En usurpant l’identité d’organismes ou de professionnels, en renvoyant vers des sites piratés, les escrocs piègent de plus en plus de victimes. Sachez les déjouer.
Restez informée
Mails, sms, publicités en ligne offrent aux escrocs de nouveaux outils pour piéger leurs victimes. Mais ils n’oublient pas pour autant les bonnes vieilles méthodes: démarchages à domicile ou téléphonique, courrier postal … Connaissez les mauvaises pratiques les plus courantes, et les indices qui doivent vous alerter.
Le grand classique des arnaques
1. Hameçonnage, imitations presque parfaites. Vous avez trop payé, et vous allez être remboursé ! C’est ce que vous promettent les mails usurpant l’identité d’une administration (Assurance maladie, impôts, etc.). Pour récupérer votre dû, vous devez cliquer sur un lien, et indiquer les coordonnées de votre carte bancaire… dont le fraudeur saura faire bon usage.
A savoir. « Personne ne peut vous payer au moyen de votre carte bancaire, sauf pour annuler un achat préalable », rappelle Pascal Tonnerre, fondateur du Réseau anti-arnaques.
2. Un colis vous attend. Pour être livré, vous devez régler de modiques frais pour cause d’affranchissement insuffisant, de frais de douane. Tentant ? Après tout en cas de fraude vous serez délesté seulement de quelques euros. A ceci près que pour payer, vous allez donner le numéro de votre carte bancaire…
La bonne question. Êtes-vous sûr d’attendre une livraison ?
3. Votre carte va être bloquée. Sauf si vous vous manifestez rapidement pour l’éviter, bien sûr. Ce message usurpant l’identité d’une banque, vous demande de communiquer vos coordonnées bancaires.
Notre conseil. Ne cliquez jamais sur les liens fournis : ils vous emmènent sur des sites frauduleux qui peuvent imiter parfaitement celui de votre banque.
4. Fraude fictive, vrai piège. « Êtes-vous l’auteur de ces paiements à l’étranger ? », vous interroge un escroc qui se fait passer pour la police, un banquier ou un spécialiste anti-fraude de Visa ou MasterCard.
Notre conseil. Avant de céder à l’inquiétude et de lui donner les informations qu’il demande, commencez par vérifier la réalité de ces paiements sur votre espace client.
5. Réduction, un chèque en bois. Vous êtes la grande gagnante d’un chèque de plus de 1000€…. Il vous suffit d’effectuer une commande auprès d’un magasin en ligne.
Attention. Vous ne recevez pourtant qu’une réduction de quelques euros… pour une commande suivante. Car le gros lot a été gagné par quelqu’un d’autre !
Héritage, gros lot… méfiance
6. Un notaire vous appelle. C’est une arnaque en plein essor : un notaire vous informe, par mail, courrier postal ou téléphone, qu’un de vos proches récemment décédé, ou une personne dont il n’est pas encore possible de vous révéler le nom, vous a désigné comme bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie ou d’une donation. Pour la percevoir, vous devez constituer un dossier et régler les frais exigés pour la rédaction de l’acte ou le déblocage des fonds. Soit plusieurs milliers d’euros – jusqu’à 5% du montant promis.
Notre conseil. Ne vous contentez pas de vérifier que l’étude notariale existe réellement, appelez le numéro trouvé dans les pages jaunes pour vérifier.
7. Vous avez gagné le gros lot. Sans même avoir joué ! Il va vous être remis par exemple par la Fondation Bill et Melinda Gates. Avec la photo en gros plan du fondateur de Microsoft, pour mieux vous hameçonner.
Attention. L’escroc espère vous faire payer des frais avant de disparaître. C’est un autre grand classique qui sévit toujours.
