« J’ai porté plainte pour ne plus faire de tentatives de suicide », explique Ida, 45 ans, décoratrice d’intérieur à Paris. Un pas qu’elle a franchi grâce au portail de signalement mis en place en septembre 2019 par le ministère de l’Intérieur.
« J’ai mis quatre heures pour écrire sur le site ma plainte pour viol. J’avais 13 ans. Mes violeurs en avaient 16. J’étais amoureuse de l’un d’eux, il m’a piégée avec son pote et ils m’ont fait boire. J’étais une enfant avec un corps de petite fille. Je n’ai rien dit pendant des années pour ne pas nuire à la réputation de ma famille de notables en Bretagne. D’ailleurs quand j’ai parlé, ils ont voulu m’enfermer en HP. Le 28 janvier, le commissariat de mon quartier m’a appelée pour me dire que le procureur de C. leur avait adressé ma plainte. Quinze jours plus tard, un jeune officier de police m’a reçue pendant trois heures. Il a été d’une grande bienveillance. Depuis il se démène, il a déjà auditionné deux témoins. La fliquette à l’accueil a été adorable aussi, elle m’a même donné son 06 en me disant : ‘Quand je pense à ce collègue qui a traité de ‘grosse pute’ une plaignante, j’en suis malade, on n’est pas tous comme ça !' »
Une augmentation des plaintes depuis #MeToo
Comme Ida, les victimes de violences sexuelles ont été plus nombreuses en 2021 à porter plainte : une augmentation de 33 %, « notamment en raison d’une hausse des déclarations pour des faits anciens », a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Il en a profité pour rappeler « la hausse, depuis le début du quinquennat, du nombre de victimes déclarées de violences intrafamiliales (+ 57 %) et de violences sexuelles (+ 82 %) », qui s’expliquerait par « le contexte de la libération de la parole et de la meilleure prise en considération de ce sujet par les forces de l’ordre ».
Je suis optimiste, ça finit par avancer. Une femme entend un policier la traiter de ‘grosse pute’, elle envoie l’enregistrement. (…) Il y a dix ans, ça ne serait jamais sorti.
Militante féministe, Caroline de Haas se réjouit que la vague #MeToo, même si elle n’a pas été un raz-de-marée comme aux États-Unis, balaie tabous et blocages de la société française malgré de nombreux dysfonctionnements institutionnels : « Je suis optimiste, ça finit par avancer. Une femme entend un policier la traiter de ‘grosse pute’, elle envoie l’enregistrement à Mediapart qui le publie, le policier est immédiatement suspendu [il n’a finalement pas été poursuivi, ndlr]. Il y a dix ans, ça ne serait jamais sorti. »
Marine Turchi (1), journaliste à Mediapart qui cosignait, début mars, une enquête où huit femmes accusaient Éric Zemmour de violences sexuelles, le confirme : #MeToo a débloqué les paroles de témoins sans qui les journalistes ne peuvent enquêter.
« Il y a quelques années, ils n’avaient pas envie d’associer leur nom à ces affaires qu’ils estimaient privées, avec aussi la difficulté à nommer les choses. On entendait : ‘Oui c’est sûr, c’est un gros lourd, c’est un séducteur, mais j’ai jamais vu de violences sexuelles.’ Derrière le scoop sur PDDA, Hulot ou Bourdin, il y a la conscientisation de la société et la pédagogie sur ce que sont les violences sexuelles et leurs conséquences. Beaucoup aussi minimisent le harcèlement sexuel, or il faut montrer les dégâts des violences sexistes sur le long terme. Dans mon enquête sur Bourdin, plusieurs femmes m’ont dit : ‘C’est bête mais après ça, j’ai voulu quitter le métier, j’avais pas envie de me retrouver dans un traquenard quand on me proposait un café sous un prétexte professionnel…' ».
« Chaque féminicide est un féminicide de trop »
Reste que dans ce contexte de libération de la parole, les chiffres sont têtus : 73 % des plaintes sont classées sans suite et en 2021, 133 féminicides ont été recensés. Ces crimes sont d’autant plus insupportables que 41 % des femmes assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint avaient dénoncé des faits de violences à la police (2).
