Selon une étude menée par des scientifiques anglais, de nouveaux variants du Covid-19 pourraient apparaître plus facilement chez les personnes immunodéprimées. L’infection persisterait également plus longtemps chez ces patients au système immunitaire affaibli.
Restez informée
Face à l’épidémie de coronavirus, les personnes immunodéprimées sont considérées comme vulnérables. Pourraient-elles donc être la cible des nouveaux variants ? C’est ce qu’affirment des chercheurs du King’s College de Londres et de la Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust, qui se sont penchés sur l’évolution d’une infection au Covid-19 chez ces patients à risque.
Covid-19 : de nouveaux variants pourraient se développer chez les personnes immunodéprimées
Leur étude a été présentée lors du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID), qui s’est tenu du 23 au 26 avril 2022 à Lisbonne (Portugal). Neuf patients immunodéprimés, testés positifs entre mars 2020 et décembre 2021, ont été inclus. Tous avaient un « système immunitaire affaibli » pour diverses raisons comme une transplantation d’organe, une infection au VIH ou encore un cancer.
Les chercheurs ont tout d’abord constaté que la durée d’une contamination au Covid-19 était rallongée chez une personne immunodéprimée. En effet, si certaines infections ont persisté pendant dix semaines en moyenne, d’autres ont perduré pendant plus d’un an. De plus, il a été démontré que cinq des neuf patients ont développé « au moins une mutation observée dans les variantes préoccupantes« . Certaines personnes ont même présenté des « mutations multiples« , associées aux variants Alpha, Delta et Omicron.
La plus longue infection au Covid-19 a duré 505 jours
« Ces résultats […] soutiennent donc l’idée que de nouveaux variants des virus peuvent se développer chez les personnes immunodéprimées » conclut le Dr Luke Blagdon Snell, co-auteur de l’étude, dans un communiqué. Il tient cependant à rassurer en indiquant que leurs travaux ne prouvent pas que les variants Delta ou encore Omicron sont apparus de cette manière.
Les scientifiques ont ainsi constaté qu’un patient immunodéprimé était resté positif au Covid-19 durant 505 jours. Il s’agit de la plus longue contamination enregistrée depuis le début de la pandémie. Le Dr Gaia Nebbia, également à l’origine des travaux, insiste donc sur l’importance de développer de « nouvelles stratégies thérapeutiques pour ces patients« . Selon lui, cela pourrait permettre de « prévenir l’apparition de nouveaux variants« .
Source : UK patient had Covid for 505 days (King’s College London)
Source: Lire L’Article Complet