• Manger plus tôt, une habitude bénéfique à notre santé métabolique
  • Une méthode alimentaire qui influe sur la glycémie
  • Les bienfaits de "l’alimentation précoce limitée dans le temps"
  • Quid des conséquences du jeûne intermittent sur la santé ?

En matière de nutrition, plusieurs écoles existent en ce qui concerne la gestion des repas. Matin, midi et soir ? Jeûne intermittent ? Un goûter en plus ? Il convient surtout de manger à sa faim et en quantité suffisante. Le rythme ne dépend que de vous.

Toutefois, des chercheurs new-yorkais ont découvert l’importance de certains repas au cours de la journée, notamment ceux qui surviennent dans les huit heures suivant le réveil. Car tous les aliments n’auraient pas la même valeur au cours de la journée.

Manger plus tôt, une habitude bénéfique à notre santé métabolique

D’après cette étude publiée le 15 juin 2023 dans la revue Endocrine Society, prendre ses repas plus tôt dans la journée peut être meilleur pour la santé.

En effet, les experts avancent que consommer des aliments dans les huit premières heures suivant le réveil peut aider à lutter contre les variations de poids, améliorer les fluctuations de la glycémie et réduire les périodes d’hyperglycémie.

À terme, cela pourrait prévenir le diabète et maintenir une bonne santé métabolique. Comment expliquer ce phénomène ?

Une méthode alimentaire qui influe sur la glycémie

Il est d’abord question d’une répartition des calories. Joanne Bruno, auteur principal de l’étude et endocrinologue à l’université de New York explique que ces calories consommées en début de journée réduisent l’élévation du taux de sucre dans le sang.

Les chercheurs ont par ailleurs découvert qu’user de cette stratégie alimentaire fait rapidement ses preuves : en une semaine, elle aurait modifié ces fluctuations glycémiques au sein de l’échantillon, et le temps durant lequel celle-ci reste au-dessus des niveaux normaux.

« Ce type d’alimentation, par son effet sur la glycémie, peut empêcher les personnes atteintes de pré-diabète ou d’obésité d’évoluer vers un diabète de type 2 », affirme Joanne Bruno dans un communiqué de presse.

Pour en venir à cette conclusion, l’équipe de l’Université de New York a examiné un mode d’alimentation appelé « alimentation précoce limitée dans le temps », qui consiste à manger au cours des huit premières heures de la journée. Des études antérieures ont suggéré que cette méthode pouvait améliorer la santé cardiométabolique et réguler la glycémie.

Mais l’équipe a cherché à déterminer si ces améliorations résultaient de la perte de poids ou de la stratégie de jeûne en elle-même.

Les bienfaits de « l’alimentation précoce limitée dans le temps »

Les chercheurs ont alors comparé l’alimentation précoce limitée dans le temps (80% des calories consommées avant 13 heures) à un mode d’alimentation standard (50% des calories consommées après 16 heures) chez 10 participants atteints de pré-diabète et d’obésité.

« Nous avons réduit la durée de l’hyperglycémie chez ces personnes en une seule semaine d’alimentation par l’alimentation précoce limitée dans le temps », explique Jose Aleman, professeur adjoint au département de médecine, division d’endocrinologie, de diabète et de métabolisme à la NYU Grossman School of Medicine.

« Les résultats montrent que le fait de manger la majorité de ses calories plus tôt dans la journée réduit le temps pendant lequel la glycémie est élevée, améliorant ainsi la santé métabolique« , ajoute-t-il.

Ces résultats sont d’autant plus importants qu’ils sont la preuve que l’alimentation précoce limitée dans le temps pourrait constituer « une stratégie alimentaire utile pour la prévention du diabète », conclut Joanne Bruno.

Quid des conséquences du jeûne intermittent sur la santé ?

Face à cette étude, il convient tout de même de s’interroger sur les conséquences du jeûne intermittent sur le corps.

Plébiscitée par des milliers de personnes, cette méthode alimentaire consiste à alterner entre des périodes d’alimentation normales et des périodes de jeûne. La version la plus connue étant de manger 8 heures par jour, suivies de 16 heures de jeûne.

La science s’est penchée sur le sujet et s’est interrogée sur les effets d’une telle alimentation sur le corps. En 2021, des chercheurs de l’Université de Columbia ont publié une étude dans laquelle ils avancent que le jeûne intermittent accroît la longévité chez les mouches drosophiles, qui partagent le même rythme biologique que l’être humain.

« Les études sur les animaux ont démontré l’efficacité du jeûne intermittent pour prévenir presque toutes les maladies chroniques (diabète, maladies cardio-vasculaires) et neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson)« , explique le docteur Martin Juneau, directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal au site L’Actualité. Et d’autres études similaires s’accumulent chez l’humain et « vont dans la même direction ».

Toutefois, un débat subsiste. À mesure que la recherche s’active, d’autres théories sont mises en lumière.

Des chercheurs du Centre des sciences de la santé de l’Université du Tennessee ont en effet découvert que le fait de ne prendre qu’un repas par jour est associé à un risque accru de décès chez les adultes américains de 40 ans et plus. Sauter des repas peut avoir des effets néfastes sur la santé, et augmenter notamment le risque de mortalité par maladie cardiovasculaire.

Aussi, des chercheurs de l’Université de Toronto ont établi en 2022 un lien entre le jeûne intermittent et les troubles du comportement alimentaire chez les adolescents et les jeunes adultes.

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