Quand elle fait le bilan de ses deux années à la tête du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Élisabeth Moreno assume un regret : qu’il y ait encore autant de féminicides.
« Chaque féminicide est un féminicide de trop. Quand le Code civil a été rédigé, un homme pouvait être excusé lorsqu’il assassinait sa femme pour adultère : vous vous doutez bien que le changement culturel prend du temps. J’ai été heureuse que les ministres de l’Intérieur et de la Justice demandent un rapport d’inter-inspection suite à l’assassinat de Chahinez Daoud (le policier, lui-même condamné pour violences conjugales, en charge de sa plainte ne l’a pas transmise, ndlr). Il faut être intransigeant et nous assistons à de véritables avancées en ce qui concerne la police et la gendarmerie. 90 000 d’entre eux ont été formés ces deux dernières années, et nous aurons, à terme, recruté six cents référents sociaux pour les accompagner, parce qu’on ne traite pas une plainte de violence conjugale comme on traite un cambriolage. »
C’est évident mais encore faut-il que les femmes réussissent à porter plainte : seules 18 % des 213 000 victimes de violences conjugales l’ont fait en 2019 (3).
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L’obstacle de la violence masculine
L’avocate Isabelle Steyer, qui défend les femmes depuis plus de vingt-cinq ans, a déjà assigné à deux reprises l’État en justice, notamment dans l’affaire Nathalie Debaillie. Pour elle, non seulement la police et la justice sont encore soumises à des représentations classiques de la famille, celles d’une France des années 50, mais « les femmes sont allées beaucoup plus vite que la société. Et plus elles se défendent, plus des tiers sont informés, des institutions administratives et judiciaires interpellées, plus elles sont attaquées par leur compagnon violent. On peut se poser la question : les hommes mettent-ils en place une réponse violente à la hauteur de la dénonciation des femmes ? ».
L’avocate engagée a ainsi constaté, au fil des années, que la violence conjugale paroxystique est sortie du huis clos familial pour déborder sur l’espace public : Chahinez Daoud a été brûlée vive par son mari dans la rue à Mérignac, Nathalie Debaillie kidnappée avec une extrême violence sur le parking de la banque lilloise où elle était cadre.
La prévention et l’éducation non sexistes, ciblées en particulier sur les garçons, n’ont pas été prises à bras-le-corps.
Derrière cette interrogation légitime sur ces crimes qui se perpétuent malgré la mobilisation féministe et les promesses politiques, persiste un impensé : la violence masculine.
Porte-parole d’Osez le féminisme, économiste, Céline Piques publie un manifeste percutant, Déviriliser le monde (4) où loin de déclarer la guerre des sexes, elle examine crûment la réalité des chiffres : en France, 96 % de la population carcérale est masculine. Les hommes sont responsables de 99 % des viols, de 97 % des violences sexuelles, mais aussi de 95 % des vols de véhicules ou 99 % des incendies volontaires (5).
“Ne pas avoir attaqué la violence de la société par le prisme de la violence patriarcale est un raté de ce quinquennat, analyse-t-elle. Je salue les initiatives législatives telles que les ordonnances de protection, les ‘téléphones grave danger’, mais la prévention et l’éducation non sexistes, ciblées en particulier sur les garçons, n’ont pas été prises à bras-le-corps. Comment, sinon, déconstruire cette éducation à la violence, à la domination, aux rapports de pouvoir qui infusent toute la culture, les jeux vidéo, la pornographie dont l’âge moyen du premier visionnage est de 13 ans ? Il y a bien eu une tentative en 2014 avec les ABCD de l’égalité filles-garçons pour lutter contre les stéréotypes de la maternelle au CM2, mais une polémique virulente soulevée par ceux qui craignaient une ‘diffusion de la théorie du genre’ l’a stoppée. Le cœur du problème, qui est de faire baisser cette violence masculine, n’est toujours pas traité. »
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Une société patriarcale qui coûte cher
32 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au travail, 1,2 million est la cible d’injures sexistes chaque année et 5,5 millions de personnes ont subi, mineures, des violences sexuelles. Ces traumatismes physiques et psychologiques sont un problème majeur de santé publique mais a-t-on idée de leurs répercussions économiques ?
