Doit-on s’inquiéter de l’apparition d’une nouvelle souche de la Covid-19 ? Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il n’y a pas de raison de céder à la panique.

Le responsable des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, Michael Ryan, a en effet déclaré en conférence de presse ce lundi 21 décembre, que cette souche de la Covid-19 était certes plus contagieuse, mais « pas hors de contrôle », invitant à appliquer les mesures sanitaires ayant fait leurs preuves.

Rien ne démontre à ce stade que cette variante entraîne des formes plus graves, ou qu’elle résistera aux vaccins selon les experts.

Un taux de reproductivité élevé mais pas inédit

« Nous avons eu un R0 (taux de reproduction du virus) beaucoup plus élevé que 1,5 à différents moments de cette pandémie et nous l’avons maîtrisé. Cette situation n’est donc pas, en ce sens, hors de contrôle », a déclaré le responsable des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, Michael Ryan, aux journalistes.

Ses propos faisaient écho à ceux du ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, qui a estimé dimanche que « la nouvelle souche du coronavirus était hors de contrôle ».

« Les mesures actuellement en place sont les bonnes. Nous devons continuer à faire ce que nous avons fait » jusqu’à présent, a affirmé Michael Ryan. « Il se peut que nous devions le faire avec un peu plus d’intensité et pendant un peu plus longtemps pour nous assurer que nous pouvons maîtriser ce virus », a-t-il ajouté. 

Une mutation naturelle et courante

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a quant à lui rappelé qu’il est naturel que « les virus mutent au fil du temps », et a souligné que rien ne prouvait jusqu’à présent que la nouvelle variante identifiée sur le territoire britannique « soit plus susceptible de provoquer une maladie grave ou la mort ».

Cette mutation n’est pas rare, En novembre, le Danemark lance l’alerte : la Covid-19 aurait muté au sein de nombreux élevages de visons du pays et douze humains auraient contracté ce virus mutant.

Dans le détail, quatre mutations sur la protéine Spike, qui permet au Sars-CoV-2 de pénétrer dans nos cellules, ont été observées. Pour éviter toute nouvelle mutation à risque, le Danemark a décidé d’abattre ses 15 millions de visons. Le 19 novembre, plus des deux tiers avaient été éliminés. A cette même date, les autorités danoises ont indiqué que cette mutation était très probablement éteinte, en l’absence de nouveau cas détecté. 

Je ne saurais trop insister – auprès de tous les gouvernements et de tous les citoyens – sur l’importance de prendre les précautions nécessaires pour limiter la transmission

A noter que d’autres pays ont rapporté des contaminations d’élevages de visons, comme les Pays-Bas, la Suède, la Grèce, mais aussi la France et les États-Unis. 

Avant l’annonce du Royaume-Uni, l’Afrique du Sud déclarait ce vendredi 18 décembre, par le biais de son ministre de la Santé, la détection d’une nouvelle variante de la Covid-19. Cette « variante 501.V2 » du virus a été identifiée par des chercheurs sud-africains et signalée à l’Organisation mondiale de la Santé

Tedros Adhanom Ghebreyesus, a par ailleurs estimé qu’il fallait stopper la transmission de toutes les variantes du virus « aussi rapidement que possible », car « plus nous le laissons se propager, plus il a la possibilité de se modifier ». « Je ne saurais trop insister – auprès de tous les gouvernements et de tous les citoyens – sur l’importance de prendre les précautions nécessaires pour limiter la transmission », a-t-il ajouté.

Fermeture des frontières

De nombreux pays du monde ont fermé leurs frontières depuis dimanche au Royaume Uni et à l’Afrique du sud, pour éviter que leurs variantes ne se propagent davantage.

La Suisse a pour sa part imposé lundi une quarantaine de 10 jours aux personnes s’étant rendu dans le pays alpin depuis le 14 décembre à partir du Royaume Uni ou de l’Afrique du sud. 

En France, ce lundi 21 décembre 2020, à quelques jours de Noël, le ministre de la Santé estime sur Europe 1 qu’il est « tout à fait possible que la mutation du virus circule en France », bien que pour l’heure aucun cas n’ait été détecté dans l’Hexagone.  

En conséquence, un « principe de précaution s’applique » avec le Royaume-Uni et tous les déplacements entre la France et son voisin outre-Manche sont suspendus depuis hier minuit, et pour une durée minimum de 48 heures.

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