Dans un article publié en juin 2022 dans la revue Perspectives sur la science psychologique, et qui a regroupé plusieurs années de recherche sur la question de la perception des individus entre eux, des chercheurs de l’Université d’Harvard et du Collège Mariste (Québec) ont révélé les caractéristiques qui primaient lors d’une rencontre.

Selon leurs conclusions, c’est la « chaleur » de l’autre – traduisez sa cordialité et son ouverture d’esprit – qui “fait référence à l’intention et à la disposition évaluées d’une personne, à sa fiabilité et à sa sociabilité”, qui prendrait largement le pas sur les compétences – “notre évaluation des capacités d’autrui, de son libre arbitre – de ses capacités à réaliser ses intentions”, explique le professeur de psychologie Noam Shpancer à Psychology Today. 

La « chaleur humaine » évaluée chez l’autre comme plus importante que ses capacités à faire évoluer la relation

Selon les scientifiques, cela s’expliquerait par le fait que la chaleur humaine serait “plus prédictive que la compétence, par rapport aux avantages qu’elle apporterait dans une relation future”. De plus, s’assurer de la gentillesse, l’amicalité, la fiabilité, la générosité, nous procurerait davantage un sentiment de bien-être et de sécurité que les capacités de la personne à pouvoir les mettre en place. 

Ainsi, “nous avons tendance à nous soucier davantage de la façon dont l’autre personne a l’intention de nous traiter que de sa capacité à réaliser ses intentions”, rapporte le professeur de psychologie. En effet, « les gens se soucient davantage des intentions des autres à nuire ou à bénéficier à d’autres personnes que de l’étendue de leur capacité à le faire efficacement », explicite l’étude.   

Le savoir être plus valorisé que le savoir-faire  

Une étude publiée en 2018 dans le journal Orientations actuelles en sciences psychologiques avait déjà montré comment ces deux dimensions étaient prises en compte dans la perception de l’autre.

Ainsi, un individu perçu comme chaleureux et compétent inspirait de l’admiration, une personne compétente mais froide suscitait de l’envie et celle jugée chaleureuse, mais peu compétente, provoquait de la sympathie. Pour finir, quelqu’un perçu comme ni amical ni compétent était, quant à lui, méprisé. 

Aussi, en amour, la gentillesse est une valeur recherchée et essentielle : une étude menée par les chercheurs de l’Université de Göttingen en Allemagne et publiée en 2019, avait montré que pour près de 90% des 64 000 femmes interrogées dans l’étude et venant de 180 pays différents, la gentillesse était le trait de caractère le plus important chez leur futur compagnon. L’intelligence et l’éducation arrivaient loin derrière. 

Et ces données s’appliquent aussi dans le monde du travail. En effet, pour une majorité d’entreprises, les compétences émotionnelles prennent peu à peu le pas sur les compétences pratiques. En effet les soft skills, c’est-à-dire les compétences humaines et émotionnelles sont de plus en plus valorisées, au détriment des hard skills, les savoirs dits techniques.

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