Pendant de nombreuses années, l’arthrographie a été la seule technique d’imagerie pour étudier les articulations. Avec l’apparition du scanner et de l’IRM, elle est à présent de moins en moins utilisée. Mais quel est cet examen médical ? Comment se déroule-t-il ? Quelles sont ses indications ? Existe-t-il des complications ?

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Sommaire

  1. 1.Comment se déroule une arthrographie ?
  2. 2.Pourquoi pratiquer une arthrographie ?
  3. 3.Quelle convalescence après une arthrographie ?

Une articulation est la surface de contact entre deux structures osseuses du corps humain.

L’arthrographie est un examen d’imagerie médicale qui permet d’observer les différents éléments constituant cette articulation (le cartilage articulaire, la capsule articulaire, le ménisque, les bourses séreuses, la membrane synoviale …) et son environnement (les ligaments articulaires, les tendons, les os ..)

Elle se pratique dans un centre d’imagerie médicale indépendant ou attenant à une structure hospitalière sous la responsabilité d’un médecin spécialiste : le radiologue.

Prescrite par un médecin, elle est prise en charge à hauteur de 70% du tarif de convention établi par la sécurité sociale.

Avant l’examen, le radiologue explique au patient pourquoi on lui a prescrit une arthrographie, comment elle va se dérouler et quels sont les risques encourus. Une fois averti, celui-ci doit signer une fiche de consentement afin de donner son approbation.

Le patient remplit également une fiche d’information sur son état de santé.

Cette fiche est constituée de plusieurs questions permettant au médecin d’évaluer les risques d’effectuer cette analyse. Dans certaines situations, il est nécessaire de modifier ou d’arrêter un traitement, le temps de l’examen.

Le risque hémorragique est évalué en demandant à la personne :

  • si elle prend un traitement anticoagulant (Calciparine®, Énoxaparine®, Fragmine®, Fraxiparine®, Fraxodi®, Héparine Choay®, Inhixa®, Innohep®, Lovenox®, Arixtra®, Coumadine®, Mini-sintrom®, Préviscan®, Sintrom®, Eliquis®, Pradaxa®, Xarelto® …). Ces médicaments permettent de fluidifier le sang et sont indiqués notamment en cas de phlébite, atteinte du rythme cardiaque, chez les personnes portant une valve cardiaque ou chez les personnes alitées.
  • si elle prend un traitement antiagrégant plaquettaire (Kardegic®, Persantine®, Plavix®, Ticlid® ..). Ces médicaments permettent de fluidifier le sang et sont indiqués notamment en prévention d’un infarctus du myocarde, d’un accident vasculaire cérébral et des complications liées à l’athérosclérose.
  • si elle prend régulièrement de l’aspirine.
  • si elle est atteinte d’une maladie du sang comme l’hémophilie, la bêta thalassémie, la drépanocytose ou si elle présente des saignements du nez régulier.

Le risque allergique est évalué en demandant à la personne si elle présente des antécédents d’hypersensibilité à un médicament, souffre d’asthme ou a déjà mal toléré un examen radiologique.

Le risque immunitaire est évalué en demandant à la personne si elle a récemment souffert d’une infection ou subi des soins dentaires.

Les femmes doivent indiquer qu’elles sont enceintes ou qu’elles allaitent.

Il est recommandé de ramener les clichés radiographiques d’examens antérieurs afin de permettre au radiologue de comparer les résultats.

Aucun régime alimentaire particulier ou besoin d’être à jeun n’est nécessaire avant l’arthrographie. Pour plus de confort, il est conseillé de se rendre aux toilettes avant de commencer la séance.

La veille de l’analyse, la surface cutanée à proximité de l’articulation étudiée doit être nettoyée avec un antiseptique et surtout ne pas être rasée ou épilée.

1. Comment se déroule une arthrographie ?

Le patient se place en position allongée sur la table de radiologie. Le radiologue désinfecte la zone où se situe l’articulation et place autour un champ opératoire percé stérile. Il effectue une anesthésie locale afin de rendre insensible la surface où va avoir lieu l’injection.

Dans un premier temps, le produit de contraste est administré directement dans l’articulation par l’intermédiaire d’une aiguille stérile à usage unique.

Les spécialités radiodiagnostiques iodées utilisées sont l’ioméprol (IOMERON®), l’iopamidol (IOPAMIRON®), l’iopromide (ULTRAVIST®), l’iodixanol (VISIPAQUE®) et l’iobitridol (XENETIX®). En cas d’allergie à l’iode ou d’IRM prévue, l’acide gadotérique (ARTIREM®) est préconisé.

Ces produits accentuent le contraste entre les différents éléments des articulations afin de les visualiser plus distinctement.

Les principaux effets indésirables de ces médicaments sont : des réactions allergiques, une atteinte rénale, des troubles thyroïdiens, des nausées-vomissements et des douleurs locales passagères au point d’injection.

