Les relations sociales sont complexes. Elles nous façonnent, nous détruisent, nous tirent vers le haut, nous font du mal.

Alors que même “le plus bien intentionné peut dire quelque chose de désagréable, par inadvertance”, explique Psychology Today, nous devenons constamment attentifs à la façon dont les autres nous traitent. 

Mais qu’en est-il de la façon dont nous nous traitons nous-même ?

Nous ne sommes pas toujours conscient.es du mal que nous nous faisons, en nous considérant peu et en invalidant nos émotionsHolly Parker, chargée de cours de psychologie des relations intimes à l’Université de Harvard, détaille pour le média de psychologie ce concept d’auto-invalidation émotionnelle. 

De la nécessité de questionner notre rapport à nos émotions

Alors que la plupart d’entre nous sommes concentré.es sur la toxicité de nos relations et de nos rapport aux autres, nous oublions parfois de nous questionner sur la nocivité de notre rapport à nous-même.

De ce fait, “la plupart ne donnent sans doute pas autant d’importance à cette relation intérieure qu’aux relations avec ceux qui les entourent”, explique l’experte. 

Un réel manque d’attention porté à nous-même, d’autant plus fragilisant pour notre bien-être qu’il s’accompagne souvent d’une auto-invalidation émotionnelle. Ce mécanisme psychique nous culpabilise de ressentir des émotions et consiste à les voir « de manière défavorable et, par conséquent, à se voir avec moins de respect de soi”, précise Psychology Today

Les conséquences de s’auto-invalider émotionnellement

Alors que cette invalidation émotionnelle a été peu étudiée par les scientifiques, une équipe de chercheurs a publié, en octobre 2022 dans Psychological Assessment, une mesure capable de l’évaluer et d’en livrer les conséquences sur notre bien-être.

D’abord, ils l’ont défini “comme ayant deux éléments au-delà de l’émotion (ou des émotions) qu’une personne ressent”. 

Concrètement, il s’agit pour celle ou celui qui fait preuve d’auto-invalidation de ressentir que “a) ses émotions ne sont pas acceptables, et b) les émotions ‘inappropriées’ qu’il ressent signifient qu’il est moins respectable et moins digne en tant que personne”, explique Psychology Today.

Une désapprobation de nos émotions qui a des effets délétères sur notre bonheur.  

En effet, alors qu’ils étudiaient les contours de ce mécanisme psychique, les scientifiques ont “identifié diverses expériences difficiles liées à l’auto-invalidation émotionnelle. Plus précisément, les personnes qui s’invalident parce qu’elles n’ont pas assez d’émotions sont également moins enclines à montrer leurs sentiments”, ont-ils précisé. 

Concernant ceux invalidant leurs émotions car les ressentant bien plus fort que leur entourage, ils étaient “plus enclins à avoir du mal à gérer leurs émotions et à se sentir plus bouleversés”. En plus de ces débordement d’émotions, activés plus facilement, leurs réponses émotionnelles étaient plus fortes et duraient plus longtemps dans le temps. 

Comment ne plus s’auto-invalider ? 

Finalement, cette « tendance à s’auto-invalider », que ce soit pour avoir peu ou trop d’émotions, engendrait chez les personnes concernées « un cycle de souffrance”. En effet, elle accentuait l’impossibilité chronique à gérer ses émotions mais surtout le fait d’être dure avec soi-même. Alors comment mettre fin à ce mécanisme culpabilisant et vicieux ? 

“Premièrement, il n’y a rien de mal avec les émotions”, explique Holly Parker, même celles dites négatives. Les émotions, positives et négatives, doivent être accueillies avec la même bienveillance. Surtout si ce que vous ressentez diffère de la façon dont vous vous comportez.

Finalement, “ce que vous ressentez fait partie de votre monde intérieur, mais il ne vous définit pas en tant que personne”, conclut-elle.

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