L’enquête épidémiologique menée depuis huit mois par les autorités de santé pour déterminer les causes des cas regroupés de cancers pédiatriques en Loire-Atlantique s’est achevée ce lundi 18 novembre. Conclusion : aucune cause commune n’a été identifiée.

L’enquête épidémiologique, menée depuis mars 2019 par Santé Publique France après le signalement de cas de cancers pédiatriques regroupés dans le secteur de Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique, a pris fin ce lundi 18 novembre 2019. Celle-ci n’a pas permis d’identifier de cause commune affirment les autorités de santé. 

Un nombre de cas anormal par rapport à la moyenne

Un questionnaire, qui avait été remis aux familles des enfants concernés, n’a pas identifié d’exposition à un facteur de risque documenté dans la littérature scientifique sur le secteur qui serait commun aux enfants et pourrait expliquer le regroupement de cancers observé.

Toutefois, « l’analyse épidémiologique valide le fait que le nombre de cancers pédiatriques sur le secteur des 7 communes sur la période 2015-2019 est plus important que ce que l’on observe en moyenne en France« , précise un communiqué* publié par L’Agence Régionale de Santé (ARS) Pays de la Loire. 

L’ARS conclut donc qu’il n’est pas utile de poursuivre les investigations épidémiologiques localement et d’engager des investigations et prélèvements environnementaux supplémentaires. 

« Il y a une plus forte concentration de cas mais on arrête l’étude épidémiologique, c’est inadmissible, inacceptable et intolérable », s’est indignée Marie Thibaud, membre du collectif de parents « Stop aux cancers de nos enfants ».

De nouvelles analyses prévues à l’école et aux domiciles des enfants

De son côté, Santé publique France « propose de mettre en place une surveillance active en collaboration avec le CHU de Nantes pour identifier tout nouveau cas de cancer sur le secteur. Les mêmes modalités d’enquête épidémiologique seront reconduites et un questionnaire leur sera adressé afin de documenter leurs expositions et les facteurs de risque recherchés. »

Au cours des huit derniers mois, des investigations avaient été effectuées à l’école et aux domiciles des enfants. Certains d’entre eux avaient été construits sur l’ancien site de Leduc, une usine où étaient fabriquées des charpentes. Des prélèvements y avaient été réalisés, notamment au niveau du sol, de l’eau (potable et souterraine), de l’air intérieur et extérieur. 

« Ces analyses écartent l’existence d’un risque sanitaire en lien avec l’ancien site Leduc pour les habitants de ces logements. Les résultats obtenus démontrent que les travaux de dépollution réalisés au moment de la cessation d’activités ont été efficaces », conclut l’enquête. 

Des analyses complémentaires doivent tout de même se poursuivre en janvier 2020 au sein des logements et de l’école avec la prise de mesures environnementales portant sur l’eau, l’air intérieur, les rayonnements ionisants et les champs électromagnétiques. Ces derniers permettront une « levée de doute » initiée en octobre 2019 avec la pose de dosimètres radon au sein de l’Ecole Notre-Dame de Lourdes.

Entre 2015 et 2019, vingt cas de cancers infantiles ont été signalés dans le secteur de Sainte-Pazanne. Quatre enfants sont décédés. 

* https://www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/cas-groupes-de-cancers-pediatriques-en-loire-atlantique-les-resultats-de-letude-epidemiologique

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