Épinglées par une pétition l’an dernier, les Presses universitaires d’Oxford ont modifié quelques-unes de leurs définitions, et notamment celle du mot «femme».
Les Presses Universitaires d’Oxford ont annoncé avoir modifié plusieurs définitions présentes dans leurs dictionnaires et jugées sexistes. Les responsables ont procédé à «un examen approfondi» des définitions du mot «femme» et «de nombreux autres termes connexes», a expliqué une porte-parole dans les colonnes du Guardian, samedi 7 novembre.
La correction majeure concerne la définition qui accompagne le mot «femme» qui, dans la version antérieure, désignait «l’épouse d’un homme, sa compagne ou son amante». Quand, du côté des synonymes, figuraient notamment les mots «bitch» (garce, traînée – dans ses traductions les plus polies), «bint» (nana, ou encore un «terme offensant pour une femme» selon le dictionnaire de Cambridge, qui se refuse à le préciser) et «wench» (greluche, jeune femme légère).
Cela pouvait conduire à «renforcer les stéréotypes négatifs sur les femmes et placent les hommes au centre», estimait une pétition en ligne lancée en 2019, qui dénonçait des définitions «discriminatoires et condescendantes». «C’est dangereux car la langue a des implications au quotidien, elle influence les perceptions et la façon dont les femmes sont traitées.»
Vers des définitions plus inclusives
Assurément, Oxford a jugé de bon de procéder à quelques rectifications dans ses dictionnaires. Le terme «femme» est désormais défini comme «l’épouse, la petite amie ou l’amante d’une personne», et non pas seulement d’un homme pour sortir du seul prisme de l’hétérosexualité. C’est d’ailleurs dans le même but que la définition du mot «homme» a aussi été modifiée.
Maria Beatrice Giovanardi, à l’origine de la pétition, se réjouit des modifications apportées aux dictionnaires des Presses universitaires d’Oxford. Elle considère qu’elle a rempli 90% de ses objectifs. D’après la militante pour les droits des femmes, l’inclusion de définitions neutres représente «un grand pas en avant pour les personnes LGBTQI» en respectant «leur amour et leurs unions». Elle reste néanmoins «déçue» que le terme «bitch» n’ait pas été supprimé des synonymes de «femme», même s’il est aujourd’hui qualifié d’«offensant».
Enfin, Oxford assure aussi travailler à de nouvelles mises à jour, notamment autour des questions raciales et de la diversité, et réfléchit à n’utiliser que le pronom anglais «they» pour évoquer les personnes non binaires. Une manière, estime l’université, d’éviter les stigmatisations.
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