Afin de visualiser la diffusion correcte du produit dans l’articulation, le médecin radiologue se guide par radioscopie. Cette technique utilise les rayons X. Ces rayons sont des radiations électromagnétiques invisibles qui vont traverser partiellement le corps du patient selon la densité des éléments rencontrés. A la sortie, les rayons recueillis permettent d’obtenir une image en temps réel sur un écran.

Une fois le produit de contraste injecté et la zone à étudier opacifiée, le manipulateur radio prend des clichés radiographiques de l’articulation dans différentes positions. À chaque prise, le patient devra arrêter de bouger et couper sa respiration afin que la radio soit la plus nette possible. La radiographie est également une technique basée sur l’emploi des rayons X.

La durée de l’arthrographie est de vingt à trente minutes.

Dans un second temps, la personne peut être conduite dans une salle de scanner ou d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Le choix de la technique employée dépend de la localisation et de la pathologie recherchée. Le marquage ayant déjà été effectué lors de l’arthrographie, aucune injection complémentaire n’est nécessaire.

Le scanner dure cinq à dix minutes. Un « tube » va balayer la zone à étudier en émettant des rayons X afin d’obtenir des images en coupe. Rassemblées par un ordinateur, ces images donnent une vision en deux ou trois dimensions de l’articulation.

L’IRM dure une trentaine de minutes. Elle fonctionne grâce à l’utilisation d’ondes électromagnétiques et donne également un aperçu en deux ou trois dimensions de l’articulation.

Si l’arthrographie est associée à un scanner, l’examen prendra le nom d’arthroscanner. Couplé à une IRM, il s’agira d’une arthro-IRM.

L’exposition à forte intensité, de longue durée ou répétée aux rayons X peut provoquer des atteintes cutanées ou ophtalmologiques voire l’apparition de cancer. Quelle que soit la méthode utilisée (radioscopie, radiographie et scanner), les doses délivrées sont très faibles. Pour le moment, aucun risque de toxicité n’a été identifié. Pour se faire une idée, l’exposition moyenne suite à un cliché radiographique est équivalente à l’exposition moyenne au soleil après un voyage de quatre heures en avion.

Par précaution, un tablier de protection en plomb est parfois proposé pour protéger les organes génitaux des enfants de sexe masculin et chez les femmes enceintes.

En raison du champ électromagnétique, l’IRM est contre-indiquée chez les personnes présentant un corps métallique dans le corps (certains implants cochléaires, certaines prothèses ou valves cardiaques d’ancienne génération, les pacemakers …).

Une fois l’arthrographie et l’éventuel scanner ou IRM effectués, le radiologue examine les images et rédige un compte-rendu.

Selon la complexité de l’analyse, il est remis au patient juste après l’arthrographie ou alors envoyé directement au médecin prescripteur.

2. Pourquoi pratiquer une arthrographie ?

L’arthrographie est indiquée en cas de diminution de la mobilité articulaire, en cas de douleurs ou de signes d’inflammations des articulations indétectables lors d’une radiographie classique ou en cas d’épanchement de liquide synovial dans la cavité articulaire.

Elle permet de mettre en évidence :

  • des lésions au niveau de l’épaule : rupture de la coiffe des rotateurs…
  • des lésions au niveau du coude : présence de corps étrangers mobiles, analyse du cartilage…
  • des lésions au niveau du poignet : atteinte du ligament triangulaire, lunotriquétral, scapholunaire…
  • des lésions au niveau du genou : déchirure du ligament croisé antérieur, analyse du cartilage, déchirures ou fissures du ménisque…
  • des lésions au niveau des chevilles : atteinte du ligament latéral interne ou externe, entorse de Chopard ou de Lisfranc…

Parfois, en cas d’articulation très douloureuse et difficile d’accès comme la capsulite de l’épaule, le médecin injecte au cours de l’examen une ampoule de corticoïde à un endroit précis. Ce procédé médical appelé infiltration a pour objectif de soulager le patient en limitant les effets indésirables d’un passage dans la circulation générale de la cortisone. L’infiltration peut néanmoins provoquer une élévation de la tension artérielle, un déséquilibre du diabète, des maux de tête, des bouffées de chaleur…

3. Quelle convalescence après une arthrographie ?

Après l’examen, il est préférable de se faire raccompagner et d’éviter de conduire. L’articulation étudiée doit être le moins possible sollicitée afin d’écarter tout risque d’épanchement ou de douleur articulaire.

Toute activité physique ou soins de kinésithérapie sont déconseillés pendant quarante-huit heures.

Très rarement, une infection peut survenir dans les jours suivant l’examen. L’arthrite est due à la contamination par une bactérie, virus ou champignon lors de l’injection. En cas de fièvre, d’altération de l’état général, d’inflammation ou de douleurs au niveau de l’articulation examinée, le patient doit prévenir immédiatement son médecin.

Sources :

Société Française de Rhumatologie

Imagerie Loire-Forez – Fiche d’information Arthrographie

Assurance Maladie – Comment se déroule un scanner ?

Assurance Maladie – Comment se déroule une IRM ?

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