Alors que la prochaine Exposition universelle se tiendra en 2025 à Osaka (Japon), la ville qui accueillera l’édition suivante vient d’être désignée. La capitale saoudienne Ryad a été choisie mardi, devançant largement ses rivales sud-coréenne Busan et italienne Rome au premier tour de scrutin.

« Nous sommes immensément fiers de ce résultat »

Ryad a remporté 119 votes, contre 29 pour Busan et 17 pour Rome, soit largement les deux tiers des 165 voix requises, d’après les résultats du BIE (Bureau international des Expositions). A l’annonce des résultats, des cris de joie ont retenti au sein de l’importante délégation saoudienne.

« Nous sommes immensément fiers de ce résultat », s’est félicité le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al Saud. « Il est l’expression de la confiance de la communauté internationale dans ce que nous avons à offrir, et nous nous engageons à répondre aux attentes », a-t-il dit. Il s’est également félicité que l’organisation de l’exposition coïncide avec Vision 2030, programme de réformes visant à réduire la dépendance du royaume au pétrole.

Des projets verts

« L’Arabie saoudite a remporté l’Exposition 2030 de façon décisive », a déclaré pour sa part Dimitri Kerkentzes, secrétaire général du BIE, en félicitant Ryad pour son « incroyable victoire ». « Cette exposition sera le catalyseur de la transformation « du royaume, a-t-il estimé lors de la conférence de presse suivant le vote.

Les trois villes candidates se targuaient toutes trois de porter des projets verts, à forte valeur technologique, pour décrocher l’organisation de l’Expo, un événement qui attire des millions de visiteurs, et s’étaient lancées dans d’intenses campagnes de lobbying ces derniers mois.

L’Italie critique vivement le résultat

Quinze ONG de défense des droits humains avaient appelé mardi dernier le BIE à « ne pas voter » pour Ryad du fait de son « épouvantable » bilan en matière de droits de l’Homme.

L’ambassadeur Giampiero Massolo, président du Comité promoteur de Rome-2030, a réagi vertement à la désignation de Ryad, en critiquant l’ « approche mercantile et transactionnelle » ayant selon lui régi le scrutin. « Ce n’est plus une bataille de contenus ou une compétition entre projets », a-t-il dit. La candidature saoudienne vante « des paysages naturels de niveau mondial » et « la première exposition carbo-négative », dans un pays pourtant parmi les premiers producteurs de pétrole au monde et l’un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre par habitant. Elle a cependant suscité de nombreuses critiques.

Du « greenwashing à grande échelle »

Pour le sociologue Patrick le Galès, directeur de recherche au CNRS, le centre français de la recherche scientifique, il s’agit « greenwashing à grande échelle » et ce genre d’événement sert avant tout à « valoriser les élites en place ». La candidature sud-coréenne promouvait pour sa part une « harmonie de nature, humanité, technologie », bâtie sur un ancien port industriel de Busan, et l’Italie entendait, elle, « rapprocher l’histoire et l’avenir » à Rome, où le « plus grand parc solaire urbain au monde » serait construit pour l’occasion.

Les expositions universelles se tiennent tous les cinq ans et durent au maximum six mois. Elles permettent au pays choisi de « se montrer au monde », tout en étant « un laboratoire pour les architectes », selon Dimitri Kerkentzes. A titre d’exemple, la tour Eiffel a été bâtie à Paris à l’occasion de l’exposition universelle de 1889, tout comme l’Atomium et la « Space needle », structures symboles de Bruxelles et Seattle (Etats-Unis), l’ont été pour celles de 1958 et 1962. La dernière en date, à Dubaï, a enregistré 24 millions de visiteurs.

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