Alors que le vaccin AstraZeneca vient d’être suspendu temporairement en France, l’Agence nationale du médicament a autorisé l’utilisation de deux bithérapies composées d’anticorps monoclonaux pour traiter l’infection au coronavirus. Le but ? Prévenir des formes graves de la maladie qui peuvent toucher les patients fragiles.

Restez informée

Le 15 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) a délivré une autorisation temporaire d’utilisation pour deux bithérapies d’anticorps de synthèse : la bithérapie casirivimab et imdevimab, développée par le laboratoire Roche et la bithérapie bamlanivimab et etesevimab, développée par le laboratoire Lily France. Ces traitements sont destinés aux patients à risque d’être touchés par des formes graves de Covid-19. « Ces anticorps monoclonaux sont conçus pour cibler spécifiquement la protéine S située à la surface du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer et à pénétrer dans les cellules humaines », a expliqué l’Ansm dans un document.

Les anticorps de synthèse pour protéger les personnes à risque

Les traitements par anticorps monoclonaux sont destinés aux patients qui peuvent développer des formes aiguës de la maladie « en raison d’une immunodépression liée à une pathologie ou des traitements, d’un âge avancé ou de la présence de comorbidités ». Selon l’Ansm, des études cliniques ont démontré l’efficacité de ces traitements lorsqu’ils sont administrés au début de la maladie. Les patients pouvant bénéficier des bithéraphies par anticorps de synthèse sont :

  • les personnes ayant un déficit de l’immunité associé à une pathologie ou à des traitements telles qu’une chimiothérapie, une transplantation d’organe solide, une maladie rénale, un lupus, un traitement immunosuppresseur.
  • les patients touchés par une maladie à risque de complications comme une fibrose pulmonaire idiopathique, une sclérose latérale amyotrophique, une trisomie 21 et une myopathie.
  • les personnes âgées de 70 à 80 ans présentant des comorbidités telles que de l’obésité, une hypertension artérielle compliquée, une insuffisance rénale chronique et du diabète.

L’Ansm a cependant rappelé qu’aucun anticorps monoclonal n’a reçu d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’Union européenne pour le traitement de l’infection au coronavirus. « Une procédure d’évaluation continue d’une demande d’AMM pour ces deux associations d’anticorps monoclonaux est en cours à l’Agence européenne des médicaments (EMA) », a également indiqué l’Agence nationale du médicament.

Les anticorps monoclonaux sont-ils efficaces contre les variants ?

Les administrations des anticorps de synthèses seront réalisées par perfusion dans un établissement de santé cinq jours après l’apparition des premiers symptômes. Pour les autorités sanitaires, les bithérapies pourraient diminuer les risques de complications telles que les hospitalisations en réanimation.

Pour bénéficier des traitements par anticorps monoclonaux, les patients doivent cependant ne pas être positifs aux variants sud-africain et brésilien. En cause ? Les autorités sanitaires ne savent pas si ces traitements sont efficaces contre ces nouvelles souches de coronavirus. Un test PCR est donc obligatoire si la circulation des deux variants dépasse les 10% sur le territoire où vit le patient.

Source: Lire L’Article Complet