Chantage, rançon…
8. Vidéos compromettantes. Si vous ne payez pas quelques centaines d’euros, des vidéos dérobées ou réalisées à votre insu seront diffusées sur votre compte Facebook, à vos amis, etc. Êtes-vous sûr que de telles images existent ? « Le plus souvent, même si vous ne payez pas, rien n’est diffusé », rassure Pascale Tonnerre. La CNIL incite néanmoins les internautes à se montrer prudents, notamment sur les sites de rencontre.
A savoir. Les discussions par webcam peuvent être enregistrées. Vérifiez que le site est sécurisé (adresse commençant par https://) et ne publiez pas d’images intimes.
Vente forcée
9. Le coup du bon de réduction. Au téléphone, votre interlocuteur retient votre attention en vous indiquant que vous que vous avez reçu un bon de réduction. Persuasif, il réussit à obtenir votre Iban (ex RIB), et vous envoie un mail. Vous vous retrouvez ainsi équipé d’une garantie hospitalisation ou d’une assurance décès parfaitement inutile.
Bonne nouvelle. Vous avez 14 jours pour vous rétracter à compter de la conclusion du contrat. Mais attention, au-delà de ce délai vous serez engagé pour un an.
10. Un rabais sur la facture d’énergie. En usurpant l’identité d’un fournisseur d’énergie, votre interlocuteur vous fait miroiter une réduction sur votre facture d’électricité ou de gaz, en contrepartie de la souscription d’une assurance couvrant les pannes d’électroménager.
Attention. En réalité, vous ne bénéficierez d’aucune réduction. Mais vous paierez une assurance dont vous n’avez pas besoin… si elle existe vraiment.
Des arnaques qui résistent
11. Rénovation énergétique, la boîte de Pandore. L’interdiction du démarchage téléphonique pour les travaux de rénovation énergétique n’a pas freiné les arnaques liées à l’installation de pompes à chaleur ou de panneaux solaires, ou encore à l’isolation… Vantant les aides de l’Etat, prétextant de faux diagnostics, usurpant l’identité de services officiels, les escrocs agissant à domicile comme au téléphone ou en ligne font souscrire de coûteux crédits, pour des travaux facturés au prix fort et mal faits, voire dangereux… ou jamais réalisés. « Certaines entreprises arborent le label RGE, indispensable pour bénéficier d’aides de l’Etat, alors qu’elles ne l’ont pas reçu » ,avertit Léa Lamblin, à la CLCV. Pire, elles vous pressent de signer le devis, ce qui vous prive définitivement des aides gouvernementales, qu’il faut demander avant de conclure.
Notre conseil. « Ne signez jamais un document antidaté, destiné à vous priver de tout délai de rétractation. »
12. Le crédit miracle. C’est un prêt sans justificatif, débloqué très vite, vanté par un mail, un courrier postal, une publicité sur Internet, etc. Tellement tentant que vous vous apprêtez à régler immédiatement les frais de dossier ou d’assurance que l’on vous réclame.
A savoir. Il est interdit de facturer des frais avant le versement des fonds.
13. Une aide financière inattendue. Dans un courrier postal, un organisme avec un libellé pompeux (certains utilisent par exemples les initiales du Fonds Monétaire International) vous promet le versement d’une importante aide financière.
Attention. Elle est totalement fictive, mais les frais d’enregistrement que vous allez régler sont eux bien réels.
Des placements piégés
14. Les faux livrets. Ils rapportent plus de 4% quand le Livret A ne sert que 0,5%… Le vendeur vous affirme qu’il travaille pour une grande banque, étrangère et souvent européenne. Il vous assure que l’établissement garantit votre mise, et vous versera quelques intérêts pour vous appâter… avant de disparaître avec vos économies.
A savoir. « Les escrocs utilisent très souvent le terme « livret » pour rassurer leurs victimes », met en garde Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l’Autorité des marchés financiers.
