La fin du monopole dans le secteur automobile pour les réparations, c’est une bonne nouvelle !
La société de consommation, qui a marqué la seconde moitié du XXe siècle, est presque devenue un souvenir. Plusieurs facteurs ont contribué à changer nos comportements. D’abord, le sentiment que les ressources de la planète se raréfient et qu’il faut lutter contre toute forme de gaspillage. Ensuite, la prise de conscience que beaucoup d’objets servent peu et qu’il vaut mieux les partager. De plus, posséder a perdu de son attrait et n’est plus forcément un marqueur social de réussite. L’occasion n’est plus réservée aux gens disposant de peu de moyens – voir le succès du marché des vêtements de seconde main.
Le développement de la consommation collaborative s’inscrit aussi dans cette tendance. On fait réparer, on jette moins, on partage plus. Louer permet en outre d’accéder à des biens en bon état, récents. Qu’il s’agisse d’une voiture ou d’électroménager, la location, auprès de professionnels ou de particuliers, permet d’améliorer son quotidien sans sacrifier son budget. De plus, les loueurs particuliers trouvent là un complément de revenus.
Enfin moins chères
L’objectif de cette décision est notamment de réduire les coûts de réparation des véhicules, puisque les garagistes ont maintenant le choix de remplacer une pièce endommagée d’une voiture sans passer obligatoirement par le constructeur du véhicule. C’est aussi une façon de se mettre en conformité avec nos voisins européens qui ont ouvert le marché depuis au moins dix ans. Notons au passage que cette mesure vient en compléter une autre déjà en place mais que peu de consommateurs connaissaient : depuis cinq ans, les garagistes ont l’obligation de proposer à leurs clients des pièces détachées d’occasion issues de casses auto. Pourtant, selon la Répression des fraudes, plus d’un professionnel sur deux ne propose jamais cette possibilité à ses clients.
Bien sûr, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les garagistes qui voient là un important manque à gagner (ce qui explique le lobbying exercé contre cette proposition) : il faut savoir, en effet, que le service après-vente est souvent la plus grande source de recettes d’une concession automobile, notamment chez les généralistes, parfois loin devant la vente de voitures neuves. C’est en revanche une excellente nouvelle pour les automobilistes français : cette loi va leur permettre de faire des économies. L’ouverture du marché de la pièce visible permettra aux garages et réparateurs de se fournir chez des équipementiers à des prix bien plus bas que ceux des constructeurs. Et si la répercussion est faite sur la facture du client, celui-ci pourrait espérer une baisse de 15 % à 30 % du coût de la réparation du véhicule. Seul risque : que les réparateurs n’en profitent pas pour augmenter leurs marges…
Par ailleurs, cette baisse de prix des pièces détachées va avoir une répercussion inattendue : les primes d’assurance devraient baisser – jusqu’à 10 % de moins, estiment les plus optimistes – dans la mesure où le coût des réparations consécutives à un sinistre devrait se révéler moins élevé. Mais, sur cet aspect, il faut se montrer prudent : le calcul des primes prend en compte de multiples paramètres dépendant d’autres facteurs (sinistralité dans l’année, coût de l’énergie, par exemple).
Bon à savoir : le malus écologique
Le malus écologique est une méthode fiscale de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre visant à taxer l’achat des véhicules fortement émetteurs de CO2. Début 2023, il a encore augmenté. Le seuil de déclenchement est passé de 128 g/km à 123 g/km.
Le malus débute à 50 euros mais les montants augmentent ensuite de façon exponentielle : 1 504 euros à 150 g/km, 3 119 euros à 160 g/km, près de 22 000 euros à 200 g/km. Le montant du « super malus » a également été revu à la hausse. Il passe de 40 000 à 50 000 euros et concerne les modèles émettant plus de 226 g/km de CO2. Dans les faits, aucune voiture n’est concernée sur le marché français. Du côté du malus au poids, les propriétaires de véhicules de plus de 1 800 kg devront dépenser 10 euros par kilo supplémentaire.
STÉPHANE DORMEUIL
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