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Le cancer le plus fréquent chez les femmes fait l’objet de nombreuses recherches et avancées. Détection, traitements… les scientifiques attaquent la maladie sur tous les fronts.
On connaît presque toutes une proche qui a été touchée. C’est vrai, de plus en plus de cas sont diagnostiqués chaque année. Mais plus de 87 % des femmes survivent à cinq ans, preuve que la maladie est plutôt bien dépistée et traitée. Les médecins et chercheurs ne se contentent pas de ces résultats : ils n’ont qu’un seul objectif, faire encore mieux. Et ils sont sur la bonne voie.
Des mammographies plus intelligentes
La mammographie 3D (ou tomosynthèse) peut améliorer la détection des cancers, en particulier dans les seins denses. Elle va se développer, alors qu’elle ne concerne aujourd’hui que 10 à 15 % des appareils. Mais c’est surtout l’intelligence artificielle qui promet d’aider les radiologues à poser leur diagnostic. De nombreux algorithmes visent à améliorer la qualité des images, mieux régler la dose de rayons X émise pendant l’examen (en fonction de l’épaisseur et du volume de chaque sein) ou encore identifier sur les images les signes suspects pour confirmer l’avis du professionnel. « Ces algorithmes ont été validés par de petites études rétrospectives, il reste à démontrer leur fiabilité dans le dépistage in vivo, sur des dizaines de milliers de femmes », indique le Dr Brigitte Seradour, radiologue à Marseille, présidente du Centre de coordination des dépistages de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les chercheurs entraînent actuellement ces logiciels en leur faisant lire des millions de mammographies.
Un test sanguin pour confirmer le traitement
On parle beaucoup des prises de sang dans le cadre du dépistage. « Ce qui est vraiment prometteur, ce sont les recherches sur l’ADN tumoral circulant dans le sang. Ces fragments d’ADN issus de la tumeur sont détectables et quantifiables chez 70 à 90 % des patientes qui ont un cancer du sein localisé », indique le Pr François-Clément Bidard, oncologue médical à l’Institut Curie. Une biopsie « liquide » via un prélèvement sanguin pourrait d’ici quelques années compléter – sans la remplacer – la mammographie. Autre intérêt : en cas de rechute métastatique, le dosage dans le sang de l’ADN tumoral circulant permettrait de voir rapidement (dès quinze jours) si la chimiothérapie proposée est efficace et de changer de traitement si besoin. Une étude commencera cette année à l’Institut Curie pour tester cette application. Enfin, ce type de dispositif prédirait mieux les rechutes, « mais il reste à démontrer que cette détection précoce sert réellement à quelque chose », nuance le Pr Bidard.
Des chimiothérapies « téléguidées »
Il n’y a pas de nouveau médicament révolutionnaire en préparation, mais la chimiothérapie pourrait connaître une nouvelle jeunesse. « De plus en plus, elle sera combinée à des anticorps qui servent de vecteur pour mieux transporter les molécules directement dans la tumeur ciblée », indique le Pr Anthony Gonçalves, de l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille. Ces anticorps permettent la reconnaissance des cellules tumorales. Le gros avantage : cibler (presque) uniquement les cellules anormales réduira la toxicité et les effets secondaires de la chimiothérapie. Le laboratoire britannique AstraZeneca travaille par exemple au développement d’un nouveau médicament qui associe un anticorps (le trastuzumab) et une molécule de chimiothérapie (deruxtecan). Il pourrait être beaucoup plus efficace que d’autres combinaisons existant déjà et sera évalué en priorité par la FDA (Food and drug administration, agence du médicament américaine) en 2020 en vue d’une éventuelle mise sur le marché.
Une arme contre les cancers très agressifs
Ceux dits « triples négatifs » présentent un risque de métastases plus élevé. On ne peut les traiter ni par hormonothérapie ni par la plupart des thérapies ciblées. Bonne nouvelle : d’après des études présentées au dernier grand congrès international de cancérologie, l’immunothérapie, jusque-là peu efficace dans le cancer du sein alors qu’on en a beaucoup parlé pour d’autres, le deviendrait ajoutée à la chimiothérapie. Les médicaments anti-PDL1/PD1 (des protéines qui bloquent la réponse immunitaire), comme l’atézolizumab ou le pembrolizumab, restaurent l’immunité des patientes touchées et ont donné des résultats encourageants, qui restent à confirmer. Cette stratégie pourrait améliorer le taux de survie des malades : près de la moitié des patientes atteintes d’un cancer triple négatif métastatique sont en vie deux ans après lorsqu’elles sont traitées avec atézolizumab contre 37 % pour le groupe contrôle. Encore plus encourageant, dans les cancers triples négatifs localisés traités par chimiothérapie préopératoire, le pembrolizumab améliore très significativement la régression des tumeurs.
Une radiothérapie ultra-rapide
Après l’ablation d’une tumeur, on utilise souvent des rayons afin de détruire les cellules cancéreuses qui pourraient rester. En cas de tumeur localisée de petite taille, avec un faible risque de rechute, un traitement simplifié consiste à irradier la zone où elle se situe directement pendant l’intervention chirurgicale. Ce protocole ne prend qu’une journée et permet d’échapper à plusieurs semaines de radiothérapie. Le Centre Antoine Lacassagne de Nice teste un nouvel appareil, Papillon +, développé par le Pr Jean-Pierre Gérard, capable de délivrer cette dose de rayons en une à deux minutes seulement, contre trente minutes auparavant. Un gain de temps et des économies pour les équipes médicales. Une étude clinique, en cours, doit évaluer l’efficacité de cette pratique et peut-être l’étendre à d’autres hôpitaux (dix à quinze appareils pourraient être disponibles en France d’ici deux ans).
Des chirurgies moins fréquentes
À l’avenir, on aura sans doute moins recours au bistouri. Proposer aux femmes des alternatives à la chirurgie et leur épargner des conséquences lourdes (perte de mobilité, lymphœdème…), est une des priorités. Il sera sans doute plus courant, après biopsie de la tumeur, de débuter par une chimiothérapie pour éviter l’opération si possible. Aujourd’hui, on utilise cette approche uniquement dans certains cas (cancers triples négatifs ou HER2 positifs). Pour la généraliser, les médecins doivent trouver des moyens de bien mesurer la réponse au traitement « sans ouvrir » et déterminer s’il permet à lui seul une rémission complète. Avec toujours la même idée en tête : que les femmes puissent laisser la maladie derrière elles.
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