15. Cryptomonnaies fantômes. Investir dans le bitcoin ? « Ce placement risqué peut vous être proposé par de fausses plateformes, qui n’existent pas ou ne sont pas autorisées », explique Claire Castanet. Pour vous inspirer confiance, elles vous proposent les témoignages d’épargnants enrichis, ou bien la méthode infaillible d’un gourou.
Notre conseil. Passez votre chemin, car il vous sera presque impossible de récupérer votre mise.
16. Investissements fantaisistes. Des containers, des places de parking dans les aéroports, des diamants, des bouteilles de vin… Si vous cliquez sur une publicité ou le lien contenu dans un spam, vous serez vite rappelé par un escroc convaincant. Certains usurpent l’identité de vrais conseillers en gestion patrimoine. « Des escrocs prétendent même vendre certaines SCPI bien réelles et renommées, pour détourner les économies des victimes », déplore Claire Castanet.
Notre conseil : ne cliquez jamais.
17. Coûteuses médailles. Une médaille ou une pièce de collection gratuite, hors frais de port, cela vous tente ? Attention, après l’exemplaire gratuit, vous en recevrez le mois suivant un autre, payante cette fois, sauf si vous le retournez à vos frais. Les conditions générales signées sans regarder prévoyaient en effet que vous alliez en achetez une par mois.
A savoir. « Mais si vous ne payez pas et ne renvoyez rien, vous ne serez pas poursuivi, les escrocs laissent tomber », rassure Pascal Tonnerre.
Ruses en tout genre
18. Faux virus, vrai escroc. Un SMS de votre opérateur téléphonique vous informe d’une opération de maintenance indispensable. Vous devez le joindre à un numéro de téléphone, surtaxé bien sûr. Variante : un message d’alerte au virus s’affiche sur l’écran de votre ordinateur et vous indique le numéro d’urgence à contacter.
À savoir. « Eteignez et redémarrer l’ordinateur suffit. Le virus est fictif. L’objectif est de vendre un abonnement antivirus. Attention, en acceptant, vous donnez la main sur votre ordinateur ! », avertit Pascal Tonnerre.
19. C’est légal, mais… Tentant, cet échantillon gratuit, ce produit de marque à prix cassé, ce cours d’essai gratuit… Seuls les frais de port ou d’inscription vous sont réclamés. En acceptant, vous vous abonnez sans le savoir. Voilà votre compte débité de 20 à 40€ par mois. Vous pouvez résilier mais les sommes réglées sont perdues.
20. Prudence aussi. Méfiez-vous des offres de mini-crédits, de quelques centaines d’euros pour un à trois mois. Elles sont assorties de frais de dossier de plusieurs dizaines d’euros. Un coût disproportionné. L’UFC-Que Choisir a attaqué en justice certains opérateurs
Carte bancaire prépayée, danger
Méfiance si votre interlocuteur vous demande de régler avec une carte bancaire prépayée, en vente chez les buralistes. Ces cartes sont l’instrument idéal pour récupérer de l’argent à l’étranger sans craindre de se faire pister. Une méthode privilégiée par les escrocs, qui ont, pour la même raison, longtemps affectionné les transferts d’argent via Western Union.
L’avis de l’expert
« Ne sous-estimez pas la force de persuasion des fraudeurs. De nombreux consommateurs souscrivent des assurances, ou des services sans même s’en rendre compte : le vendeur leur a réclamé un Iban (ex-RIB) sous un prétexte quelconque et ils ont reçu un code par SMS à indiquer au démarcheur… En réalité, ils viennent de signer un contrat avec une signature électronique et d’autoriser un prélèvement automatique. Heureusement, lorsqu’ils remarquent les premiers débits, ils peuvent faire opposition pour que la banque rejette les suivants. Certains escrocs sont surnommés « brouteurs », car ils demandent des sommes modiques (30€, 40€) pour endormir la méfiance de leurs victimes. Mais à la longue, ils parviennent à voler des milliers d’euros. »
Merci à Pascal Tonnerre, président du réseau anti-arnaques
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