Les principales vertus de l’océan sont connues depuis longtemps. Hippocrate, le père de la médecine moderne, recommandait déjà il y a 2000 ans des bains de mer pour apaiser la fatigue musculaire et les désordres articulaires. Au XVème siècle, le Dr Ambroise Paré a démontré les pouvoirs anti-infectieux de l’eau de mer, susceptible de soigner la gale notamment.

Mais l’ensemble du potentiel thérapeutique du milieu marin n’a été élucidé que récemment. « Ses bienfaits ne résultent pas que des propriétés de l’eau salée. Les sédiments déposés au fond de la mer, les algues qu’on y trouve, le climat et l’air marin jouent aussi un rôle important », souligne Marie-Noëlle Veillet-Berry, directrice du centre Alliance Pornic et auteure de Les bienfaits de la thalasso (éd. Marabout).

Minéraux et oligoéléments à foison

La composition de l’eau de mer est proche de celle des liquides de notre corps. Elle renferme en effet les mêmes minéraux (sodium, potassium, magnésium, brome…) que le plasma sanguin et la lymphe. Ceux-ci sont essentiels à l’assimilation des vitamines et au bon fonctionnement des organes : contraction musculaire, battement du cœur, conduction des messages nerveux … La mer recèle également une soixantaine d’oligoéléments (cuivre, fluor, zinc…), indispensables à l’activité de nos cellules.

Lorsque nous nous immergeons dans la mer, des échanges se produisent. Notre corps va puiser dans l’eau les éléments qui lui manque. S’il est carencé, en raison du stress, d’une maladie ou d’une alimentation désordonnée, il se recharge ainsi en profondeur. Résultat : la fatigue se dissipe et l’organisme se revigore. Il a par exemple été prouvé qu’une fracture se répare trois fois plus vite en milieu marin qu’à la campagne ou en ville.

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Une alliée pour soigner et prévenir les maladies

« Le passage des minéraux marins à travers la peau est facilité car l’eau de mer contient des ions négatifs, précise Marie-Noëlle Veillet-Berry. Comme l’épiderme est chargé négativement et le derme positivement, il se crée un petit courant électrique qui les entraîne à l’intérieur du corps ». Chaque organe prélève alors ce dont il a besoin : magnésium et potassium pour les muscles, calcium pour les os, iode pour la thyroïde… En thalassothérapie, l’eau de mer puisée au large est toujours chauffée avant d’être utilisée pour les soins (bains hydromassant, douche à jet, massage sous affusion…).

Cela permet aux muscles crispés de se détendre, mais aussi de provoquer une dilatation des pores qui booste la pénétration des actifs marins. Se tremper rapidement dans la piscine d’une thalasso ne sert à rien : pour que le bénéfice soit avéré, 11 à 12 minutes d’immersion minimum sont nécessaires.

L’eau de mer est en outre un milieu vivant. Elle regorge de minuscules végétaux en suspension – le phytoplancton – qui libèrent des substances antivirales et antibactériennes. Un bonus pour renforcer son capital santé et réduire sa vulnérabilité aux infections.

Des bénéfices forme décuplés

La mer, très salée, a par ailleurs une densité supérieure à celle de l’eau du robinet. « Pratiquer des exercices d’aquagym ou de rééducation en piscine d’eau de mer décuple donc les bénéfices, explique Cyril Dechelotte, directeur d’exploitation Thalassothérapie de Thalazur Saint-Jean-de-Luz. On flotte plus facilement et pour contrer cette résistance, il faut déployer davantage de force musculaire que lorsqu’on exécute les mêmes mouvements en eau douce, et avec encore moins de risque d’endommager ses articulations ». Idéal en cas de dos fragile ou d’arthrose.

Seule contre-indication ; il ne faut pas être allergique à l’iode, présente dans l’eau de mer.

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