L’arythmie cardiaque constitue un trouble du rythme du cœur fréquent, particulièrement chez les personnes âgées. Il se caractérise par des battements cardiaques irréguliers, trop lents ou trop rapides, en l’absence de justification physiologique (comme le sport). Une fois le diagnostic posé, le médecin élabore une stratégie de traitement, en fonction du patient et du type d’arythmie (fréquence, gravité, symptômes). Il peut prescrire au patient des médicaments ou une intervention chirurgicale, et l’inviter à adopter de nouvelles habitudes de vie.

✔️ Validation médicale : Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste

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Sommaire

  1. 1.Définition de l'arythmie cardiaque
  2. 2.Symptômes de l'arythmie cardiaque
  3. 3.Causes de l'arythmie cardiaque
  4. 4.Arythmie cardiaque : quand consulter ?
  5. 5.Examens et diagnostics de l'arythmie cardiaque
  6. 6.Traitements de l'arythmie cardiaque
  7. 7.Comment prévenir l'arythmie cardiaque ?

1. Définition de l’arythmie cardiaque

Dans des conditions normales, l’activité cardiaque suit une fréquence comprise entre 60 et 80 battements par minute, d’après l’étude sur les arythmies cardiaques publiée par l’Institut de cardiologie de Montréal en 2022. Mais il faut souligner que chaque individu a un rythme qui lui est propre. En cas d’effort physique, les pulsations cardiaques s’accélèrent, l’objectif étant d’approvisionner les muscles en oxygène. Chez les patients atteints d’arythmie cardiaque (ou troubles du rythme du cœur), le rythme cardiaque est anormal, et ce, en l’absence de justification extra-cardiaque (sport ou dérèglement thyroïdien, par exemple). Selon les patients, il peut être soit désordonné, soit trop rapide, soit trop lent. En effet, il existe une multitude de formes d’arythmie cardiaque, plus ou moins sévères, chacune ayant ses propres causes et symptômes. Elles sont réparties par catégories, en fonction de leur effet (accélération/ralentissement des pulsations ou rythme cardiaque désordonné) et de leur lieu de naissance (oreillette ou ventricule). Généralement peu dangereuses, les arythmies supraventriculaires prennent naissance dans les oreillettes, en amont des ventricules. D’après le dossier sur les arythmies cardiaques publié par la Fondation suisse de cardiologie en 2022, les formes les plus répandues sont :

  • la fibrillation auriculaire : il s’agit du trouble du rythme cardiaque le plus courant. Les battements du cœur sont, ponctuellement ou durablement, irréguliers, et trop rapides ;
  • le flutter auriculaire : le pouls est régulier, mais trop rapide, ce qui peut provoquer des palpitations, un poids au niveau de la poitrine ou un manque de forces ;
  • la tachycardie supraventriculaire : le patient souffre de crises durant lesquelles le cœur s’emballe, et de fortes palpitations apparaissent ;
  • les extrasystoles : il s’agit de battements cardiaques supplémentaires et occasionnels, qui sont suivis d’une longue pause. Cette forme d’arythmie est anodine, et ne nécessite pas de prise en charge particulière ;
  • la bradycardie : les battements cardiaques sont trop lents, ce qui est parfois dû à un dysfonctionnement du nœud sinusal, le stimulateur naturel du cœur.

Mais les arythmies cardiaques peuvent également naître dans les ventricules. En l’absence de prise en charge, elles peuvent s’avérer fatales pour le patient. On distingue deux principales formes d’arythmies ventriculaires (Fondation suisse de cardiologie) :

  • la tachycardie ventriculaire : les battements des ventricules sont anormalement rapides, et le sang n’y circule plus normalement. Sans traitement, le patient peut développer une fibrillation ventriculaire et décéder des suites d’un arrêt cardiocirculatoire ;
  • la fibrillation ventriculaire : les stimulations électriques sont si rapprochées que les ventricules ne parviennent plus à se contracter et à faire circuler le sang.

2. Symptômes de l’arythmie cardiaque

Selon les patients, et les formes d’arythmie cardiaque, les symptômes varient fortement. Généralement, les troubles de rythme cardiaque sont sans gravité et temporaires. Néanmoins, dans certains cas, les manifestations physiques se prolongent et nécessitent impérativement une prise en charge médicale. En effet, il est important de préciser que certaines arythmies peuvent être à l’origine de complications graves (AVC, troubles de la rétine, insuffisances cardiaques ou encore embolies pulmonaires), voire d’une mort subite. Si les symptômes diffèrent d’un cas à l’autre, notamment en termes de fréquence et de durée, certains sont récurrents, à l’instar de (Institut de cardiologie de Montréal) :

  • la fatigue ;
  • la faiblesse et l’essoufflement ;
  • les étourdissements, et éventuellement les pertes de conscience ;
  • les palpitations ;
  • les chutes de tension artérielle ;
  • les irrégularités du pouls (trop rapide, ou trop lent) ;
  • les frémissements, inconforts et pressions au niveau de la poitrine.

Si le patient souffre de l’un ou de plusieurs de ces symptômes, il lui faut impérativement consulter un médecin dans les plus brefs délais.

