Épiphanie en janvier, Chandeleur en février, chocolat à la Saint-Valentin… profitez de ses moments joyeux pour découvrir d’autres spécialités régionales.
Après la bûche de Noël, la galette des rois, place aux crêpes ! Suivez notre tour de France des crêpes régionales et gourmandes à l’occasion de la chandeleur. 40 jours après Noël, soit le 2 février, c’est encore la fête. Utilisez nos astuces pour réussir votre première crêpe et les suivantes. Au froment, au sarrasin, sucrées ou salées, dégustez les recettes de nos régions.
Pourquoi mange-t-on des crêpes à la Chandeleur
Ce n’est pas une histoire récente. Les historiens établissent la naissance de la crêpe à 7000 avant Jésus-Christ. A cette époque, elle était légèrement différente de celle d’aujourd’hui. La recette consistait à mélanger de l’eau et des céréales écrasées. La galette épaisse était cuite sur une pierre plate bien chaude. C’est bien plus tard, au XVIIIe siècle, qu’elle arrive sur les côtes bretonnes. Le sarrasin, ramené des croisades en Asie, a servi de base pour la bouillie, la fameuse galette et le far en sac. Comme il était exempt de la dîme, le sarrasin a été longtemps la base de l’alimentation des paysans.
La Chandeleur tire son nom de la fête des chandelles, une fête païenne populaire. Le 2 février symbolise la fin de l’hiver et le retour à la terre, on l’appelle Imbolc. La crêpe incarne alors le retour du soleil avec sa forme et sa couleur. En 492, le Pape Gélase propose lors de cette fête, une distribution de crêpes au peuple romain. Depuis, elle s’impose comme fête religieuse et figure la Présentation du Christ au Temple.
Faire sauter les crêpes apporte du bonheur
Faire sauter les crêpes apporte bonheur et prospérité toute l’année. Les paysans sautaient la première crêpe de la main droite, avec une pièce d’or dans la main la gauche. Cette dernière était ensuite enroulée dans la crêpe qu’on lançait en haut d’une armoire. Elle y restait jusqu’à l’année suivante : la pièce était alors donnée au premier pauvre rencontré.
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Des astuces pour réussir vos crêpes comme un pro
Tous les ingrédients doivent être à la même température. Tamisez ensemble la farine et la Maïzena. Laissez reposer la pâte à température ambiante pendant 2 heures maximum. Ajoutez du liquide si la pâte est trop épaisse : eau, cidre, bière, fleur d’oranger. Pour les garder bien au chaud avant la dégustation, gardez-les sur une assiette posée sur un bain-marie.
Bien choisir ses ingrédients pour réussir ses crêpes
La farine est la base de la recette d’une bonne pâte à crêpes : on utilise généralement une farine de type 45 ou 55 (1 cuil. à soupe par crêpe). Pensez à la tamiser pour éviter les grumeaux. Mais ce serait dommage de se cantonner au blé ou au sarrasin. Rien n’empêche d’innover ! Avec de la farine de maïs, obtenez des crêpes plus moelleuses à la saveur douce.
En utilisant de la farine de quinoa, vos crêpes auront un goût particulier idéal pour des crêpes au chocolat ou pour toutes les garnitures automnales (champignons, châtaignes…). Pensez également à la farine de châtaigne : sa saveur typée s’accorde volontiers aux crêpes sucrées. On peut même atténuer sa puissance aromatique en l’associant à une farine plus neutre tel que le blé ou le riz. Enfin, la fécule de pomme de terre peut être une alternative : en remplaçant en partie la farine (compter 30 à 40 g de fécule pour 100 g de farine), elle rendra les crêpes plus légères. Sa saveur étant plus prononcée que celle de maïs, réservez-la aux crêpes sucrées.
Les Bretons mangent-ils des crêpes à la Chandeleur ?
