Quelques conseils pour que vos équipements durent plus longtemps. Une bonne façon de prendre soin de vos économies et de l’environnement !

Il y a une phrase qui nous agace tous : « Moi je veux bien vous dépanner votre lave-linge mais ça vous coûtera quasiment aussi cher que d’acheter du neuf. » Le verdict qui vous décourage tout autant que le « on ne peut pas réparer, la pièce n’existe plus ». Les industriels proposent cependant aujourd’hui des produits de plus en plus fiables, notamment pour les lave-linge ou les smartphones. Cela est moins vrai pour les aspirateurs-balais ou les trottinettes électriques, selon le baromètre SAV Fnac-Darty 2022. Il reste que la réparation demeure le point faible de la durabilité, une des clés de la lutte en faveur de l’environnement.

Manque de personnel qualifié

Les pièces détachées sont parfois difficiles à obtenir, même si, là encore, on constate des améliorations : leur disponibilité augmente régulièrement, ainsi pour les lave-linge, elle est de douze ans. Mais c’est surtout leur prix qui peut être dissuasif. Toujours selon le même baromètre, dans le gros électroménager, il représente en moyenne entre 7 à 8 % du prix d’achat avec de grandes différences entre les constructeurs. Pour les téléviseurs, les tarifs varient de 25 à 57 %. « S’il y a un souci avec le rétroéclairage, sur certains modèles de Samsung, il suffit de remplacer les LED, pour d’autres marques, c’est l’écran entier qu’il faut changer et le prix n’est forcément pas le même », explique Régis Koenig, directeur de la durabilité chez Fnac-Darty. Quant au petit électroménager, il est nettement à la traîne avec un taux de réparabilité de – 50% par exemple pour les casques et les grille-pain.

Autre souci : le personnel qualifié capable de démonter votre hachoir ou de remettre en route votre frigo. Le métier de réparateur, sans doute peu valorisé, n’attire pas beaucoup de candidats. « Il en manque environ 4 000 en France, estime Bernard Heger, consultant-expert et auteur de l’ouvrage De l’obsolescence programmée, du recyclage insuffisant et de toutes ces sortes de choses (éd. Atlande) : d’autant que les pannes sont aujourd’hui de moins en moins mécaniques et de plus en plus électroniques, donc immatérielles et demandent une compétence particulière. »

Adopter les bons réflexes

Par conséquent pour acquérir le lave-vaisselle ou l’aspirateur qui va vous simplifier la vie et non vous la compliquer, il vous faudra adopter quelques réflexes. D’abord vérifier l’indice de réparabilité, en dessous de 8, mieux vaut oublier. « Choisissez des marques connues, ajoute Bernard Heger, pour ne pas prendre de mauvais produits qui vous reviendront au final très cher. »

Et si vous voulez échapper aux problèmes à répétition, nettoyez régulièrement, près d’une réparation sur deux pourrait être évitée avec un peu d’entretien. Si votre équipement tombe tout de même en panne, allez chez un technicien labellisé QualiRépar. Vous bénéficierez d’une remise de 20 à 50 euros financée par Fonds réparation, dès la fin de l’année.

Mieux vaut réparer que jeter ou remplacer, pour votre porte-monnaie et pour l’environnement. « Le consommateur est manipulé, poussé à acheter des nouveautés, il devient complice d’un système. Il faudrait qu’il cesse de changer d’équipement avant son usure », insiste Serge Latouche, professeur d’économie et auteur du livre Bon pour la casse (éd. LLL). Rappelez-vous : une année de vie gagnée sur une période de dix ans permet d’économiser 96 euros et 22 kg de CO2 par an. 

1 Français sur 3 répare un produit tombé en panne, 1 sur 2 le remplace (Source : Ademe).

Le logiciel, voilà l’ennemi 
Sauf accident, les ordinateurs ont une durée de vie de huit ans en moyenne et les smartphones de sept ans. Mais voilà, c’est compter sans les logiciels. Comme ils doivent être rafraîchis
régulièrement, leur nouvelle version peut ralentir votre appareil, voire le rendre totalement dépassé faute de compatibilité. La loi contraint aujourd’hui les constructeurs à informer sur l’échéance des mises à jour (et à ne pas en installer) qui perturbent le fonctionnement du téléphone.
« Notre deuxième modèle est sorti en 2015 et aujourd’hui, sept ans après, les logiciels sont mis à jour sans problème, c’est donc possible », observe Agnès Crépet, responsable longévité logicielle
chez Fairphone, un pionnier dans la durabilité. Pour un prix tout de même de 579 euros pour le dernier modèle…

Interview de Laetitia Vasseur :  “Un indice de durabilité en 2024”

La déléguée générale et cofondatrice de l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) nous parle de la longévité des objets.
France Dimanche : Où en est la législation sur la durabilité ?
Laetitia Vasseur : La France est pionnière sur le sujet et après l’indice de réparabilité, viendra un indice de durabilité qui devrait le remplacer en 2024.
FD : Les consommateurs sont tentés par la nouveauté…
LV : Les prix bas, la publicité et le marketing les y encouragent. Il faudrait interdire certains contenus publicitaires incitant à se débarrasser d’équipements qui fonctionnent encore. Et
en revanche diffuser des messages en faveur du réemploi ou de la réparation.

Béatrix GRÉGOIRE

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