Bébé réagit-il quand on l’appelle ? Se réveille-t-il lorsqu’un bruit plus ou moins fort est émis non-loin de lui ? Pour s’assurer que son enfant entend bien, certains détails doivent être observés.

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Il peut arriver qu’un enfant présente une déficience auditive dès la naissance, ou que celle-ci apparaisse au fil des mois. Le plus tôt celle-ci est détectée, le mieux elle sera traitée. Voici comment s’assurer que son bébé entend bien.

Les signes d’une perte d’audition chez un nourrisson

D’après la Polyclinique de l’oreille, institution québécoise, un bébé de moins de 3 mois qui entend bien devrait sursauter lorsqu’il y a un bruit très fort, se calmer en entendant des voix familières, porter attention à ces dernières, pleurer différemment pour exprimer des besoins différents, émettre des sons de plaisir (roucoulement), et s’amuser à produire des sons et des bruits. Entre 3 et 6 mois, il devrait remuer ou se réveiller s’il entend des voix durant son sommeil, tourner la tête quand quelqu’un l’appelle ou qu’il entend un son, puis produire des sons et des bruits qui ressemblent de plus en plus à des mots. Petit à petit, il devrait pouvoir réagir à son nom et tourner la tête, comprendre des mots simples et babiller. Puis à environ un an, pouvoir imiter des sons d’animaux, répéter des mots simples, comprendre des consignes simples, dire « papa » ou « maman », et se tourner vers un son. Après avoir soufflé sa deuxième bougie, un enfant qui entend bien devrait notamment être capable d’indiquer du doigt les parties de son corps, lorsqu’on les lui nomme sans qui ne puisse voir les lèvres de son interlocuteur bouger, et avoir une expression normalement intelligible de 50 à 75%.

L’évaluation de l’audition d’un bébé se base donc surtout sur sa façon d’acquérir le langage. Toutefois, si ces signes peuvent mettre la puce à l’oreille, ils ne permettent pas un diagnostic certain d’une perte d’audition. Des retards de développement chez un bébé peuvent avoir d’autres origines, ou tout simplement signifier que l’enfant prend plus son temps que les autres. En cas de doute, il vaut mieux demander conseil à son médecin ou son pédiatre, qui prescrira une visite chez un ORL si besoin.

Comment évaluer la perte d’audition d’un bébé ?

Une déficience auditive congénitale peut être dépistée chez un nouveau-né. Depuis 2012, le dépistage de la surdité à la naissance est obligatoire en France (avec l’accord des parents). Une sorte de petit écouteur est placé dans la partie externe de l’oreille : celui-ci envoie des sons, puis la partie interne de l’oreille (cochlée) émet un faible écho, une émission oto-acoustique (EOA), lorsqu’il est reçu. Cet écho est ensuite analysé. Les résultats sont instantanés. Si le test est « réussi », le nouveau-né présente une bonne audition. Mais cela n’exclut pas la possibilité qu’un problème auditif apparaisse durant son développement, puisque toutes les fréquences de sons ne peuvent pas être vérifiées durant ce test et que certains problèmes auditifs surviennent plus tard (à cause d’otites à répétition, par exemple). Le résultat de l’examen peut aussi être « référé » : l’enfant présente un risque de surdité ou de déficience auditive, ou les conditions ne test n’étaient pas assez bonnes pour obtenir des analyses concluantes. Dans ce cas-là, il faut vérifier auprès d’un ORL.

Les différents degrés de perte auditive

Problème d’audition ne veut pas forcément dire surdité. Le ministère de la Santé présente les différents degrés de perte auditive. Plus il est élevé, et plus le langage et l’articulation sont impactés.

  • Légère (perte auditive de 21 à 40 décibels) : des éléments phonétiques échappent à l’enfant et la voix faible n’est pas correctement perçue. Le développement cognitif de l’enfant peut être difficile au quotidien et durant sa scolarité. Elle peut notamment être causée par des otites à répétition, et est décelable grâce à un audiogramme.
  • Moyenne (perte auditive de 41 à 70 décibels) : la parole est perçue si la voix est forte et il présente des troubles du langage et de l’articulation importants. L’enfant doit être appareillé à partir de ce stade. À partir de 55 décibels de perte, la voix normale est perçus mais il n’en comprend pas le sens.
  • Sévères (perte auditive de 71 à 90 décibels) : rien n’est perçu sauf à forte intensité. Des voix fortes peuvent être entendues mais le sens de ce qui est dit n’est pas totalement compris. L’enfant reconnaît toutefois les bruits habituels et certaines voyelles, et peut compenser en lisant sur les lèvres.
  • Profondes (perte auditive supérieure à 90 décibels) : rien n’est perçu même à voix forte. À titre de comparaison, le bruit d’un marteau-piqueur est évalué à 100 décibels.

Sources :

Bébé parle, de Christine Schilte et Marcel Rufo, publié le 20 août 2014 aux éditions Hachette Pratique.

Test auditif chez l’enfant, Polyclinique de l’oreille.

Test auditif du nourrisson, Fondation pour l’audition.

Dépistage des troubles de l’audition chez l’enfant, Ministère des Solidarités et de la Santé.

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