“Un verre de vin par jour éloigne le médecin”. cet adage, parfois entendu directement de la bouche de nos aînés, n’est évidemment pas validé par la science. C’est même le contraire.

Selon les scientifiques de l’Université d’Oxford, dont l’étude est parue ce mardi 26 juillet dans la revue Molecular Psychiatry, le vin n’a rien d’un élixir de jeunesse. Leurs recherches attestent en effet de dommages observés sur l’ADN des consommateurs réguliers d’alcool.

Précisément, les chercheurs ont remarqué que les télomères – situés à l’extrémité des chromosomes – avaient raccourci chez les personnes buvant plus de 17 unités de boisson alcoolisée par semaine. Cela correspond à plus de cinq verres de vin ou 8 pintes de bière. 

Conséquence ? Un vieillissement naturel prématuré s’opère, lequel s’accompagne d’un risque plus élevé de développer des pathologies liées à l’âge comme Alzheimer. “Nos résultats fournissent une autre information aux cliniciens et aux patients qui cherchent à réduire les effets nocifs de l’excès d’alcool », a déclaré le Dr Anya Topiwala, experte en psychiatrie à l’Oxford Population Health et auteure principale de l’étude, dans un communiqué.

L’ADN de 40% des buveurs de vin régulier endommagé

Afin d’observer les effets de l’alcool sur le vieillissement de l’ADN, les scientifiques ont sélectionné près de 245 000 profils de Britanniques issus de la base de données UK Biobank. D’un âge moyen de 57 ans, 51% des profils étaient ceux d’hommes, et 49% ceux de femmes répartis par habitudes de consommation d’alcool. La plupart des profils étudiés étaient ceux de buveurs actuels, avec seulement 3 % n’ayant jamais bu et 4 % ayant déjà bu”, rapporte le Daily Mail. 

En confrontant les données génétiques d’anciens grands buveurs d’alcool, et celles des buveurs actuels, les chercheurs ont remarqué des modifications sur l’ADN. 40% des participants buvant plus de 17 unités par semaine – plus de cinq verres de vin ou 8 pintes de bière – avaient une longueur de télomères plus courte. Ce qui n’était pas observable chez les consommateurs de moins de 17 unités. 

L’augmentation des boissons alcoolisées de 10 à 32 unités par semaine était associée à l’équivalent de trois à 6 ans de vieillissement biologique.

Pour expliquer cet impact délétère de l’alcool sur l’ADN, les chercheurs semblent statuer sur l”augmentation du stress oxydatif et de l’inflammation” produite par la décomposition de l’éthanol dans le corps, lit-on dans le communiqué.

Mort cellulaire et maladie d’Alzheimer

Situées aux extrémités des chromosomes, les télomères sont des marqueurs de vieillissement biologique, indique l’étude. “Une fois que les télomères deviennent trop courts, les cellules ne peuvent plus se diviser et peuvent même mourir”, expliquent les auteurs dans le communiqué. Une étude finlandaise publiée en 2012 dans le Journal européenn d’épidémiologie avait déjà démontré que la consommation d’alcool, même faible et au milieu de la vie, affectait la longueur des télomères.

Et de tels phénomènes ne sont pas neutres. “Des télomères raccourcis ont été observés comme facteurs de risque susceptibles de provoquer un certain nombre de maladies graves liées à l’âge, telles que la maladie d’Alzheimer”, a indiqué le Dr Anya Topiwala.

C’est en tout cas ce qu’on peut lire dans une étude de 2019 publiée dans le Journal européen d’épidémiologie. Les chercheurs y affirment que des télomères courts sont associés “d’un point de vue observationnel et causal”, à un risque accru de maladie d’Alzheimer. 

À noter que d’autres recherches, cette fois publiées en décembre 2017, ont démontré qu’à l’inverse, des télomères trop longs étaient associés à des risques de cancers.

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