Ses bijoux tout en ellipses, modernes et aériens sont ultra-désirables. La créatrice leur offre un premier écrin parisien.

Une heure de réveil ?
Entre 6 h 30 et 7 heures.

S’il faut remonter à l’origine ?
Un désir total, dès toute petite, d’aller vivre à Paris ! J’ai eu une enfance très heureuse, mais j’étais frustrée de vivre à la campagne, dans une petite ville de la Sarthe. Grand-père vétérinaire, père pharmacien, mère opticienne : je pensais suivre la voie familiale en faisant médecine. Un jour, ma mère m’a dit : «Peut-être que tu n’es pas faite pour être médecin…» Après un moment de découragement, j’ai compris qu’elle avait raison. Je suis entrée en prépa HEC, visant le marketing de luxe. Mais non, c’était la mode qui m’intéressait. Au bout de six mois, je me suis inscrite au Studio Berçot. L’école était souple et, en deuxième année, l’après-midi, je travaillais en stage chez Ungaro, sous la direction artistique de Vincent Darré. Quand il est parti, au bout d’un an, Balenciaga cherchait un junior avec de l’expérience : c’était mon profil !

Un moment décisif ?
Quand Nicolas Ghesquière m’a confié la création des bijoux pour Balenciaga. Quatre années de pure créativité. Les pièces étaient souvent réservées aux podiums, je pouvais repousser les limites en termes de matières et de formes sans souci du marketing… Puis Nicolas est parti chez Louis Vuitton, et j’ai travaillé en free-lance. Le deuxième moment-clé a été mon audition à un poste de designer pour un bijoutier : en préparant cette présentation, j’ai donné corps à tout ce qui pouvait être ma vision : packaging, logo, égéries… Je m’y suis totalement transposée. Je n’ai pas eu le job, mais j’ai lancé ma marque.

Des accélérateurs de parcours ?
Le lancement s’est fait de façon très organique, grâce à des personnes qui m’ont poussée et épaulée. Des amis artisans pour les prototypes, Lucien Pagès pour la communication… J’ai appris qu’il ne faut pas avoir peur de demander.

Le pitch de votre poste ?
Créatrice multitâche de bijoux. Sans être control freak, je veux tout savoir de mon entreprise.

Des chiffres ?
Une dizaine de collaborateurs, deux collections par an, très éditées, volontairement avec un petit nombre de pièces, et vendues dans 70 pays. Je viens d’ouvrir ma première boutique à Paris, où j’ai mis en scène huit bijoux uniques, dessinés comme des commandes sur mesure.

Les défis ?
Propriétaire à 100 % de ma marque, je voudrais grandir tout en gardant cette notion de petite maison. La pandémie a accéléré les ventes en ligne, le challenge est de les faire cohabiter avec la vente physique.

Des mentors ?
Pendant dix ans, Nicolas Ghesquière. Aujourd’hui, ce sont plutôt des personnes dans le business, à qui je demande conseil quand j’ai des doutes.

Une digital addiction ?
Instagram !

Un moment off ?
Du yoga, presque tous les jours.

Une pensée décalée qui vous libère ?
Parfois je pense à aller planter des vignes dans le sud de la France…

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