Selon une préétude de l’Institut Pasteur, publiée ce mardi, seuls 5,7% des Français devraient avoir été infectés par le Covid-19 d’ici le 11 mai, date du début du déconfinement. Il faudrait pourtant 70% de taux de contamination pour espérer une immunité collective et éviter une deuxième vague.

Selon une préétude de l’Institut Pasteur en collaboration avec l’agence sanitaire Santé publique France et l’Inserm, publiée ce mardi en anglais, seuls 5,7% des Français devraient avoir été infectés au nouveau coronavirus d’ici le 11 mai, date que le gouvernement a choisie pour amorcer le déconfinement. 

Un taux de contamination trop bas pour espérer l’immunité collective

L’institut prévient que ce chiffre est bien trop en-deçà du taux de contamination de la population à atteindre pour obtenir une immunité collective, qu’il estime à 70%. L’immunité collective désigne le moment où un virus a contaminé suffisamment de personnes pour que sa propagation ralentisse fortement, voire, s’arrête. 

Pour que l’immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en dessous

« Pour que l’immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en dessous », s’alarme l’auteur principal de l’étude, Simon Cauchemez, cité par l’AFP et repris notamment par Franceinfo

Face à cette projection, l’épidémiologiste recommande que « au sortir du confinement, si on veut éviter une deuxième vague importante, des mesures doivent être maintenues« . L’exécutif français a ainsi prévu un déconfinement progressif. Les Français ne retrouveront « pas tout de suite et probablement pas avant longtemps » leur « vie d’avant », a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe.

« L’intervalle d’incertitude est important, entre 3 et 10% », reconnaît Simon Cauchemez. Mais « que ce soit 6%, 10% ou même 20%, ça ne change pas vraiment la nature du problème, qui est que dans tous les cas, on sera très loin des 70% dont on aurait besoin pour pouvoir faire une sortie du confinement sans problème », insiste-t-il.

Une immunité indispensable à atteindre en l’absence de vaccin

De nombreux doutes persistent sur la possibilité-même d’être immunisé au Covid-19 une fois qu’on en a guéri, et si c’est le cas, combien de temps cette immunité peut durer. C’est une donnée cruciale pour anticiper les probables futures vagues de contamination à venir, alors qu’un vaccin contre le SARS-CoV-2 ne sera pas trouvé avant 2021, estime le gouvernement français.

« On n’a pas le recul pour savoir combien de temps l’immunité va persister, avait expliqué l’infectiologue Anne-Laure Crémieux à Marie Claire. Aujourd’hui, on n’a pas encore vu de réinfection réelle de personnes qui développaient deux fois l’infection. Il n’y a aucun élément pour le penser. Il est arrivé que chez des personnes porteuses de ce virus, à un moment, ce dernier n’était plus détectable, puis il est réapparu. »

« Pour le COVID-19, on estime qu’il faut que 60% de la population l’ait rencontré pour qu’il ne circule plus, avait-elle détaillé. Ceux qui n’ont pas été infectés seront protégés par ceux qui l’ont été. C’est le principe même de la vaccination. On sait qu’au delà d’un certain seuil, qui peut être de 80% par exemple, si on arrive à vacciner la population à 80%, les autres 20 % seront protégés. »

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