Matelas souple ? Ferme ? À mémoire de forme ? Quel modèle choisir pour s’assurer une bonne nuit quand on souffre de douleurs au dos ? Quatre conseils de spécialistes.
Les douleurs de dos impactent déjà suffisamment le quotidien, alors autant mettre toutes les chances de son côté pour qu’elles n’atteignent pas, en plus, nos nuits. En la matière, le choix du matelas est à prendre au sérieux. On a tendance à penser qu’il faut absolument opter pour un modèle ferme voire dur pour bien dormir, mais la réalité s’avère plus nuancée. Voici quelques conseils de professionnels pour choisir correctement son matelas quand on a mal au dos.
En vidéo, réveils nocturnes : 4 astuces pour retrouver le sommeil
Choisir du neuf
L’option «d’occasion» est certes plus économique, mais loin d’être idéale pour quelqu’un souffrant de douleurs dorsales. La raison est simple : un matelas déjà utilisé aura pris la forme du corps du dormeur précédent. «Si le matelas est trop déformé, on va se crisper pour essayer de mettre son corps droit ; or, c’est cela qui provoque les douleurs, explique Xavier Dufour, kinésithérapeute. De même, se retrouver dans une position inconfortable obligera le corps à tirer sur certaines structures, notamment les ligaments, et accentuera les douleurs.»
Par ailleurs, ne pas changer régulièrement de matelas entraînera des problèmes identiques. «Même ceux de très bonne qualité commencent à se déformer 5 à 10 ans après l’achat, d’abord de quelques millimètres puis cela va en s’amplifiant jusqu’à ce qu’il y ait un écart flagrant entre le point le plus haut du matelas et le plus bas», commente Julien Sylvain, cofondateur de la marque de literie Tediber. Le spécialiste recommande donc d’en acquérir un nouveau tous les dix ans.
L’essayer, absolument
De nombreuses marques proposent un ou plusieurs mois d’essai avant l’achat définitif, et ce n’est pas pour rien. Julien Sylvain le rappelle : s’asseoir sur un matelas dans un magasin durant quelques minutes peut donner l’impression de l’avoir testé, mais ce n’est pas assez. «Essayer un matelas quelques instants va nous aider à voir s’il est confortable, mais pas à savoir s’il est vraiment bon pour notre dos», rebondit le professionnel. Pour ce faire, il est essentiel de passer plusieurs nuits sur la surface et d’évaluer les sensations. «Au début on peut trouver le matelas trop ferme parce qu’on a une habitude de confort, mais au bout de quelques nuits on va s’habituer et sentir la différence de maintien sur le corps», poursuit-il.
Attention aussi à ne pas mélanger «sensation d’accueil» et maintien. «La première nous indique si c’est mou ou dur, c’est du confort. Le maintien, en revanche, est important pour lutter contre les douleurs dorsales. Il faut se demander si sa colonne vertébrale est droite sur le matelas ou si l’on va devoir compenser le fait qu’elle ne le soit pas, par des contractions musculaires», qui entraîneront des douleurs, indique Julien Sylvain.
Suivre sa morphologie
Doit-on se diriger vers un modèle souple, ferme, à mémoire de forme ? En réalité, il n’existe pas vraiment de réponse. Le choix doit surtout s’effectuer en fonction de sa morphologie. «Un petit gabarit préférera un matelas plus souple tandis qu’un gabarit plus important penchera pour un modèle plus ferme», indique le kinésithérapeute Xavier Dufour. L’objectif est d’éviter les points de pression. Le professionnel le rappelle : l’homme est fait pour dormir à plat. «Nous sommes déjà bien trop souvent « enroulés », quand on est plié en étant assis sur une chaise, par exemple, ce qui entraîne beaucoup de douleurs dorsales, commente le kinésithérapeute. Il faut absolument corriger la position au moins dans son lit, et donc ne pas dormir sur un matelas qui s’enfonce trop ou au contraire qui résiste trop.»
François Duforez (1), médecin du sport et du sommeil qui a notamment conduit une étude sur le rôle de la literie sur le sommeil des adolescents, ajoute : «Quand on est allongé bien droit, on se « réinitialise ». Entre le moment où l’on se couche et celui où l’on se lève, on peut avoir grandi d’1cm. Dormir bien à plat permet la réextension des muscles intervertébraux et la détente musculaire».
Ne pas oublier l’oreiller
Comme il est essentiel de dormir bien à plat, attention à ne pas placer sa tête sur une montagne d’oreillers. Cette dernière nous expose à des douleurs au niveau du dos et des cervicales.
Privilégier un grand format
Si l’on dispose de la place nécessaire dans sa chambre, mieux vaut miser sur une largeur correcte du matelas. De cette façon, on comprend inconsciemment que l’on peut bouger, changer de position plus facilement sans risquer de tomber. «Il est primordial de bouger pour avoir une bonne circulation et de ne pas souffrir de stases veineuses (zones où le sang ne circule pas, NDLR), explique François Duforez. Les travaux menés en 2015 par le chercheur Brice Faraut montrent qu’en diminuant les contraintes mécaniques, on dort mieux. Or le sommeil améliore et modifie le seuil de douleurs, notamment lombaires.»
(1) Le Dr François Duforez est aussi responsable scientifique du laboratoire du sommeil Bultex.
Source: Lire L’Article Complet