À l’heure où environ 90 % des communes françaises ont décidé d’éteindre l’éclairage public la nuit afin de réduire leur facture d’électricité, certaines municipalités sont déjà frappées par une hausse nocturne de la délinquance. Et ce n’est qu’un début…
91 % : Selon un sondage Ipsos, c’est le pourcentage de la population interrogée considérant que l’éclairage public joue un rôle important pour sa sécurité, en particulier le soir et la nuit.
Était-ce une si bonne idée que cela d’éteindre toute lumière entre 22 heures et 6 heures du matin dans des centaines de villes françaises comme l’a recommandé le gouvernement ? En matière d’éclairage public, la question des horaires est généralement tranchée par les maires après concertation avec le conseil municipal mais aussi, souvent, à la suite d’un sondage auprès des administrés.
Boutiques cambriolées
Pourtant, aujourd’hui, contraints de faire baisser le coût stratosphérique du prix de l’éclairage (400 000 euros par an pour une ville moyenne comme Figeac, dans le Lot !), de nombreux édiles ont été contraints d’éteindre la lumière à partir de 22 heures. Hélas, la réponse des délinquants ne s’est pas fait attendre : à Figeac, plusieurs commerçants ont vu leurs boutiques cambriolées la nuit ! En effet, dans le noir, pas de caméras de vidéo protection, pas de rondes de police…
Incognito, les malfaiteurs peuvent sévir loin des lampadaires et du regard des passants. Pire : de nombreuses femmes craignent d’emprunter des rues dans le noir complet car la peur de l’agression sexuelle est démultipliée par la terreur psychologique qu’inspire l’obscurité. Commissaire, en serions-nous revenus à l’époque médiévale ?
Un facteur d’insécurité !
Il y a, certes, la nécessité de faire des économies pour les finances communales, mais cette absence de lumière génère un facteur supplémentaire d’insécurité, car la délinquance pourrait dès lors exploser et, outre une recrudescence des cambriolages à redouter, on ne saurait passer sous silence les risques d’agression sur les femmes seules, les enfants ou les personnes âgées. Sur les routes, cette obscurité imposée génère également un danger accru d’accidents, car nombre d’automobilistes ont une vue plus faible une fois la nuit tombée. Les cyclistes seront aussi bien plus exposés, tout comme les piétons, surtout en période hivernale. Certaines communes, à l’image de Compiègne (Oise), ont d’ailleurs refusé d’éteindre l’éclairage public, une mesure parfaitement compréhensible du point de vue policier…
De plus, la coupure de l’éclairage devrait obliger les maires à faire surveiller l’espace public par leur police municipale, donc à recruter du personnel supplémentaire, comme va sans doute y être contraint le maire de Figeac (Lot). Et là, je ne suis pas certain que ce soit une bonne nouvelle pour les finances communales, car ces frais en sus réduiront à néant l’économie recherchée.
Mes réponses à vos questions
SÉCHERESSE
« En août 2018, ma maison a subi d’importants dégâts à cause de la sécheresse qui a provoqué des fissures sur les murs et les sols. L’état de catastrophe naturelle a été déclaré pour ma commune et toutes les déclarations ont été faites à mon assurance. Mais celle-ci refuse de prendre en charge les travaux de remise en état car, selon un expert, ces dégâts viendraient des fondations… Que me conseillez-vous ? » Paulette, 58640 Varennes-Vauzelles
Commissaire Vénère : Paulette, comme il s’agit de l’expert de votre assurance, il ne reconnaîtra pas les dommages pour cause de sécheresse. Compte tenu de l’importance de l’affaire, je vous conseille de prendre un avocat pour assigner l’assurance devant le tribunal. Lequel nommera un expert judiciaire et c’est cette expertise qui influera sur la décision du juge.
CERISIER
« Le jardin de mon voisin est si étroit que le gros cerisier qu’il a planté au beau milieu de sa pelouse fait beaucoup d’ombre dans mon propre jardin ! Déjà que le temps n’est guère brillant, je suis désormais quasiment dans le noir lorsque je m’installe dehors. Que puis-je faire, tout en sachant qu’il n’y a aucune communication avec ce monsieur ? » Monique, 60420 Maignelay-Montigny
Commissaire Vénère : Monique, l’article 671 du Code civil prévoit que si un arbre est planté à moins de 2 mètres de votre limite de propriété, votre voisin doit l’élaguer. Mais ce n’est que dans ce seul cas. La loi ne prévoit rien pour les arbres situés au-delà de cette limite légale. D’autre part, il y a la prescription trentenaire : si vous n’avez jamais rien fait pendant ce délai, le propriétaire de l’arbre n’est tenu à aucune obligation.
DIVORCE
« Après trente ans d’amour et vingt-six ans de mariage sans le moindre malentendu, mon mari a décidé de me quitter pour aller vivre avec une de nos amies. Je suis anéantie par ce tsunami, et mon époux m’annonce maintenant que, malgré la séparation, il ne veut pas divorcer. Comme je suis logée dans une HLM, il prétend que je risque de perdre cet appartement beaucoup trop grand pour une femme seule, ce qui serait une catastrophe car, à 72 ans, je redoute de déménager. Dit-il vrai ? » Malgorzata, 75012 Paris
Commissaire Vénère : Chère Malgorzata, il est exact que la société HLM peut estimer que votre logement est trop grand et vous en proposer un plus petit répondant aux critères d’occupation d’une personne seule… Ce qui réduirait sensiblement vos habitudes et votre espace de vie. Le mieux est également de n’en parler à personne de votre entourage, et encore moins à la concierge ou au régisseur.
Vous souhaitez que le commissaire Vénère vous vienne en aide, écrivez-lui à : France Dimanche, commissaire Vénère, 3-9, avenue André-Malraux, 92300 Levallois-Perret.
PAR E-MAIL : [email protected] (Mentionnez votre adresse postale).
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