- La série Obi-Wan Kenobi débarque sur Disney+ ce mercredi.
- Obi-Wan Kenobi est pourtant absent des premiers brouillons de scénarios de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, sorti il y a 45 ans.
- Retour sur l’itinéraire du personnage de chevalier Jedi, incarné par Alec Guiness et Ewan McGregor.
« Hello there. » (« Bonjour toi ») Qui aurait pu deviner qu’Obi-Wan Kenobi rentrerait dans l’histoire du cinéma avec cette réplique toute simple devenue iconique, utilisée lors de sa première apparition dans Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir puis dans Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith ?
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Alors que Disney+ dévoile ce mercredi les premiers épisodes de la série dédiée à la grande figure de mentor de Star Wars, située chronologiquement entre les épisodes III et IV, retour sur l’itinéraire du personnage de chevalier Jedi, qui a marqué plusieurs générations depuis la sortie du premier long métrage de la saga intergalactique le 25 mai 1977, il y a 45 ans jour pour jour.
Un des personnages les plus importants de la saga « Star Wars »
Obi-Wan Kenobi, sage et habile chevalier Jedi, est considéré comme le meilleur négociateur de la galaxie. Il a été le padawan de Qui-Gon Jinn (Liam Neeson) et le maître d’Anakin Skywalker (Hayden Christensen), avant de se retirer sur Tatooine où il veille sur le jeune Luke Skywalker. Ce sont ces aventures dix ans après Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith et neuf ans avant Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, que la série attendue le 27 mai sur Disney+, va narrer.
Obi-Wan Kenobi est l’un des personnages les plus importants de la saga Star Wars. Jusqu’à Rogue One en 2016, il est l’un des seuls personnages à faire une apparition dans chaque film de la saga, que ce soit en présence réelle, sous la forme d’une entité fantomatique ou en caméo vocal.
Le mentor d’Anakin et Luke Skywalker est aussi l’un des héros des séries animées Star Wars: The Clone Wars, lancée en 2008, Star Wars Rebels, lancée en 2014 et de Star Wars: The Bad Batch, lancée en 2021 sur Disney+.
Le chevalier Jedi figure dans moults comics comme Star Wars : Obi-Wan & Anakin, écrite par Charles Soule, Star Wars : Dark Maul, écrite par Cullen Bunn ou encore Star Wars : Kanan, écrite par Greg Weisman. Mais surtout Star Wars : Extrait du Journal du vieux Ben Kenobi, un arc de la série de bandes dessinées Star Wars écrite par Jason Aaron. Il apparaît enfin dans les romans comme Sombre Apprenti de Christie Golden et les jeux vidéo, tels que Star Wars : Galactic Defense.
Ben Kenobi, la première version du personnage
Obi-Wan Kenobi est pourtant absent des premiers brouillons de scénarios de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir. Le personnage fait son apparition dans la troisième mouture du scénario intitulée The Star Wars – From the Adventures of Luke Starkiller, achevée en août 1975.
Dans cette version, Luke rend visite au vieux Ben Kenobi (pour Obi-Wan Kenobi, il faut encore patienter), un Jedi comme l’était son défunt père, dans l’espoir qu’il se joigne à lui pour aider la belle princesse Leia. Les chevaliers Jedi font encore appel au pouvoir du Kyber Crystal, une pierre qui décuple la force dérobée par Dark Vador, que Ben Kenobi va tenter de reprendre à son ancien disciple passé du côté obscur.
Celui-ci ne meurt pas sous le sabre laser de Dark Vador, mais s’enfuit de la station spatiale avec les autres. La décision de tuer le personnage d’Obi-Wan Kenobi ne sera prise que sur le tournage de Star Wars : Un nouvel espoir, dont le scénario, achevé le 15 janvier 1976, est sans cesse peaufiné par George Lucas.
« Obi-Wan Kenobi », un personnage inspiré par Akira Kurosawa
George Lucas s’est inspiré du général Makabe Rokurōta, un personnage du film La Forteresse cachée d’Akira Kurosawa, joué par Toshiro Mifune, d’où les sonorités nipponnes du nom du personnage et ses vêtements inspirés des samouraïs.
Le créateur de la franchise n’a pas toujours su exactement que faire avec le personnage d’Obi-Wan Kenobi. Pendant le tournage de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, il lui apparaît évident que le sort qu’il a réservé au Jedi n’est pas satisfaisant. Une fois le rayon tracteur coupé, son rôle est presque terminé.
La mort d’Obi-Wan Kenobi a donné naissance au personnage de Yoda
Sa femme, Marcia Lucas, qui a participé au montage d’American Graffiti ou de Taxi Driver, lui suggère de le tuer. George Lucas expliquera plus tard qu’il pensait que « ce serait beaucoup plus puissant, satisfaisant et intéressant si Dark Vador le tuait et qu’il prenait une autre forme. »
Cette décision n’est pas sans conséquences. Le créateur de la saga dira dans cette même interview que tuer Kenobi présentait des défis pour la suite de la première trilogie. Luke avait encore besoin d’être formé et c’est pourquoi il a fini par créer Yoda.
Le sort d’Obi-Wan Kenobi met en rogne son premier interprète, Sir Alec Guiness, qui menace de se retirer du film. George Lucas le convainc de l’intérêt narratif de sa décision. Obi-Wan Kenobi ne meurt pas vraiment, il a disparu physiquement pour ne faire plus qu’un avec la Force.