C’est l’objet du travail de l’historienne Lucile Peytavin, qui a publié un essai en 2021, Le coût de la virilité (6). Elle estime ce dernier à près de cent milliards d’euros chaque année en France. En s’appuyant sur les budgets de l’État, elle a calculé que les comportements masculins agressifs sont, entre autres, responsables de sept milliards sur les 9,06 milliards d’euros du budget total de la justice, dont la quasi-totalité des frais de l’administration pénitentiaire.
Un an plus tard, si aucun des cabinets ministériels auxquels elle a envoyé son livre n’a réagi, des entreprises, des métropoles et des collectivités territoriales l’invitent à venir en parler pour sensibiliser leurs services. « Je sais que cela a été discuté dans des assemblées nationales quand il a été question de budgets. J’espère que ce nouvel argument fera comprendre les effets néfastes de ces schémas virilistes. »
Et fera réfléchir à deux fois nos élu·es avant de voter certaines subventions qui hérissent, à juste titre, les associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Comme #NousToutes, qui dénonce (sur Twitter) que beaucoup d’argent soit mis dans « la coparentalité des hommes violents à travers des médiations, centres de rencontre, Action éducative en milieu ouvert (AEMO)… or il n’y a pas de coparentalité avec un homme violent. Cet argent devrait être affecté aux victimes et à l’éloignement des hommes violents. »
Ou la Fondation des femmes qui s’étonne que le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes accorde une augmentation d’un million d’euros aux centres pour auteurs de violence où six mille hommes ont été accueillis, alors que c’est au ministère de la Justice de les prendre en charge pour éviter la récidive.
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La question des femmes reste à la marge
À l’instar de l’Espagne qui a instauré une politique ambitieuse, Me Isabelle Steyer milite pour des brigades et des tribunaux spécialisés : « En France, on constate une augmentation des plaintes de 33 % sans pour autant qu’augmente le nombre de policiers, juges, procureurs. En Espagne, où un milliard d’euros a été mis sur la table, des tribunaux spécialisés fonctionnent y compris le week-end. Ici, le week-end, les juges aux affaires familiales (JAF) ne travaillent pas. Les comparutions immédiates fonctionnent pour les étrangers en séjour irrégulier mais pas pour les auteurs de violences conjugales. Il faut des brigades spécialisées, formées du début de la procédure jusqu’au jugement dans des tribunaux spécialisés. »
Avec quatre femmes candidates, nous aurions pu imaginer que le sujet soit porté dès le début de la campagne.
L’avocate, qui mène des groupes de parole pour hommes violents, est consciente de travailler pour les générations futures. « À chaque fois qu’une femme porte plainte, on devrait se dire : c’est formidable, elle va sauver ses enfants en brisant le schéma reproducteur des violences et faire baisser leur coût sanitaire et financier. »
Dans la campagne à l’élection présidentielle, certes bouleversée par la guerre en Ukraine, la lutte contre les violences faites aux femmes n’est hélas pas un sujet majeur. « Avec quatre femmes candidates, nous aurions pu imaginer que le sujet soit porté dès le début de la campagne, réagit Élisabeth Moreno. Cela prouve que ce sujet est encore en marge dans certains programmes politiques, mais pas dans tous ! ».
Mais comme le souligne Marine Turchi : « C’est aussi à nous, journalistes qui participons à la sensibilisation sur ce sujet des violences, de questionner les candidats ». C’est ce que nous avons fait à Marie Claire.
1. Auteure de Faute de preuves. Enquête sur la justice face aux révélations #MeToo, éd. du Seuil.
2. Ministère de la Justice. Mission sur les homicides conjugaux, 2019.
3. arretonslesviolences.gouv.fr
4. Éd. Rue de l’Échiquier.
