La directrice générale adjointe du Groupe La Poste en charge de la branche Réseau accompagne l’évolution des métiers.
Madame Figaro. – Une heure de réveil ?
Anne-Laure Bourn. – 6 heures en semaine pour être à 7 h 30 au bureau, 8 heures le week-end pour être à 10 heures au marché des Lices, à Rennes.
S’il faut remonter à l’origine ?
J’ai grandi en Bretagne, près de l’océan, en rêvant de m’évader de ma petite ville de 2 000 habitants. Je me voyais journaliste, j’ai fait une école de commerce ! Plus rassurant pour mes parents commerçants, qui m’ont transmis leurs valeurs de travail et de solidarité. Un stage chez Thomson en 1985 s’est transformé en CDI. Trois ans plus tard, retour en Bretagne, à Vannes, au Crédit agricole, où je passe d’analyste financière à responsable marketing en sept ans. En 1995, La Poste me recrute pour mon expérience bancaire.
Le pitch de votre poste ?
Offrir aux clients de La Poste et de La Banque Postale un réseau modèle en qualité de prise en charge, d’innovation et de services.
Des chiffres à partager ?
17.400 points de contact dont 8 000 bureaux de poste, 1,3 million de clients reçus par jour et 30.000 personnes pour les accueillir et les conseiller.
Vos défis pour demain ?
Allier le meilleur du digital et de la proximité humaine pour simplifier la vie de nos clients, particuliers et professionnels. Offrir à tous, y compris aux plus fragiles financièrement, les meilleures solutions bancaires et postales proches de chez eux. Nous formons nos collaborateurs en continu, pour qu’ils acquièrent ces nouvelles compétences. Nous sommes un réseau citoyen qui favorise l’inclusion, bancaire et numérique.
Un moment décisif ?
En 2004, j’ai 40 ans, on me diagnostique un cancer du sein. Pendant l’arrêt maladie, on m’offre une promotion à la direction de notre plus gros centre financier, à Paris. Ce signe de confiance m’a donné des ailes.
Des obstacles sur la route ?
Ces freins psychologiques que les femmes connaissent bien : la peur de ne pas être à la hauteur, d’oser cultiver un réseau professionnel, de ne pas arriver à concilier travail et enfants… J’avais la garde alternée de mes enfants à Rennes, et je travaillais à Paris : ce poste était crucial pour ma carrière, mais hors de question que je ne voie pas mes fils matin et soir. Pendant neuf ans, j’ai fait des allers-retours tous les jours de ma semaine de garde. Est-ce un bon exemple? Avec les possibilités actuelles de télétravail, j’aurais probablement négocié différemment : la technologie est une aide clé pour les femmes.
Qu’est-ce qui vous tient à cœur ?
Améliorer la parité au sein de La Poste : vertueux pour l’égalité de salaires et pour l’équilibre hommes-femmes sur la population des cadres, nous n’avons que 29 % de femmes aux postes clés. Nous lançons un réseau pour changer la donne.
Un moment off ?
Avec mon homme et mes amis dans une maison face à la mer, sans wifi…
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