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Des reproches constants, des remarques désobligeantes, peu de gestes affectueux … ces signaux peuvent alerter sur une relation toxique entre un parent et son enfant. Julie Scouppe, psychologue, nous aide à comprendre le développement de ce rapport nocif.
Un parent toxique, qu’est ce que c’est ?
Un parent toxique engage une relation qui ne favorise pas le bon développement de son enfant. Julie Scouppe, psychologue, développe sur ce sujet : « Un parent peut être toxique de deux façons : soit volontairement, car il y a des enjeux de pouvoirs ou de domination. Soit involontairement, car il cherche à réparer quelque chose de sa propre histoire et il est tourné vers ses propres besoins plutôt que ceux de son enfant. «
Un parent peut-il se rendre compte qu’il est toxique ?
Pour Julie Scouppe, ce n’est pas souvent le cas : » S’en apercevoir tout seul, c’est compliqué. Quand on accepte d’en parler avec des proches ou de se remettre en question, cela facilite le processus. Les prises en charge psychologiques ou les thérapies familiales vont également aider en remettant l’enfant au centre des discussions. «
D’après la psychologue, les personnes toxiques ne veulent pas forcément faire du mal à l’autre. Sauf qu’elles sont tellement centrées sur elles-mêmes, qu’elles blessent leur entourage. Face à un adulte, un enfant n’a pas les moyens de se défendre.
» Un enfant a besoin de ses parents, car il évolue dans l’environnement quotidien qu’ils lui proposent. Leur relation est toxique quand l’enfant doit faire comprendre à ses parents ce qui ne va pas. À l’adolescence ou à l’âge adulte, les personnes se rendent plus facilement compte que certains propos n’ont pas été adaptés » explique la professionnelle.
Les parents » poules » sont-ils nocifs pour leurs enfants ?
Ces parents sur protecteurs ont une seule idée en tête : que leur enfant soit heureux. Mais d’après la psychologue, ce n’est pas toujours la meilleure chose à faire pour le bien-être de son enfant. » Cela part d’une bonne intention de le protéger et d’être toujours au courant de ce qu’il fait. Cependant, quand les parents sont trop intrusifs, c’est mauvais pour l’enfant. »
Pour éviter cette situation compliquée, Julie Scouppe donne un conseil : trouver le juste-milieu. Être protecteurs et présents, sans envahir la sphère privée de l’enfant. « Les parents irréprochables ne sont pas des bons modèles pour un enfant, car il va le vivre comme une pression. Les parents attentifs et attentionnés peuvent aussi commettre des erreurs. Mais ils les réparent et s’excusent par la suite. Ce sont des modèles structurants pour un enfant. «
Relations toxiques : Quelles conséquences sur l’enfant ?
L’enfant peut développer des difficultés à aller vers les autres et décider de s’isoler. « Il va ressentir des émotions comme l’anxiété, la dévalorisation, le manque de confiance en soi, la culpabilité… L’enfant se remet toujours en question. Cela est très destructeur. Il peut également déployer une grande méfiance ou prudence à l’égard des autres. «
Quand un enfant victime d’une relation toxique devient adulte et parent, il ne reproduit pas forcément le même schéma sur sa famille. Pour un même événement vécu, chacun a sa manière de réagir : « Tout dépend des ressources personnelles de l’enfant. Certains ont en tête de ne pas reproduire ce qu’ils ont vécu, car ils connaissent la douleur que cela produit. Alors que d’autres n’ont que ce modèle en tête et ils ne savent pas comment agir autrement. Ils ont appris ce modèle relationnel. «
En plus des prises en charge psychologiques, une relation extérieure à celle de ses parents peut aider un enfant à aller mieux. Un enseignant, des amis, des parents d’amis, un oncle ou un cousin vont être des liens sains et bénéfiques pour lui.
Comment renouer un lien avec ses parents à l’âge adulte ?
« Tout dépend de son besoin et celui du parent. Si les choses ne changent pas et qu’il continue à faire des reproches, renouer un lien va être compliqué. Il ne faut pas reproduire ce qu’il s’est déjà passé. Parfois, c’est nécessaire de prendre de la distance ou de couper les ponts pour se protéger « précise la psychologue.
Afin d’entretenir des bons rapports avec un parent toxique, Julie Scouppe conseille de savoir la place qu’on souhaite lui donner dans notre vie. Par exemple, l’appeler une fois par mois, dîner avec lui toutes les deux semaines ou le voir un week-end par an. Des solutions simples pour apaiser les tensions.
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