Les escrocs savent surfer sur l’actualité et les préoccupations des Français… Ils font chaque année des milliers de victimes en France. Sachez vous en protéger.

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Faux investissements, un filon inépuisable

Un placement méconnu et sans risque, qui rapporte entre 5% et 10% ? Passez votre chemin, c’est à coup sûr une des nombreuses arnaques financières dont raffolent les escrocs du Net. Le grand classique ? Le trading, qui consiste à jouer sur le cours des actions, des devises, en vous faisant miroiter des gains miraculeux… Mais les escrocs savent aussi séduire les épargnants prudents, avec des actifs réels. « Après les diamants d’investissements, les containers, ou l’or, on voit de plus en plus des propositions d’investissements dans le vin, le whisky, le champagne, les vaches laitières, ou même les parkings d’aéroport », soupire Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l’AMF (Autorité des marchés financiers). Leur point commun ? Les escrocs finissent par se volatiliser avec vos économies. « Les victimes, même si elles portent plainte, ne récupèrent quasiment jamais leur argent », observe la spécialiste de l’AMF.

A savoir. « Certains sites de trading vont jusqu’à vous prêter les quelques centaines d’euros nécessaires à votre premier investissement. Bien sûr, la première fois vous gagnez, et après vous perdez beaucoup plus. Fuyez ces propositions », explique Pascal Tonnerre, fondateur du Réseau anti-arnaque, partenaire de l’UFC Que Choisir.

Quand les pros sont victimes d’usurpation

Les épargnants ont acquis quelques bons réflexes. Ils vérifient parfois, sur Google notamment, que la société qui leur présente un investissement a bien pignon sur rue. Mais les malfaiteurs peuvent avoir usurpé son identité. « Récemment, des aigrefins proposaient de souscrire à une SCPI (société civile de placement immobilier) renommée, et détournaient l’argent collecté à leur profit », indique Claire Castanet. Certains conseillers financiers indépendants, bien inscrits comme c’est la loi sur les registres légaux réservés à leurs professions, ont même eu la désagréable surprise de découvrir que des escrocs vendaient en leur nom des placements fantômes. Même la DGFIP, la direction générale des finances publiques (les services des impôts), se fait régulièrement usurper son identité par des escrocs qui vous assurent que vous n’avez pas réglé vos impôts… ou au contraire veulent vous rembourser un trop-payé.

A savoir. Avant toute réponse ou souscription, recherchez les véritables coordonnées du site sur internet, et contactez-le par téléphone ou par mail afin de vérifier l’authenticité de la proposition.

Ce qui est gratuit… n’existe pas

Des vêtements ou des produits de maquillage trop bon marché, un iPhone à prix bradé… Non, ce n’est pas une bonne affaire, avertit la DGCCRF, le gendarme de la consommation ! En validant les conditions générales, que personne ne lit, vous souscrivez par exemple sans le savoir à un abonnement, payé par prélèvement automatique sur votre carte bancaire. Comme vous donnez le numéro de celle-ci pour payer le petit prix demandé, les escrocs ont même toutes vos informations personnelles à leur disposition. « Les victimes mettent souvent plusieurs mois à s’apercevoir de ce prélèvement régulier sur leur carte, et ont toutes les peines du monde à résilier l’abonnement car il n’y a aucun numéro de téléphone à contacter, aucun service client », constate Pascal Tonnerre.

A savoir. La seule solution pour sortir de ce piège est de faire opposition sur la carte, sans espoir de récupérer les sommes déjà prélevées.

Ne rien acheter via les réseaux sociaux

« Attirés par des bannières publicitaires sur Facebook, et conquis par les belles photos affichées, de nombreux particuliers achètent sans s’en apercevoir sur des sites exotiques, asiatiques souvent, qui affichent des prix très attractifs. Dommage, car ils ne sont jamais livrés ! », observe le Réseau Anti-Arnaque, qui met en garde sur sa page Facebook contre toutes les escroqueries en vogue. La meilleure façon de s’en prémunir est d’éviter de commander sur des sites inconnus qui ne sont pas a minima basés en France. Pour connaitre le pays d’origine d’un site, il faut consulter les mentions légales, obligatoirement indiquées, et fuir ceux où cette information est difficile d’accès.

A savoir. « Même avec un site basé dans un autre pays européen, il est très difficile de se faire rembourser en cas de litige », met en garde Pascal Tonnerre, qui précise que les sites frauduleux ne sont pas seulement basés à Chypre ou Hong Kong. « Certains sont hébergés au Canada, ou même au Luxembourg ».

Crise sanitaire, escroqueries à la pelle

Dès qu’une arnaque est éventée, un site démasqué, les escrocs disparaissent et en inventent d’autres. Ils surfent sur l’actualité, et la pandémie a nourri leur imagination. Certains vous assurent que vous avez droit à une aide financière afin de dérober vos coordonnées bancaires. D’autres vous proposent d’investir dans un vaccin ou d’en recevoir un. Sans compter les recettes fantaisistes pour vous protéger du virus, les fausses offres de désinfection des locaux ou les entreprises qui, prétendument en difficulté, doivent « liquider leurs stocks » mais vous revendent, en réalité, de la marchandise de piètre qualité ou carrément inexistante. Autant d’offres à fuir sans hésitation !

Gare au démarchage

Depuis le 1er septembre, le démarchage téléphonique pour les travaux de rénovation énergétique est interdit . Les arnaques étaient si nombreuses que le gouvernement s’est résolu à en finir. Tout appel pour une chaudière à 1 € ou des travaux d’isolation est désormais illégal. Hélas, il n’en va pas de même pour les complémentaires santé, les fournisseurs d’énergie ou les travaux d’électricité, pour lesquels les démarcheurs abusent encore et toujours de la crédulité des consommateurs.

L’avis de l’experte, Claire Castanet*

Ne cliquez jamais sur les bannières publicitaires sur Facebook, utilisées par les escrocs pour harponner les victimes. Ne donnez pas votre numéro de téléphone, et ne répondez à aucun appel que vous n’avez pas vous-même sollicité. Si vous commencez à discuter, vous êtes vulnérable ! Sur votre smartphone, vous pouvez télécharger l’application AMF Protect Epargne, qui permet un autodiagnostic des offres financières, et donne accès à la liste noire des sites à bannir (à consulter sur protectepargne.amffrance.org). En cas de doute, informez-vous auprès d’Epargne Info Service (au 01 53 45 62 00), mis en place par l’AMF pour les particuliers.

Directrice des relations avec les épargnants à l’amf (autorité des marchés financiers).

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