Facile, me direz-vous ! Effectivement, la Bretagne reste le berceau des crêpes à la farine de froment (sucrées) et au sarrasin (salées). Selon la croyance, le froment a été créé par Dieu et le blé noir par le Diable. Dans tous les cas, un crêpe bretonne digne de ce nom se cuisine avec une « billig ». A la Chandeleur, on mange des crêpes, bien sûr, mais on ne s’en prive pas pour autant le reste de l’année, à la maison ou dans les nombreuses crêperies du pays. Une longue tradition d’émigration au Canada a permis à de nombreux restaurants bretons de voir le jour dans ce lointain pays. On y propose aussi bien des recettes sucrées que salées, au froment ou au sarrasin.
La crêpe de blé noir du Cantal : le bourriol
Les Auvergnats sont fiers de leur crêpe ! La recette du bourriol se compose d’un mélange de froment et de sarrasin (d’où sa couleur grisâtre). Elle se consomme salée ou sucrée selon les goûts, avec ou sans garniture. A l’inverse de la crêpe bretonne, le bourriol est resté régional. Pendant longtemps, il a servi également de pain.
Recette du bourriol :
- 250 g de farine de froment
- 250g de farine de sarrasin
- 10 g de levure de boulanger
- 1 pincée de sel
- 1 l d’eau
- 1 l de lait
- 1 œuf
Mélangez le lait, l’eau et la levure. Mélangez les deux farines avec le sel. Ajoutez ensuite petit-à-petit les liquides aux farines. Couvrez le saladier et laissez la pâte lever 4 heures. Ajoutez l’œuf et mélangez de nouveau. Chauffez votre poêle et faites cuire les crêpes sans les retourner.
La crêpe niçoise : la socca
Cette fois-ci, il n’y a ni farine de froment ni sarrasin dans la recette. La socca est à base de pois chiche et se déguste chaude. Elle était cuite sur une plaque ronde en cuivre. Connue comme le repas du pauvre, les pêcheurs en mangeaient avant de partir au loin sur leur bateau. Aujourd’hui, on la déguste pendant l’apéro, poivrée, chaude et rapidement pour éviter qu’elle dessèche.
Recette de la socca :
- 250 g de farine de pois chiches
- 50 cl d’eau
- 3 cuil. à soupe d’huile d’olive
- 1 cuil. à café de sel
- Poivre
Dans un saladier, mélangez la farine, l’huile d’olive et le sel. Ajoutez l’eau petit à petit pour éviter l’apparition de grumeaux. Si vous n’avez pas de plaque ronde en cuivre, préchauffez votre four en fonction « grill ». Votre four doit être en position maximale pendant 10 min. Versez la pâte sur la plaque sur 3 mm d’épaisseur maxi. Enfournez pour 5 min.
L’Alsace a aussi sa crêpe : l’eierküeche
Cette crêpe est également plus épaisse que la bretonne. Elle se déguste salée (avec des pommes de terre) ou sucrée (avec de la confiture, du miel ou saupoudrée de sucre) et le vendredi, jour sans viande.
Recette de l’eierküeche :
- 300 g de farine
- 25 cl de lait ou d’eau
- 4 à 6 œufs
- 8 g de sel fin
- Huile pour la cuisson
Dans un saladier, mélangez au mixer la farine, les œufs, le lait et du sel. Chauffez de l’huile dans une poêle et versez une louche de pâte. Laissez dorer des deux côtés.
Et en Picardie, c’est la ficelle picarde
Elle serait née dans les années 50 grâce à deux cuisiniers, Marcel Lefèvre et Louis Polenne. Dans la recette d’origine de la ficelle picarde, il n’y a pas de béchamel. On utilise de la crème fraîche, des champignons de Paris et des échalotes. Aujourd’hui, il en existe autant de variantes que de recettes de crêpes.
Et à l’international
Il existe d’autres crêpes dans le monde : crumpets au Royaume-Uni, blinis en Russie, dorayaki au Japon, le pancakes aux Etats-Unis, le baghrir (ou crêpes mille trou) ou Msemen au Magreb, le dosa, le naan ou le chapati en Inde, la tortilla au Mexique, injera en Éthiopie, hirams plattar en Suède, manouchi au Liban, dadar gulung à Bali…
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