La densité mammaire est un facteur de risque de cancer du sein largement sous estimée par les femmes. C’est la conclusion d’une étude publiée le 23 janvier 2023 dans la revue JAMA.
Les antécédents familiaux perçus comme un risque plus important que la densité mammaire
« Les seins denses, composés de plus de tissu glandulaire que de tissu adipeux, constituent un facteur de risque indépendant et non modifiable du cancer du sein et peuvent masquer le cancer sur les mammographies », rappellent les scientifiques en introduction.
Pour les besoins de cette étude, ils ont interrogé 2 306 femmes de 40 à 76 ans sur le risque de densité mammaire. Elles avaient récemment subi une mammographie, n’avaient pas d’antécédent de cancer du sein et avaient déjà entendu parler de la densité mammaire. Les participantes devaient comparer ce risque par rapport à d’autres.
Résultats : peu de femmes ont perçu la densité mammaire comme un important facteur de risque personnel.
La plupart d’entre elles estimaient que la densité mammaire constituait un risque moindre que d’avoir un parent au premier degré atteint d’un cancer du sein (93 %) ou d’être en surpoids/obèse (65 %). La moitié des répondantes pensaient que la densité mammaire constituait un plus grand risque que de ne pas avoir d’enfants (52 %), de boire plus d’une boisson alcoolisée par jour (53 %) ou d’avoir déjà subi une biopsie mammaire (48 %).
Les seins denses, un facteur qui complique le dépistage
« Un tissu mammaire dense est présent chez 40 % à 50 % des femmes subissant une mammographie de dépistage et est associé à un risque 1,2 à 4 fois plus élevé de cancer du sein (selon le degré de densité) », rappellent les chercheur.se.s.
Plusieurs études ont précédemment établi en lien entre densité mammaire et risque de survenue d’un cancer du sein. La densité mammaire pourrait intervenir de deux façons explique le Dr Jean-Yves Séror, radiologue et sénologue au Centre d’imagerie Duroc à Paris et membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, à Doctissimo : « Elle pourrait constituer un risque en soi, autrement dit, l’effet de quantité du tissu fibro-glandulaire serait susceptible de favoriser la survenue d’un cancer. L’autre effet serait qu’elle nuirait à la détection des anomalies, en les masquant. Les lésions cancéreuses sont en effet de la même couleur blanche que les fibres et les glandes. Du coup, cette similitude d’apparence pourrait retarder un diagnostic de cancer ».
En France, « le dépistage généralisé du cancer du sein par mammographie entre 50 et 74 ans est justifié par les données d’incidence et par la modification de la densité mammaire, rappelle La Ligue contre le cancer. En effet, chez les femmes jeunes, la densité du sein rend la lecture des images de la mammographie plus difficile, alors qu’à partir de 50 ans cet inconvénient disparaît et la lecture des clichés est alors plus fiable. »
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