5. et 6. Éd. Anne Carrière
Cet article et les réponses des candidates à l’élection présidentielle a initialement été publiée dans Marie Claire n°836, paru le 5 avril 2022.
Emmanuel Macron, La République en Marche, au second tour
« L’égalité femmes-hommes sera à nouveau la grande cause du quinquennat. Depuis 2017, nous avons agi sans relâche pour éradiquer le fléau des féminicides, mais nous devons encore faire plus. Et nous allons le faire. Nous avons déployé 3500 téléphones ‘grave danger’ et mille bracelets anti-rapprochement. Nous avons étendu les horaires du 3919 (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) et ouvert 60 % de places d’hébergement supplémentaires. Si je suis réélu, je mettrai en place des pôles juridictionnels spécialisés dans les violences conjugales, pour un traitement rapide et global, à la fois sur le plan civil et pénal. Plus largement concernant les violences sexuelles, les forces de l’ordre, les magistrats et les enseignants sont mieux formés à leur détection. Nous avons favorisé la libération de la parole et l’écoute des victimes par le dépôt de plainte au sein de deux cents établissements de santé. Pour aller plus loin, je souhaite créer un fichier de prévention des violences conjugales qui recensera les incidents et affichera la totalité de l’historique du dossier. »
Marine Le Pen, Rassemblement National, au second tour
« Je me suis inspirée du modèle espagnol de lutte contre ces violences, largement reconnus comme l’un des plus efficaces en Europe. Il faut d’abord, de la prévention et de l’information, partout ! Qu’une femme, subissant ces violences, puisse trouver de l’aide, que ce soit par le biais d’associations, des commissariats ou de la Justice. C’est pour cela que je souhaite effectuer un grand plan de formation pour que tout le personnel concerné soit formé à ces situations. Il faut tout de suite que les présumés coupables soient mis face à leurs responsabilités pour mettre fin à l’escalade des violences. Il existe des centres prévus pour l’accueil de ces femmes victimes de violences conjugales, mais aujourd’hui, nous arrivons à une saturation de ces centres d’accueil en raison de leur « requalification » en centre d’accueil pour migrants. Il est de notre devoir d’accueillir ces femmes en détresse et donc de réorienter la mission de ces centres pour elles. Prévention, accélération des procédures d’aides et de mise en sécurité de la victime, accélération de la procédure judiciaire quand elle est engagée, sont trois des mesures à mettre en place en urgence pour mettre fin aux violences conjugales. Les agressions commencent souvent par du harcèlement. C’est pourquoi je propose d’inscrire ces harceleurs sur le fichier des délinquants sexuels. Une façon de qualifier plus sérieusement ces comportements odieux, de suivre plus efficacement ces personnes et de les condamner plus fermement le cas échéant. »
Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise, éliminé au premier tour
« Pour empêcher ces crimes, nous devons prendre le problème à la racine. Les associations ont fait un travail formidable pour identifier les remèdes. Il faut désormais passer à l’action. Le milliard nécessaire sera investi sans plus attendre. Nous avons rédigé un plan de manière détaillée à partir de leurs recommandations. Cela passe en partie par l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. Mais il faut d’abord parer à l’urgence. Les personnels de la police et de la justice seront formés et dotés de moyens en conséquence, tels les téléphones “grave danger” et les bracelets anti-rapprochement. Le nombre de places d’hébergement manquantes a été établi par les associations. Notre plan y remédiera aussi. Il est temps que la vague #MeToo trouve un écho concret dans les politiques publiques mises en œuvre. »
Éric Zemmour, Reconquête, éliminé au premier tour
