sont autant de chaînes de contamination que le rétrotracing a permis de stopper », peut-on lire dans le communiqué.
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