3. Causes de l’arythmie cardiaque

De nombreuses causes peuvent engendrer des arythmies cardiaques, la principale étant directement liée à l’âge des patients (Fondation suisse de cardiologie). Si le rythme cardiaque peut être troublé n’importe quand, les risques sont nettement plus importants chez les individus plus âgés. Parfois, ce dysfonctionnement cardiaque est provoqué par une maladie cardiovasculaire (hypertension artérielle, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, valvulopathie, etc.) ou par un trouble hormonal. Mais d’autres facteurs peuvent engendrer des défaillances de l’activité électrique cardiaque. On peut notamment citer (Vidal) :

  • le stress ;
  • la consommation d’alcool, de tabac, de caféine, de certains médicaments ou de drogues ;
  • les maladies respiratoires de type asthme ou embolie pulmonaire ;
  • un trouble thyroïdien ;
  • les troubles congénitaux ou génétiques ;
  • le diabète ;
  • l’apnée du sommeil ;
  • l’hypokaliémie (manque de potassium dans le sang).

Chez de nombreux patients, il est impossible d’identifier une cause précise d’arythmie cardiaque. Ces troubles du rythme cardiaque inexpliqués sont qualifiés d’idiopathiques.

4. Arythmie cardiaque : quand consulter ?

Souvent, les symptômes de l’arythmie cardiaque sont peu perceptibles, et le patient ne les détecte pas. Par ailleurs, certaines manifestations corporelles comme les palpitations peuvent être directement attribuées au stress ou à l’anxiété. Pour les patients, il peut donc être difficile de savoir quand consulter. Comme il n’existe pas de symptômes caractéristiques, il est important de se rendre en consultation au moindre doute. En cas de douleurs dans la poitrine, d’emballement du cœur, de malaises, de troubles de la vision (sensation de « voile noir » devant les yeux par exemple), de fatigue anormale, de manque de souffle, ou encore de pâleur, le patient doit impérativement bénéficier d’examens approfondis. Une visite médicale rapide est d’autant plus nécessaire que le patient est considéré comme à risque, c’est-à-dire s’il :

  • est âgé, obèse, ou diabétique ;
  • souffre d’hypertension artérielle ou d’apnée du sommeil ;
  • est atteint de troubles cardiaques héréditaires ou thyroïdiens ;
  • est alcoolique.

Au moindre doute, il est essentiel de contacter les services d’urgence sans attendre. Seul un médecin est en mesure de réaliser les examens nécessaires, et de poser ou d’écarter, de manière fiable, un diagnostic d’arythmie cardiaque.

5. Examens et diagnostics de l’arythmie cardiaque

Lors de la consultation, le médecin commence par procéder à un examen médical complet, et par analyser le mode de vie et les antécédents du patient. Il prend le pouls du patient, et constate la fréquence de battements irrégulière, trop rapide ou trop lente. Puis, il procède à des examens complémentaires afin de confirmer son diagnostic. Les tests les plus courants sont (Fondation suisse de cardiologie, Institut de cardiologie de Montréal) :

  • l’électrocardiogramme (ECG) : des électrodes sont positionnées sur certaines zones du corps (cheville, poignet, thorax), au repos ou durant un exercice de vélo stationnaire (on parle alors d’épreuve d’effort). Les signaux électriques du cœur sont analysés et retranscrits sur un tracé ;
  • le holter : l’activité cardiaque est analysée en continu, durant 24 heures ;
  • l’échocardiographie : le médecin passe une sonde sur le thorax, ou l’infiltre dans l’œsophage. L’objectif est d’analyser les flux sanguins au niveau des différentes cavités du cœur, et de détecter d’éventuels caillots sanguins ;
  • le test d’inclinaison ou « tilt test » : souvent proposé chez les patients souffrant de syncopes inexpliquées. Il s’agit d’étudier la fréquence et le rythme cardiaque, ainsi que la tension artérielle, lors des changements de position.

6. Traitements de l’arythmie cardiaque

Le programme de traitement de l’arythmie cardiaque varie fortement d’un individu à l’autre. En effet, les soins proposés dépendent du mode de vie, de la gravité du trouble, mais également de sa fréquence et de sa forme. Dans les cas les plus bénins, les patients ne se voient pas proposer de traitement. Ils sont invités à normaliser eux-mêmes leur rythme cardiaque, en recourant à certaines manœuvres vagales (Fondation suisse de cardiologie). En cas d’arythmie cardiaque prolongée ou trop inconfortable, le médecin peut prescrire au patient un traitement médicamenteux. D’après le dossier complet sur les troubles du rythme cardiaque publié par la Fondation de recherche médicale en 2022, il peut s’agir d’antiarythmiques, de digoxine, de bêtabloquants ou encore d’inhibiteurs des canaux calciques. Parfois, des interventions médicales ou chirurgicales sont envisagées. Le médecin peut opter pour une ablation par radiofréquence (cautérisation de certaines zones du tissu cardiaque), une cardioversion (impulsions électriques pour rétablir un rythme normal) ou une implantation de défibrillateur ou stimulateur cardiaque (pour stimuler le cœur et créer un choc électrique en cas de besoin). Parallèlement, le patient est invité à modifier ses habitudes quotidiennes pour un mode de vie plus sain. Il lui est recommandé de limiter les sources de stress, de restreindre sa consommation d’alcool et de caféine, d’adopter une alimentation équilibrée, et de pratiquer une activité sportive adaptée et régulière.

7. Comment prévenir l’arythmie cardiaque ?

Une arythmie cardiaque peut survenir à tout moment et sans prévenir. Néanmoins, certains facteurs peuvent favoriser son apparition. Aussi, la prévention de ce trouble du rythme cardiaque passe essentiellement par l’adoption de mesures d’hygiène générale. Il est recommandé de privilégier une alimentation saine et équilibrée, de limiter sa consommation en alcool et en café, d’arrêter de fumer, et de pratiquer régulièrement de l’exercice physique.

Sources :

Fondation suisse de cardiologie, Fondation pour la recherche médicale, Institut de cardiologie de Montréal, Fédération française de cardiologie

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