« Je systématiserai le port de bracelets anti-rapprochement pour les personnes condamnées pour des violences conjugales et j’augmenterai le nombre de places dédiées aux victimes de violences conjugales dans les centres d’hébergement. Je déplore le laxisme indécent de la justice. Prenons l’exemple de la tragédie qu’une jeune lycéenne de 15 ans à Saint-Lô a vécu : un réfugié l’a violée, tout le monde l’a admis au procès, mais… il a été acquitté en 2018. On l’a excusé car ‘il n’avait pas les codes culturels’, selon son avocate… Comment peut-on accepter une telle situation ? C’est pourquoi je remettrai en place les peines planchers pour tous les crimes et les délits, notamment sexuels. »
Valérie Pécresse, Les Républicains, éliminée au premier tour
« Je créerai une juridiction spécialisée, comme cela a été mis en place en Espagne, avec la possibilité d’avoir des ordonnances de protection en moins de six jours. Je souhaite que le féminicide soit inscrit dans le code pénal car c’est le fait de tuer une femme parce qu’elle est une femme. Il faut faire de la prévention dès l’école: lancer des campagnes au sein de l’Éducation nationale, et populariser le ‘violentomètre’ (outil de prévention pour ‘mesurer’ si une relation amoureuse est basée sur le consentement, ndlr) auprès des jeunes. Former les policiers, établir un process clair et identifié, avec des dépôts de plaintes standardisés, et une instruction dans les 72 heures en cas de danger imminent. Et il faut que les associations de protection des femmes puissent travailler en lien étroit avec les commissariats comme cela se fait dans de nombreux territoires. »
Yannick Jadot, Europ Écologie les Verts, éliminé au premier tour
« J’investirai un milliard d’euros dans la lutte contre les violences faites aux femmes pour garantir une meilleure efficacité dans l’éloignement des conjoints ou ex-conjoints en facilitant l’attribution et le déploiement des dispositifs du téléphone ‘grave danger’ et du bracelet anti-rapprochement. Nous lancerons un grand plan de formation au repérage des violences sexistes et sexuelles de l’ensemble des professionnels et mettrons en place des tribunaux spécialisés dans les violences de genre. Je triplerai le nombre de places d’hébergement spécialisé réservé aux femmes. J’augmenterai les financements des associations de terrain. Ma première mesure sera d’améliorer l’accueil réservé aux femmes lors de leur dépôt de plainte par la mise en place de lieux d’accueil dédiés au sein des commissariats et par un élargissement des possibilités de dépôt de plainte dans les hôpitaux et les espaces médicaux. Plus aucune plainte ne sera refusée ni déclassée en main courante. »
Anne Hidalgo, Parti Socialiste, éliminée au premier tour
« Je m’inspirerai de la réforme de la justice menée par le Premier ministre socialiste espagnol: création ‘d’agents protecteurs’ au sein d’une unité spécialisée, déploiement d’ordonnances de protection, distribution de dix fois plus de bracelets anti-rapprochement qu’en France, et création d’un parquet national spécialisé. Je me suis déjà engagée à mettre un milliard d’euros dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Je mettrai en place la suspension de l’autorité parentale du conjoint violent. Et il faut mettre un terme à la correctionnalisation des crimes. Les parlementaires socialistes ont lutté pour qu’un seuil d’âge soit fixé en dessous duquel une pénétration sexuelle serait jugée de fait comme un viol. Mais il y a des risques que, ce crime soit correctionnalisé. C’est parfois le cas pour des viols avec des victimes de 10, 11 ou 12 ans considérées comme consentantes. Ce n’est pas supportable. »
Fabien Roussel, parti Communiste Français, éliminé au premier tour
« Je souhaite l’attribution d’un milliard d’euros pour la lutte contre les violences conjugales et une augmentation des moyens alloués aux associations, le renforcement, la création et le financement de centres d’hébergement réservés aux femmes victimes de violences et à leurs enfants. Des lieux dédiés permettant d’héberger et de mieux suivre les conjoints ou ex-conjoints violents. Des moyens en plus pour la formation d’officier·ères de police judiciaire. Chaque département sera pour cela doté d’un centre de psychotraumatologie avec un accueil médico-judiciaire et un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour les victimes et leurs enfants. Je m’engage pour que les crimes sexistes et sexuels ne relèvent que d’une cour d’assises. »
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