Il devient ainsi un esprit capable de guider le jeune homme et sa voix désincarnée survient au moment crucial de l’attaque de l’Etoile de la mort avec la fameuse réplique : « Use the Force, Luke ».
Toshiro Mifune pressenti pour incarner Obi-Wan Kenobi
George Lucas mise sur quatre acteurs encore méconnus pour le casting du premier opus de la saga. La Twentieth Century Fox s’inquiète de n’avoir aucune star au générique. Le réalisateur pense d’abord offrir le rôle au japonais Toshiro Mifune.
Le héros des Sept samouraïs refuse : « Mon père m’a appris qu’on lui avait offert le rôle d’Obi-Wan Kenobi, mais qu’il était préoccupé par la façon dont le film serait reçu et de l’image du samouraï dévalorisée, figure sur laquelle George Lucas avait fondé beaucoup pour son personnage et son style de combat », expliquera sa fille en 2015.
George Lucas cherche un acteur distingué et charismatique. Il jette son dévolu sur l’anglais Alec Guiness, lauréat d’un Oscar pour Le pont sur la rivière Kwai, fort d’une quarantaine de films, dont des superproductions comme Docteur Jivago ou encore Lawrence d’Arabie.
L’aversion d’Alec Guiness pour « Star Wars »
Sir Alec Guinness n’a jamais caché son aversion pour les films de science-fiction. Lorsqu’on lui propose le rôle en 1975, il a écrit une lettre à son amie de longue date, Anne Kaufman, dans laquelle il qualifie le film de « bêtise de conte de fées ». Il envisage cependant d’accepter de tourner le long-métrage : « Science-fiction – ce qui me fait réfléchir – mais il sera réalisé par [George] Lucas qui a fait American Graffiti, ce qui me donne l’impression que je devrais le faire. »
Sur le tournage, l’acteur britannique n’est pas tendre. « Je suis revenu à Londres ce soir pour tourner au studio jusqu’à la fin de la semaine. Je ne peux pas dire que j’apprécie le film, on m’apporte régulièrement de nouveaux dialogues pourris sur des bouts de papier rose – et aucun d’eux ne clarifie mon personnage ni le rend supportable, écrit-il à Anne Kaufman. Je dois retourner au studio et travailler avec un nain (il est adorable, – et il doit se laver dans un bidet) et ton compatriote Mark Hamill, ainsi que Tennyson (ça ne peut pas être ça) Ford – Ellison ( ? – Non !*) – bon, un jeune homme filiforme et languissant qui est probablement intelligent et drôle. Mais, mon Dieu, mon Dieu, ils me donnent l’impression d’avoir 90 ans – et me traitent comme si j’en avais 106. »
Le personnage doit beaucoup à son interprète original et son passé d’acteur comique pour Ealing Studios. Sir Alec Guinness insuffle à Obi-Wan Kenobi ce qui fait son charme, un sarcasme sous-jacent, à peine contenu. Alec Guiness changera finalement de ton dans sa biographie où il salue Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir comme « un film assez stupéfiant en tant que spectacle et techniquement brillant. Excitant, très bruyant et chaleureux. »
L’acteur estimé détestait l’idée de rester dans les mémoires pour ce rôle. Quand un jeune fan, qui avait vu le film plus de 100 fois, est venu lui demander un autographe. L’acteur a accepté de signer à condition que le fan promette de ne plus jamais regarder le film car « cela va avoir un effet délétère sur votre vie ».
Même si Alec Guiness ne comprenait pas tout à fait pourquoi les gens aimaient tant le film, il pouvait voir qu’il résonnait. Il a accepté de tourner dans les deux autres opus de la première trilogie. Star Wars lui a apporté beaucoup d’argent : il avait négocié presque 2% de toutes les recettes.
Ewan McGregor dans les pas d’Alec Guiness
« Ewan McGregor est une valeur montante de l’industrie cinématographique européenne, déclare George Lucas dans le numéro hors série de Lucasfilm magazine à l’automne 1999. C’est un acteur très puissant, il possède l’énergie, la grâce et l’enthousiasme pour interpréter le jeune Obi-Wan. » Lors de l’annonce officielle de sa présence au générique de la prélogie en 1997, Ewan McGregor s’exclame : « On ne peut pas refuser une telle proposition, n’est-ce pas ? ».
Pour se préparer au rôle, l’acteur né en Ecosse travaille les gestes et mimiques, l’accent et le rythme des phrases d’Alec Guinness. Comme son prédécesseur, il se plaindra du tournage « devenu l’exemple même de l’ennui » en raison des effets spéciaux « si compliqués à mettre en place ». Il se réconcilie avec la saga avec l’épisode II : « il y avait plus de place pour l’humour et (…) nous avons injecté un peu d’humanité, ce qui est une bonne chose. »
Si Alec Guiness apporte du sarcasme au personnage, Ewan McGregor lui donne un charme fou. Son interprétation de la phrase mémorable d’Obi-Wan, « Bonjour toi », au moment où, dans La Revanche des Sith, il s’en prend tout seul au général Grievous sur Utapau, en retenant à peine un sourire confiant, a fait du personnage un mème incontournable.
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