Les Français sont branchés par les ondes. Toujours présente dans le quotidien de nombreux Français, la radio continue d’arriver en tête des médias les plus crédibles, selon l’édition 2023 du baromètre des médias de La Croix. Mais pour l’apprécier, encore faut-il l’écouter : les audiences, elles, continuent de diminuer. Le nombre d’auditeurs s’élevait à 40,84 millions en 2021 et est tombé à 39,35 millions fin-2022, accusant donc une baisse d’1,5 million en un an.
A l’occasion de la publication des audiences, le mois dernier, et de la journée de la radio, ce lundi, 20 Minutes a interrogé ses lecteurs sur leur (dés) amour pour le poste. Et, à les entendre, le TSF a encore de beaux jours devant lui. Les émissions radio rythment toujours le quotidien de plusieurs personnes. Roby, par exemple, ne peut pas se passer de France Inter : il commence « le matin, à partir de 5h30 ». « Chaque fois que je suis dans une pièce où il y a une radio, toute la journée, je suis branché sur cette station, tellement multiple par ces émissions ses journalistes et animateurs, son humour », poursuit-il.
Madeleine de Proust FM
« Je vis seule et la radio est quasiment toujours allumée chez moi : cela fait une présence, raconte Christiane. Les programmes de radio sont globalement plus intéressants et plus variés que ceux de télévision, et je trouve toujours quelque chose qui m’intéresse. De plus je peux faire autre chose en écoutant la radio alors que la télé rend plus passif. » La radio est souvent mise en opposition avec sa petite sœur, la télévision. « Je ne veux plus regarder les infos à la TV qui sont beaucoup plus anxiogènes », estime Lilou, qui préfère « l’ambiance est à la fois sérieuse et décontractée des matinales ».
Les heures passées devant le poste convoque aussi chez nos lecteurs des souvenirs d’enfance. « Mon père était ouvrier, ma mère « femme au foyer », en zone rurale, nous écoutions déjà le France Inter de l’époque, et cela dure depuis soixante-trois ans, se souvient Roby. Je ne m’en lasse pas. (…) En rentrant de l’école, avec ma mère qui cousait ou repassait, nous écoutions religieusement Jacques Chancel et ses « Radioscopies » et, comme une madeleine de Proust, chaque fois que je vois une machine à coudre j’y repense. » Olivia, 34 ans, se décrit, elle aussi, comme une enfant de la radio. « Dès l’âge de 5 ans j’ai eu un poste dans ma chambre, je l’écoutais toute la journée jusqu’au coucher et toutes les radios », explique-t-elle.
De la friture sur la ligne
Car si Olivia parle au passé, c’est que son opinion sur la radio a un peu changé. « Maintenant, je la fuis, car à chaque fois que je l’écoute, je passe trop de temps à chercher une station de la bande FM potable, reprend-elle. La radio ne propose plus de vraies découvertes musicales, les radios libres sont devenus lassantes. Et surtout, beaucoup trop de publicités ! » Ajoutez les animateurs jugés énervants ou les émissions plus aussi intéressantes qu’avant, et vous avez l’ensemble des griefs partagés par de nombreux lecteurs.
Pour la musique, la radio est remplacée par d’autres moyens d’écoute, du bon vieux CD en voiture aux services de streaming. « Aujourd’hui je suis abonnée à un service de streaming et c’est beaucoup plus sympa : pas de pub, j’écoute toute sorte de musique à n’importe quel moment de la journée et j’ai accès à des podcasts, explique Laetitia. Cela a un coût mais c’est le prix à payer pour un divertissement de qualité. » Alors, il ne reste plus qu’à souhaiter à la radio de se réinventer. Au moins pour ne pas disparaître. « La disparition de la redevance me fait pourtant craindre un horizon assez sombre » pour les radios publiques, s’inquiète Roby.
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