Les médecins sont-ils assez sensibilisés pour reconnaître la ménopause et la traiter ? Non, répond Menopause Mandate, un collectif de femmes composé de députées, médecins et célébrités britanniques, invitées le lundi 13 juin 2022 au Parlement.
Lors d’une discussion animée par la mannequin Penny Lancaster, une femme nommée Lucinda a témoigné quant au diagnostic tardif de sa ménopause. Celle qui dit avoir ressenti les premiers symptômes à ses 41 ans, affirme avoir été « ignorée » par ses médecins pendant « des années », rapporte The Independent, dans un article publié le 15 juin 2022.
C’est finalement lors d’un rendez-vous chez le dentiste, près de dix ans plus tard, qu’un diagnostic est posé, lui permettant d’enfin accéder à un traitement adapté aux effets secondaires de ce chamboulement hormonal.
Une périménopause « balayée » par son médecin traitant
Lucinda, dont on ne connaît pas l’âge actuel, venait d’entrer dans la quarantaine lorsque ses premiers symptômes sont apparus. Pendant trois ans, elle dit avoir subi “des sueurs nocturnes, un brouillard cérébral, des problèmes intestinaux, des otites et d’autres maladies inexpliquées”, énumère The Independent.
Alors qu’elle soupçonne un début de ménopause, elle se rend chez son médecin traitant pour une première consultation médicale, dans le but de soulager ses maux. Avant que l’on comprenne que les signes cliniques étaient liés à une périménopause (la période de transition entre la fin marquée des menstruations et le début de la ménopause), il aura fallu que Lucinda consulter “environ huit fois”, avant de jeter l’éponge, a-t-elle assuré devant les députés, comme le rapporte The Telegraph.
Pendant des années, elle explique avoir souffert d’une prise de poids, de sécheresse vaginale, d’un mauvais sommeil, de bouffées de chaleur et de sautes d’humeur. Toutes ces manifestations ont été « balayées » par son médecin de famille, a poursuivi Lucinda.
Un faible taux d’estrogènes détecté chez le dentiste
C’est finalement lors d’une consultation chez son dentiste pour cause de gingivite, qu’un diagnostic est finalement posé, neuf ans plus tard.
“Je suis allée chez le dentiste qui m’a dit que ma maladie des gencives était liée à une baisse des niveaux d’œstrogènes”, témoigne Lucinda. Le soignant lui explique alors qu’un faible taux de cette hormone féminine est fréquent chez les femmes, passées 50 ans et souvent annonciateur de la ménopause.
Un éclairage qui lui permet de se voir prescrire un traitement hormonal substitutif (THS), supposé remplacer les hormones que l’organisme ne produit plus assez et alléger les symptômes.
Un manque de considération et de formation du corps médical
Trop souvent balayée, la ménopause est pourtant un chamboulement hormonal, dont les conséquences physiques et psychiques doivent être adressées. L’un des combats de Menopause Mandate est d’en faire un sujet connu d’importance pour le corps médical. “Le groupe (…) demande que les médecins généralistes et les autres travailleurs de la santé soient ‘adéquatement éduqués’ sur la ménopause et prescrivent ainsi les traitements appropriés”, note The Independent.
Dr Juliet Balfour, spécialiste britannique de la ménopause et présente ce jour-là au Parlement, a déclaré que chaque domaine médical devrait avoir son “champion de la ménopause” attitré : “Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les médecins généralistes sachent tout, mais nous voulons que chaque médecin généraliste ait des connaissances de base”, a-t-elle souligné devant l’assemblée de politicien.nes.
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