- Maux de dos, coliques, troubles du sommeil : les multiples symptômes d’un mal-être au travail
- Des douleurs souvent balayées, pourtant premiers signes d’un burn out
- Débusquer la source du malaise pour soigner le corps
Un mal de tête qui persiste sur les journées chargées, des maux de ventre qui nous prennent dès le réveil, la mâchoire qui coince et qui grince…. Si ces symptômes sont relativement courants, ils peuvent être des signaux envoyés par notre corps pour tirer la sonnette d’alarme, notamment quand ils sont reliés à notre travail.
« Certains signes corporels peuvent être le faisceau d’un mal-être professionnel. Pour les mettre en perspective, il suffit de comparer l’intensité de ces maux sur une période en poste et sur une période de vacances », explicite Mélissa Pangny, psychologue du travail.
Ces douleurs, souvent mises sur le compte de la fatigue, peuvent même être des symptômes avant-coureurs du burn out. Mais quelles sont-elles et comment les associer à un trop-plein au travail ou à un environnement toxique ?
Maux de dos, coliques, troubles du sommeil : les multiples symptômes d’un mal-être au travail
« Ces signaux sont une réaction face au stress », confirme d’entrée Mélissa Pangny. Parmi les plus courants, la spécialiste cite « le mal de ventre qui apparaît le matin, ou même dès le dimanche soir, des douleurs lombaires, une mâchoire douloureuse, des céphalées ou encore des troubles du sommeil ».
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ajoute également « les douleurs articulaires, les troubles de l’appétit et de la digestion, les sensations d’essoufflement ou d’oppression et les sueurs inhabituelles » à la liste.
Cependant, la retranscription du stress est personnelle, souligne Mélissa Pangny. Ainsi, il peuvent aussi se muer en troubles de la concentration et en oublis handicapants. « C’est la passerelle entre les symptômes physiques et psychiques », précise-t-elle.
De même, suivant si les angoisses sont aigües ou chroniques, la réponse du corps ne sera pas la même. Ainsi, des maux de ventre peuvent se transformer en vomissements, des douleurs lombaires en dos bloqué, ect…
Des douleurs souvent balayées, pourtant premiers signes d’un burn out
Et la psychologue du travail est formelle, « les symptômes ne s’arrêtent pas aux portes du travail« . « Cela montre bien les méfaits du stress sur notre santé, les répercussions sont lourdes et c’est pour ça que des signes corporels ne doivent pas être pris à la légère ».
Car certaines douleurs sont excusées par la fatigue quand d’autres, comme le mal de ventre, deviennent si récurrentes (chaque matin et/ou chaque fin de week-end) qu’elles se muent en habitude, et donc s’insèrent dans notre psyché comme une réaction normale avant le retour au travail.
« S’ils ne sont pas pris en charge, ces symptômes peuvent s’aggraver. Quand des douleurs apparaissent de nulle part, il faut absolument en parler à un médecin et tenter de remonter à l’élément déclencheur. Quand le corps commence à montrer des signaux de détresse, l’épuisement professionnel nous guette », avertit Mélissa Pangny.
D’autant que, comme le souligne l’INRS, ces symptômes ont des répercussions sur les comportements et peuvent nuire, via d’autres biais, à notre santé. L’Institut cite ainsi « le recours à des produits calmants ou excitants (café, tabac, alcool, somnifères, anxiolytiques, stupéfiants,…), un repli sur soi, des difficultés à coopérer, une diminution des activités sociales, une agressivité… ».
Débusquer la source du malaise pour soigner le corps
Et pour panser le corps, il faudra d’abord comprendre la source du mal-être psychique. « Si l’on est stressé parce qu’on a un conflit avec un collègue, le traiter soulagera nos douleurs », résume la psychologue.
Mais parfois, quand la charge de travail est trop intense ou que l’on évolue dans un environnement de travail toxique, il est difficile d’oser mettre des mots, par peur des répercussions.
Voilà pourquoi, selon Mélissa Pangny, il est important que la conversation s’ouvre en entreprise et que nous soyons tous.tes au courant des résonances physiques d’une santé mentale en berne, afin de prévenir l’épuisement professionnel.
« Bien sûr, les managers doivent connaître les symptômes d’alerte pour ré-orienter vers un professionnel de santé, mais il serait bon que nous puissions tous dire quand un collègue développe des maux de ce genre », explicite-t-elle. Pour autant, Mélissa Pangny le sait, le chemin reste long.
« Quand je donne des formations, je vois bien que beaucoup n’ont pas encore acquis l’idée que certaines angoisses peuvent nous fragiliser ou nous mettre en danger », regrette-t-elle.
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