Non, le Covid-19 n’a pas disparu du jour au lendemain malgré le déconfinement.
« On peut dire raisonnablement que l’épidémie est contrôlée, le virus continue à circuler, notamment dans certains régions, plus en région parisienne que dans le Sud Ouest de la France. Mais, il circule à une petite vitesse. On avait 80 000 nouveaux cas par jour début mars avant le confinement, maintenant on a 1000 cas à peu près », explique ce vendredi 5 juin le Pr Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique, au micro de France Inter.
Maintenir les gestes barrières
Pour autant, celui-ci met en garde contre l’abandon trop rapide des gestes barrières, essentiels pour éviter la redoutée « deuxième vague ». « Il faut demander à tout le monde de conserver des mesures, on ne va pas passer du noir au blanc, prévient-il. On va continuer d’ouvrir à partir du 22 juin. Il faut que la vie reprenne, mais il faut conserver les mesures de distanciation assez longtemps, avec le port du masque en zone publique et dans les transports, le lavage des mains qui vont devenir des pratiques habituelles. On se relâche un peu c’est humain, le tout et qu’on ne se relâche pas trop ».
Post confinement : quatre scénarios envisagés par le Conseil scientifique
Prudent, le Conseil scientifique envisage quatre scénarios « post-confinement » possibles pour les semaines à venir. Un moyen d’anticiper d’éventuelles mesures à mettre en place rapidement.
Le premier, le plus favorable, est celui évoqué par le Pr Delfraissy. À savoir, « une épidémie sous contrôle au vu des indicateurs disponibles, associée à l’occurrence de clusters localisés pouvant être maitrisés. En présence du virus, ce scénario nécessite cependant un maintien des mesures de lutte contre l’épidémie. »
Le deuxième scénario serait celui de l’apparition de clusters critiques qui laisseraient craindre une perte de contrôle des chaînes de contamination.
Une reprise progressive et insidieuse de l’épidémie serait le troisième scénario. « Des indicateurs se dégraderaient alors sans que les chaînes de contamination puissent être identifiées, ni a fortiori contrôlées. » À ce stade, le Pr Delfraissy estime qu’il faudrait alors mettre en place « plus de télétravail, des conditions plus strictes dans les transports, des isolements avec leur accord des personnes les plus à risques. »
Dernier scénario, « celui que l’on ne veut pas voir », selon le Président du Conseil scientifique : une « dégradation critique des indicateurs traduirait une perte du contrôle de l’épidémie, et exigerait des décisions difficiles, conduisant à choisir entre un confinement national généralisé, permettant de minimiser la mortalité directe, et d’autres objectifs collectifs, économiques et sociaux, s’accompagnant alors d’une importante mortalité directe. »
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