La Fête de la musique célèbre mardi 21 juin ses 40 ans. C’est l’occasion de rappeler que la pratique de la musique est bénéfique pour le cerveau : elle facilite les apprentissages scolaires. Deux chercheurs français du CNRS l’ont encore confirmé il y a quelques mois. Emmanuel Bigand et Barbara Tillmann ont passé au crible plusieurs études internationales portant au total sur 6 000 enfants. Selon cette méta analyse, pratiquer deux heures de musique par semaine suffit pour influencer les aptitudes scolaires. Cette stimulation va bien au-delà de la sphère musicale elle-même. Il peut y avoir un effet sur le langage, la lecture ou la mémoire.
L’impact de la pratique musicale sur la plasticité du cerveau n’est pas considérée comme massif par les spécialistes des sciences de l’éducation, explique Emmanuel Bigand, mais cette taille équivaut à celle des effets des devoirs à la maison. Donc, un enfant qui travaille un peu moins ses devoirs pour faire de la musique ne perd pas son temps, bien au contraire. Quand on parle de deux heures de musique, ce n’est pas forcément la pratique du solfège au conservatoire mais il s’agit de la pratique du chant, d’un instrument ou d’un travail collectif sur le rythme. Tout cela permet à notre cerveau d’être « efficace autrement », et même de consommer moins de glucose.
La pratique plus bénéfique que l’écoute
Mais attention cela ne veut pas dire qu’on est plus efficace quand on travaille en écoutant de la musique. La musique en fond sonore peut éventuellement nous motiver pour accomplir une tâche répétitive mais ça ne favorise pas les apprentissages. Au contraire car l’attention du cerveau est partagée en deux. D’autant plus qu’en réalité, ce qui agit sur la plasticité du cerveau est surtout la pratique de la musique (par un instrument ou le chant), bien plus que l’écoute. Même si l’écoute compte aussi : des chercheurs suisses de l’hôpital universitaire de Genève ont établi, il y a quelques années, que les réseaux neuronaux de bébés exposés régulièrement à de la musique se développent de façon plus efficace que celle d’autres bébés.
Les effets sur le cerveau sont les mêmes à l’âge adulte. Des travaux ont montré que, même après 50 ans, pratiquer quatre à cinq heures de musique par semaine permet au bout de quatre mois de récupérer les capacités cognitives d’un cerveau rajeuni de plusieurs années. L’effet bénéfique de la musique a même été démontré chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Le fait de chanter ou d’avoir des ateliers musicaux permet de relancer certains réseaux neuronaux de la mémoire qui étaient « en train de s’endormir ».
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